Sidi Ahmed ibn Ma’amar Laghouati, qu’ALLAH l’agrée

Celui qui portait la couronne de la sainteté et qui était entouré par l’œil de la préservation, Abou-l-‘Abbas Sidi Ahmed ibn Ma’amar connu sous le nom d’ibn Salim Laghouati (qu’Allah l’agrée). Cet homme majestueux pour qui a été devancé l’aide Seigneuriale, les dons de la connaissance et l’affection de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret), faisait partie des méritants de l’élite des compagnons.

Il a été rapporté que lorsque Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) est arrivé à Laghouat et que pour l’occasion ses compagnons se sont réunis, il leur a dit : « Je vous ai ramené une bouchée de Fès et je veux vous la remettre ». Sidi Ahmed Lakhdar (qu’Allah l’agrée) lui dit : « Ô ! Sidi, cette bouchée que tu veux nous remettre donne-là à cet enfant » et il désigna du doigt Sidi Ahmed ibn Ma’amar (qu’Allah l’agrée). Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) invoqua pour lui ensuite il posa sa noble main sur sa tête et il dit : « Qu’Allah te préserve du mépris, de la pauvreté et du châtiment de la tombe, et qu’Il grave la sainteté dans ton cœur ». A partir de cet instant notre personnage eut la Grande Ouverture et l’immense Connaissance comme l’ont attesté le commun et l’élite parmi ceux qui l’ont connu.

C’est à lui que s’adressait Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) lorsqu’il avait dit : « Donner pour ALLAH » comme il est rapporté dans le livre El Ifadat. En effet, notre personnage interrogea Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) sur une coutume qu’avaient leurs ancêtres et qui était de donner chaque année de l’orge aux descendants du Pôle connu Sidi Abdelqader Ibn Mohamed (qu’Allah l’agrée) enterré dans la ville d’El Bayadh. Il lui demanda : « Que nous ordonnes-tu à propos de cette coutume ? » Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) répondit : « Donnez ou laissez » et il le répéta 3 fois. Sidi Ahmed Ibn Ma’amar (qu’Allah l’agrée) lui redemanda et ajouta : « Ô ! Sidi, si le disciple diverge avec son Cheikh il en récolte alors la perte, informe-nous sur ce que tu nous ordonnes ». Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) lui dit : « Celui qui veut donner qu’il mette l’intention de donner pour ALLAH. »

Parmi les évènements qui lui sont survenus avec le Pôle Sidi Hajj ‘Ali Tamacini (qu’Allah l’agrée) et qui concernait une situation entre les Turcs et les enfants de Seïdina, il vit en songe que Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) avait trois tentes qui étaient entourées de boue, or Sidi Ibn Ma’amar (qu’Allah l’agrée) vit en songe Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) qui lui dit : « Dis-leurs : Prenez une tente et emmenez-là à l’Ouest de Laghouat, la deuxième emmenez-là à l’Est et laissez l’autre jusqu’à ce que la boue disparaisse »

Sidi Ahmed Ibn Ma’mar (qu’Allah l’agrée) raconte : « Suite à ce rêve je me réveillai et ne mis personne au courant de ce que j’avais vu.

Or, au matin même où j’ai eu ce songe, voilà que le messager du gouverneur turc apporta une lettre destinée aux enfants de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret). Le gouverneur leur demandait de venir pour qu’il puisse tirer bénédiction d’eux, mais son objectif était bien autre chose. Les compagnons qui étaient présents en ce temps-là se sont réunis et le Pôle Sidi Hajj ‘Ali Tamacini (qu’Allah l’agrée) était parmi eux ; ils commencèrent à discuter sur cette situation et sur ce qu’ils allaient faire. Allaient-ils laisser les enfants de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) partir voir le gouverneur ou non ? Et ils envisageaient quelles seraient les conséquences de tout cela. Sidi Ahmed Lakhdar (qu’Allah l’agrée), le compagnon de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux son précieux secret) dit alors à ce groupe : « Il serait peut-être préférable pour la paix dans les deux camps qu’ils partent les voir ! » Sidi Hajj ‘Ali Tamacini (qu’Allah l’agrée) lui dit : « Par le Majestueux ! Comment abandonnerions-nous les enfants de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) aux mains des Turcs afin qu’ils jouent avec, cela ne se fera jamais » »

Ensuite, Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) se tourna vers notre personnage et lui demanda : « Dis-nous ce que Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) t’a demandé de nous transmettre » alors que Sidi Ahmed Ibn Ma’amar (qu’Allah l’agrée) n’avait parlé à personne de son rêve. Il a donc raconté sa vision, ce qui causa l’étonnement de l’assemblée et cela a confirmé le fait qu’il ne fallait pas laisser partir les enfants de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret). Par la suite, Sidi Hajj ‘Ali Tamacini (qu’Allah l’agrée) a pris avec lui Sidi Mohamed El Kebir (qu’Allah l’agrée) pour l’emmener à Tamacine et il envoya Sidi Mohamed El Habib (qu’Allah l’agrée) à Boussemghoune et ceux-là représentaient les deux tentes dont avait parlé Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) dans le rêve, dont l’un devait partir à l’Est de Laghouat et l’autre à l’Ouest. Et, toujours conformément à la vision, Sidi Hajj ‘Ali Tamacini (qu’Allah l’agrée) ordonna de laisser le reste de la famille de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) à ‘Aïn Madhi. Certains lui dirent : « Comment laisser la famille de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) à ‘Aïn Madhi alors que les ennemis vont être lancés contre eux ? » Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) les rassura en ces termes : « Je n’ai pas peur pour eux.»

Effectivement, les Turcs assaillirent les habitants de ‘Aïn Madhi et détruisirent la ville ; et alors qu’ils étaient sur le chemin du retour, ils furent surpris par un tremblement de terre qui décima leur armée et ils retournèrent défaits. Au cours de cet évènement, la famille de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) et sa maison furent protégées par Allah (Qu’Il soit Glorifié et Exalté). Par la suite, Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) ordonna de faire revenir les enfants de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) à ‘Aïn Madhi, mais lorsqu’ils arrivèrent sur place ils constatèrent que toute la ville était détruite alors ils retournèrent sur leur pas. Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) ordonna aux disciples de reconstruire la ville et de l’habiter et Sidi Ahmed Ibn Ma’amar (qu’Allah l’agrée) était de ceux qui s’acharnèrent à accomplir cette tâche jusqu’à la parfaire.

Sidi Mohamed El Habib (qu’Allah l’agrée) fut impressionné par le travail accompli par Sidi Ahmed Ibn Ma’mar (qu’Allah l’agrée) au point qu’il envoya un courrier à Sidi Hajj ‘Ali Tamacini (qu’Allah l’agrée) pour lui faire part de ce dévouement. Il le mit au courant de la remise en état de l’ensemble de la ville, ceci fut un prodige, car la ville qui était entièrement en ruine fut reconstruite en seulement dix jours et personne ne ressentit de la fatigue, au contraire se fut un apaisant repos tout au long des travaux. Sidi Hajj ‘Ali Tamacini renvoya une réponse à Sidi Mohamed El Habib (qu’Allah l’agrée) et par rapport à Sidi Ahmed Ibn Ma’amar et son mérite il lui révéla : « Ceci est la part qu’Allah lui a donné et qui lui a été réservée dans la préexistence, Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) l’aimait énormément et on a entendu justement de Seïdina Ahmed Tidjani :« Je n’aime personne avant que nous soit rendu apparent qu’Allah et son Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) l’aiment et je ne me détourne de personne avant que nous soit rendu apparent qu’Allah et son Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) se sont détournés de lui » ».

Lorsqu’il mourut en l’année 1268 de l’Hégire et qu’il fut enterré, Sidi Mohamed El Habib (qu’Allah l’agrée) vint cinq jours après et se recueillit auprès de sa tombe. Il ordonna aux gens présents de partir puis il s’assit auprès de sa tête, orienté vers la Qibla et il resta ainsi pendant deux heures et le Mouqadem Ibn Mechri Rayan (qu’Allah l’agrée) s’assit derrière lui. Lorsque Sidi Mohamed El Habib (qu’Allah l’agrée) se leva, il dit au Mouqadem en question : « Je lui ai fait quelque chose qui, même s’il se trouvait dans le feu, il en serait sorti ».

Recherche et traduction par la Zaouiya Tidjaniya El Koubra d’Europe