Sidi Mohamed ibn Mechri, qu’ALLAH l’agrée

Parmi eux le très grand savant, le perspicace doué de compréhension, celui qui porte le rite de l’imam Malik, celui qui prend les sciences les plus droites, dépôts des secrets et des connaissances, commentateur de la Tariqa Tidjaniya, le chérif de très grande valeur Abou Abdallah Sidi Mohamed Ibn Mechri (qu’Allah l’agrée).

Il faisait partie de l’élite des élites parmi les compagnons de Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret), de ceux qui héritèrent de l’abreuvoir des sciences révélées et qui avaient accès à certains secrets du monde des mystères.

Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) l’avait pris comme Imam pour la prière et comme scribe rédigeant ses lettres et réponses, écrivain de ce qu’il entendait ou de ce qu’il lui dictait.

Sa première rencontre avec Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) fut en l’an 1188, année de son retour du pèlerinage jusqu’à TIemcen. Il transmit ainsi à son compagnon, dépôt de ses secrets, le très grand savant Sidi Mohamed Ibn Mechri El Hassani (qu’Allah l’agrée) As-sa-ihi At-Touqourti, la voie Khalwatyya. Il a reçu également de Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) des secrets et d’autres Dhikr, et resta en sa compagnie jusqu’à ce qu’il décède en 1224.

Sidi Mohamed ibn Mechri (qu’Allah l’agrée) est l’auteur du livre El Jama’ qui regroupe les différentes sciences. Il écrivit aussi un livre intitulé Nousra El Chourafa Fi rad ‘ala ahlou jafa (Secours aux chérifs dans la réplique aux gens hautains).

Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) l’avait pris comme Imam pour diriger la prière, car à cette époque il n’aimait pas passer Imam sauf lorsqu’il était au sein de sa famille, chez lui. En 1208 il a dû faire Imam à cause de circonstances qui l’imposaient durant cette période, ceci fût relaté dans Jawahirou-l-Ma’ani.

Il nous est parvenu des compagnons que Sidi Mohamed Ibn Mechri (qu’Allah l’agrée) l’est devenu par l’autorisation du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui). Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) avait dit par la suite : « Il m’a ordonné, celui que je ne peux contredire, de ne prier derrière quiconque sauf pour la prière du vendredi »

Si jamais il était obligé de faire les ablutions sèches (Tayyamoum), que l’heure de la prière soit arrivée et qu’il se trouvait avec ses compagnons, il dirigeait la prière bien qu’eux-mêmes soient en état d’ablution par l’eau. Mais il leur disait avant tout : « Je suis obligé de faire Tayyamoum, si vous voulez, vous pouvez prier derrière un autre Imam ».

Et il ne blâmait pas ceux qui faisaient cela. Celui qui aurait fait la prière derrière lui, l’aurait parfait selon le dire du Qadi Ibn ‘Arabi et Ibn Majichoune, en sachant de plus que Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit la même chose sur le mérite de la prière derrière des gens d’un haut rang.

Les états d’amour (Mahaba) de Sidi Mohamed ibn Mechri (qu’Allah l’agrée) étaient forts. Parmi les évènements qui prouvent ce fait, il a été rapporté qu’un jour Sidi Mohamed ibn Mechri (qu’Allah l’agrée) chevauchait une jument dans le désert et il passa près d’une tombe qui était celui d’un célèbre Wali au pouvoir de gérance (Tasrif), mais qui était également son ancêtre.

Par amour pour Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) il n’a pas voulu le visiter, les pattes de la jument s’enfoncèrent subitement, il se retourna alors vers sa tombe et lui dit : « Je jure par Allah, soit tu lâches ma jument, soit j’irai me plaindre auprès de Seïdina Ahmed Tijani qui agira contre toi. » La jument fut lâchée comme si de rien n’était.

II est mort dans le désert en 1224. Il est dit dans Jawahirou-l-Ma’ani sur l’exaltation des qualités de notre personnage, que Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) ne priait derrière les imams que s’il n’existait aucune réprobation par la loi (chari’a) à leur encontre.

Par exemple, si quelqu’un vivait de pots-de-vin, dans ce cas Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) ne priait pas derrière lui. Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) avait donc pour Imam le savant perspicace, doué de compréhension, qui a réuni la Haqiqa et la Chari’a, les sciences de la Tariqa, gardien de son secret et de son pacte, emplacement de sa compassion, compagnon de son intimité : Abou Abdallah Sidi Mohamed Ibn Mechri, (qu’Allah l’agrée), le chérif de rang élevé.

Il était originaire de Touggourt, en Algérie, ville célèbre pour sa science et ses saints, pour ses savants et ses Imams bien guidés. L’ensemble des gens de la ville avait pris la Tariqa, ils allaient visiter Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) et mettaient pour cela vingt jours ou plus pour se rendre auprès de lui. Ils lui apportaient des dons en argent ainsi que des dattes et des habits.

On les rencontrait souvent chez Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) et on ne trouvait personne meilleur qu’eux dans leur comportement, leur religion et leur science. En effet, ils étaient déjà des savants avant de rencontrer Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret), les groupes et les cadeaux affluaient de toute part provenant de cette région-là. Il n’y avait pas de gens avec une meilleure valeur et intention qu’eux.

Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) s’en occupait d’une façon particulière bien plus qu’avec ses proches, il leur donnait encore plus d’attention. Lorsqu’il fut interrogé sur ceci, il répondit : « Ils ne sont pas comme les autres, car ils recherchent les hauts degrés et la Sunna dans tout ses états, qu’Allah les agrée. »

Sidi Mohamed Ibn Mechri (qu’Allah l’agrée) est resté en compagnie de Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) de 1188 à 1213 dans la ville de Fès. Il était de ceux qui avaient l’ouverture dans cette Tariqa Mohammediya pendant le vivant de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret), et c’est pour cela qu’il lui a été ordonné de quitter le pays où il était.

Il a dit dans son livre El Jama’ je cite :

« J’ai entendu Seïdina Ahmed Tijani dire un jour : « Si Allah ouvre pour un de mes compagnons, que celui qui habite dans la région où je suis et qui a peur pour lui-même de la perte, s’en aille »

Certains de ses compagnons lui dirent :« Est-ce que ceci vient de toi ou d’Allah ? »

Il leur répondit :« Ceci vient d’Allah sans aucun choix de ma part ».

Sidi Mohamed Ibn Mechri (qu’Allah l’agrée) se dirigea vers Tlemcen comme on le lui a ordonné puis vers Abi Semghoune et enfin ‘Aïn Madhi, et ceci, après s’être excusé auprès des frères qui se trouvaient à Fès.

Il avait une maladie dont il succomba à ‘Aïn Madhi. Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a ordonné de renouveler leur affiliation à toute personne qui avait pris de lui le Wird, d’où qu’il soit.

Recherche et Traduction par la Zaouiya Tidjaniya El Koubra d’Europe