Sultan Souleiman, qu’ALLAH l’agrée

Il était un Imam juste et un savant œuvrant, il a pris la Tariqa de Seïdina Ahmed Tijani (suite à l’autorisation du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui)). Il lui a attesté qu’il faisait partie de sa descendance.

Il a assisté aux prodiges de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret), ce qui a raffermi sa croyance en lui. Aussi, le Sultan a refusé les paroles des opposants à Seïdina Ahmed Tijani (et justement, à cette époque, ils étaient nombreux).

Il a été rapporté qu’il faisait souvent la demande à Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) pour qu’il lui permette de voir le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) en état d’éveil. Notre Maître (qu’Allah sanctifie son précieux secret) lui disait : « J’ai bien peur que tu ne puisses supporter cela »

Sa demande fût si persistante et Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) ne pouvant le convaincre d’y renoncer, il finit donc par le lui accorder. À cet effet, il lui recommanda tout d’abord de garder le secret, de consacrer un lieu pur et entièrement vide réservé spécialement pour cela, et enfin, d’être seul.

Il avait tout préparé suivant les recommandations et lorsqu’il décida de pénétrer dans cet endroit, il fut pris d’une très grande crainte révérencielle (haïba). De ce fait, il n’a pas pu s’installer seul à l’intérieur afin de réciter ce qu’il avait reçu comme Dhikr particulier. Vu l’importance de ses émotions, il demanda à Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) de l’assister personnellement.

Il lui accorda son désir en pénétrant avec lui dans ce lieu consacré à l’accueil du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui). Pendant qu’il récitait, une intense lumière est apparue emplissant la chambre des Lumières Mohamedienne (Anwar el Mohamediya). Face à cette intensité, le Sultan Souleïman (qu’Allah l’agrée) perdit connaissance.

À son réveil il trouva la main de Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) posée sur sa poitrine qui lui dit alors : « Tu vas bien, et le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) te garantit ceci et cela ». Il lui répondit : « Qu’Allah te récompense en bien et tu m’avais certes prévenu que je ne pourrais y faire face, chose que j’ai constatée de moi-même »

Voici à la suite, une des lettres que Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) avait envoyée au Sultan :

« Par le Nom divin, et prière et paix sur le Prophète, lui qui a la station la plus honorable et respectable, l’accomplissement de la majesté et de la générosité et son aboutissement, le Maître qui a accédé au summum de la gloire. 

A l’adresse de notre maître, noble de descendance, au caractère doux et à la moralité parfaite, celui qui honore et élève le khalifa de l’Islam, celui qui appartient au culte Mohammadien, le refuge du citadin et du nomade, Maoulana prince des croyants, le maître Souleïman ben Mohamed, qu’Allah lui vienne en aide et lui accorde une victoire glorieuse, qu’il soit élevé dans le plus haut bonheur éternel et qu’il se promène perpétuellement dans les jardins des dons divins.

Nous demandons à Allah – qu’Il soit glorifié – de t’inscrire dans le registre des bienheureux ici-bas et dans l’au-delà, qu’Il te regarde d’un œil de bienveillance, d’amour, qu’Il t’accorde la particularité de Ses dons, la victoire et la protection dans ce monde ainsi que la vie éternelle. Nous Lui demandons qu’Il fasse que le jour des retrouvailles avec Lui soit un jour de fête, de bonheur, d’hospitalité divine. Nous demandons à Allah qu’Il agisse envers toi par Sa grâce et Son agrément ici-bas et dans l’au-delà et nous Lui demandons qu’Il fasse que Ses soldats soient à ton secours tout autour de toi où que tu sois.

Nous Lui demandons qu’Il assainisse par toi Ses serviteurs et le pays, qu’Il renforce par toi les piliers de la foi et de la religion, qu’Il fasse jaillir par toi le bien et la paix sur l’ensemble des musulmans, qu’Il soit pour toi un allié, un secours, une aide et une protection. Nous demandons à Allah qu’Il fasse passer l’état de ton cœur au degré de l’éveil en Allah afin que tes membres puissent consacrer leur temps à la servitude d’Allah.

Je te conseille de respecter les ordres d’Allah et d’éviter Ses interdictions, comme Allah l’a fait lorsqu’Il a dit : « Ô vous qui avez cru ! Craignez Allah. Que chaque âme voit bien ce qu’elle a avancé pour demain. Et craignez Allah, car Allah est parfaitement Connaisseur de ce que vous faites. [18] Et ne soyez pas comme ceux qui ont oublié Allah ; [Allah] leur a fait alors oublier leurs propres personnes ; ceux-là sont les pervers. [19] Ne seront pas égaux les gens du Feu et les gens du Paradis. Les gens du Paradis sont eux les gagnants. [20] » (Sourate 59 L’Exode, versets 18 à 20)

Et Sa parole : « Ô vous qui croyez ! Craignez Allah et parlez avec droiture, [70] afin qu’Il améliore vos actions et vous pardonne vos péchés. Quiconque obéit à Allah et à Son messager obtient certes une grande réussite. [71] » (Sourate 33 Les coalisés, verset 70 et 71) 

Et Sa parole : « Et craignez le jour où vous serez ramenés vers Allah. Alors chaque âme sera pleinement rétribuée de ce qu’elle aura acquis. Et ils ne seront point lésés. » (Sourate 2 La vache, verset 281) 

Et Sa parole : « “Craignez Allah !” Voilà ce que nous avons enjoint à ceux auxquels avant vous le livre fut donné, tout comme à vous-mêmes. » (Sourate 4 Les femmes, verset 131) 

Et Sa parole : « Ô hommes ! Craignez votre Seigneur et redoutez un jour où le père ne répondra en quoi que ce soit pour son enfant, ni l’enfant pour son père. La promesse d’Allah est vérité. Que la vie présente ne vous trompe donc pas, et que le Trompeur (Satan) ne vous induise pas en erreur sur Allah. » (Sourate 31 Luqman, verset 33)

Il y a pour toi dans la méditation des versets d’Allah une guidance, un conseil, une matière à réflexion et une leçon. Nourris-toi par une cure de patience et de raffermissement. Certainement, cela est une guérison pour celui qui est accoutumé à suivre ses passions en s’abandonnant à elles et en s’opposant aux prescriptions divines.

Que la paix et la miséricorde soient sur notre maître et tous ceux qui sont à son service, les proches, les serviteurs, les amis, les compagnons, de la part de l’ami intime qui t’a écrit, le serviteur pauvre en Allah, Ahmed ibn Mohamed Tidjani, qu’Allah lui accorde la grâce ici-bas et dans l’au-delà.

J’ai une affaire sérieuse et importante à te transmettre de la part du Maître de l’existence, fleuve de générosité, Seïdina Mohamed (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui), qui m’a dit ce qui suit : 

« Écris une lettre à notre fils Souleïman ibn Mohamed, prince des croyants, et dis-lui qu’il n’y a pas sur terre une chose plus grande en mérite et plus importante en valeur que mon Ouird, celui que je t’avais dicté, et dis-lui de le réciter car c’est bien à travers sa récitation qu’Allah se chargera d’assainir sa vie ici-bas et dans l’au-delà. Informe-le qu’il n’y a pas sur terre une chose plus grande en mérite et plus importante que mon invocation que j’avais dictée à ‘Ali Ibn Abi Taleb (qu’Allah l’agrée) appelé Saïfiyou. C’est à travers sa lecture qu’Allah éloigne les calamités apparentes et intérieures et apporte le bien ici-bas et dans l’au-delà. Apprends-lui la prière de consultation que je t’avais apprise et la lecture de la Fatiha sept fois avec l’intention du Nom après les prières. Qu’il s’efforce de faire la prière sur moi avec Salat el Fatihi autant que possible. C’est à travers l’effort continu sur cela qu’Allah assainit sa situation intérieure et extérieure. Apprends-lui aussi quelques mérites de Salat el Fatihi autant que faire se peut. »

Ainsi se termine la parole du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) qu’il m’avait ordonné de te transmettre. Et sache bien que mon état avec lui (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) est celui du serviteur vis-à-vis du roi. Il n’a rien à demander ni n’a le droit de poser de questions et il ne possède rien du roi. Si le roi ordonne, il ne fait qu’exécuter, sans aucune initiative propre. Il se contente d’être assis en sa présence en silence et avec adeb. Il m’a éduqué en me défendant de lui demander ou de l’interroger, et ce depuis plusieurs années.

Quant au Ouird qu’il m’avait dicté (et qu’il m’a ordonné de transmettre aux gens), c’est :

– L’Istighfar cent fois

– La Salat el Fatihi cent fois

– La ilaha ila Allah cent fois

Donc, récite-les une fois le matin et le soir. Le matin, de la prière de soubh jusqu’à celle de douha et l’après-midi de la prière du ‘asr jusqu’à celle du ‘icha. Il m’a informé auparavant que celui qui récite continuellement son Ouird, Allah le fera entrer au Paradis, ainsi que ses parents, ses femmes, ses enfants, sans rendre de comptes et sans châtiment et il ne subira aucun châtiment de l’heure de sa mort jusqu’à son établissement au Paradis. En ce qui concerne son message au sujet de Salat el Fatihi, la lecture de la Fatiha avec l’intention du Nom, Saïfiyou et la prière de consultation, je t’en informerai dans une autre lettre.

Et qu’Allah prie sur Son Prophète et salam ».

Il a été cité que lorsqu’ils se sont rencontrés, il a élevé son honneur et lui a offert une demeure connue à Fès sous le nom de « La demeure des miroirs », mais Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) l’a refusé à cause d’un sentiment intérieur qui l’agaçait. Le Sultan s’en est aperçu et lui a parlé de manière à l’apaiser, à enlever tout problème à ce sujet.

Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a informé ses proches compagnons qu’il habiterait dans cette demeure avec l’autorisation du Prophète et qu’également, il lui avait ordonné de donner aux pauvres le prix du loyer. C’est ainsi que durant la période de son séjour dans cette demeure, et ce, jusqu’à sa mort, il donna chaque mois l’équivalent du loyer en pain.

Lorsque Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) eut l’autorisation officielle de la part du Sultan Souleïman (qu’Allah l’agrée), de construire la Zaouiya à Fès, celui-ci lui envoya deux bourses dont chacune contenait mille Riyals et lui dit : « Utilise-les pour la construction ». Cependant, Seïdina Ahmed Tijani les renvoya et lui dit : « Son affaire est gérée directement par Allah ». Le Sultan insista tout de même pour qu’il les accepte. Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) refusa de dépenser cette somme pour les besoins de la Zaouiya, il ordonna donc de le dépenser pour les pauvres et les nécessiteux.

Le Sultan Souleïman (qu’Allah l’agrée) est décédé dans la ville de Marrakech le jeudi 13 rabi’ el Awwal 1238 et sa tombe est célèbre dans ces lieux.

Recherche et Traduction par la Zaouiya Tidjaniya El Koubra d’Europe