Port du turban et écharpe

Assalamou Alaikum wa rahamatullah
Yaa Siidi ,

J’aime bien les turbans, est-ce une sunna d’en porter ? Si oui, il existe plusieurs manières de l’enrouler sur la tête, peut-on savoir celles que le Noble Prophète (sas) aimait, les couleurs. Même question pour l’écharpe.

Wa Salam ‘Alaïkoum wa Rahmatou ALLAH wa Barakatouhou

REPONSE:

Au Nom d’ALLAH le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux, louange à ALLAH avant tout, louange à ALLAH après tout, louange à Allah un nombre de fois égal à celui de Ses créatures, suffisant pour avoir Son agrément, égal au poids de Son Trône et au volume de l’encre de Ses paroles.

Ô mon Dieu ! Prie sur notre seigneur Mohammed qui a ouvert ce qui était clos, et qui a clos ce qui a précédé, le soutien de la Vérité par la Vérité et le guide sur Ton droit chemin, ainsi que sur sa famille, selon sa valeur et à la mesure de son immense dignité. Et qu’Allah agrée Seïdina AHMED TIDJANI et qu’Il nous agrée par son agrément. AMINE

Wa ‘Alaïkoum assalam wa RahmatouALLAH wa Barakatouhou.

Dans Charh Zad Al Moustaqna, Cheikh Chinguiti a dit :

« Quant au fait de porter le turban, ceci est considéré comme faisant partie des Sounan.

De ce fait celui qui porte le turban pour imiter ainsi le Prophète (paix et salut sur lui), alors ce que nous avons saisi des avis juridiques de nos savants (qu’Allah leur fasse miséricorde) est que cela fait partie des Sounan. Et ceci est mentionné dans leurs livres (qu’Allah leur fasse miséricorde). […]

Si l’homme le porte pour imiter le Prophète (paix et salut sur lui), il sera récompensé pour cela, et de ce point de vue cela est considéré comme une Sounna, c’est-à-dire dans l’intention d’imiter le Prophète (paix et salut sur lui).

Quant au fait de dénigrer ceux qui portent le turban, ainsi que la rigidité dans ceci, et le fait de considérer qu’ils n’imitent pas le Prophète (paix et salut sur lui), et bien les savants ont informé qu’il n’était pas valable d’imposer son avis à un autre qu’eux. Donc si tu observes que le Prophète (paix et salut sur lui) portait le turban et qu’ainsi tu désires l’imiter dans son agissement, sache qu’il n’y a aucun inconvénient en cela et tu en seras récompensé.

La règle de base est : imiter le Prophète (paix et salut sur lui) tant qu’il n’y a pas une preuve confirmant qu’il ne s’agit pas d’une imitation.

Allah dit : « Vous avez certes, en la personne du Prophète d’Allah un bel exemple. » (Sourate les coalisés ; verset 21)

Anas Ibn Malik (qu’Allah l’agrée) a vu le Prophète (paix et salut sur lui) rechercher les courges dans un plat et dit : «Je n’ai cessé d’aimer les courges depuis que je l’ai vu les chercher.»

Si on observe ceci pour des courges et de la nourriture alors qu’en est-il de l’aspect, des manières et de l’état ?

Il n’y a aucun doute qu’Allah lui a donné le plus parfait des aspects et le plus noble.

Il est certifié dans le hadith que le Prophète (paix et salut sur lui) accomplissait le sermon alors qu’il portait un turban noir comme cela est rapporté dans le Sahih.

Ce qui est voulu ici, c’est que celui qui fait ceci pour imiter le Prophète (paix et salut sur lui), on ne peut pas le lui reprocher.

Certains étudiants aujourd’hui dénigrent ceux qui imitent le Prophète (paix et salut sur lui) en portant le turban, or il ne convient pas de faire cela.

Même si on se rallie à l’avis stipulant qu’il ne s’agit pas d’une Sounna, on ne doit pas forcer ceux qui au contraire veulent imiter le Prophète (paix et salut sur lui). Car, en effet les Compagnons (qu’Allah les agrée) imitaient le Prophète (paix et salut sur lui) même en ce qui concernait la nourriture, la boisson, et surtout dans l’aspect et les manières.

Quant à la divergence entre les Sounan non cultuelles d’habitude et les Sounan cultuelles, c’est une réflexion intellectuelle connue auprès des spécialistes des fondements juridique, ils ne critiquent pas l’imitation.

Et le fait que l’homme aime ressembler à l’aspect qu’avait le Prophète (paix et salut sur lui) et l’imite, il n’y a aucun inconvénient en cela, sauf dans un seul cas, c’est quand il s’agit d’une chose connue pour attirer l’attention. Mais s’il vise le fait de faire revivre une Sounna du Prophète (paix et salut sur lui) alors il n’y a aucun problème.

Il n’y a pas très longtemps, environ une vingtaine ou une trentaine d’années, les gens savaient cela. Le turban y était présent et les savants le portaient, c’étaient d’éminents savants que l’on désignait respectueusement en les pointant du doigt ; ils préservaient son port durant ces périodes, imitant ainsi le Prophète (paix et salut sur lui). Et si une personne soutenait l’avis qu’il ne s’agissait que d’une attitude habituelle, il ne critiquait pas pour autant ceux qui le portaient en imitant le Prophète (paix et salut sur lui).

Certains savants ont dit : « Il (le turban) a des caractéristiques louables, car il est rare de voir quelqu’un porter le turban et exercer en même temps des immoralités. Mais il se peut que certains débauchés le fassent. »

Ils dirent aussi : « C’est comme pour le cas de la barbe, s’il porte la barbe, il agira de la meilleure manière alors que s’il se rase, il est possible de le voir s’aventurer dans certaines choses blâmables, alors que s’il porte la barbe, tu le verras se retenir et avoir des scrupules ».

En portant le turban, il constatera certains effets. Que celui qu’il le veut en fasse le test, et il verra qu’il s’éloignera des futilités, et il verra en son intérieur qu’il tendra vers la perfection, car il sentira qu’il contredit l’aspect des autres. Et il est rare de voir des gens regarder un homme portant le turban sans qu’ils n’aient de la considération pour lui et ne le respectent, ceci dans le cas où il visait à imiter le Prophète (paix et salut sur lui).

Et quant à ce qui se porte aujourd’hui (les foulards), cela est considéré comme une couverture, mais quant au fait de dire que c’est le turban tel que celui porté à l’époque du Prophète (paix et salut sur lui), alors ce n’est pas exact, mais il demeure tout de même un bien, si Allah le veut, c’est-à-dire tant qu’il se couvre, ceci l’entraine vers la perfection. Mais le plus proche de la perfection et le meilleur est ce que nous avons cité, et Allah est plus Savant. » Fin de citation de Cheikh Chinguiti.

Voici quelques preuves concernant le mérite du port du turban, mais sans que cela ne soit considéré comme une exigence, c’est juste pour ceux qui aiment suivre le Messager d’Allah (paix et salut sur lui).

Abdallah ibn ‘Omar (qu’Allah l’agrée) a dit : « Nous étions dix personnes dans la mosquée du Prophète (paix et salut sur lui) : Abou Bakr, ‘Omar, ‘Othmane, ‘Ali, Ibn Mass’oud, Ibn Jabal, Houdhaïfa, Ibn ‘Aouf, moi et Abou Sa’id (qu’Allah les agrée). Quand un jeune homme des Ansar est venu, il nous salua et s’assit (…) ensuite, le Prophète (paix et salut sur lui) a ordonné à Ibn ‘Aouf (qu’Allah l’agrée) de se préparer pour une expédition dont il sera le chef. Le lendemain, il (ibn ‘Aouf) fut prêt, il mit un turban noir de coton épais, le Messager d’Allah (paix et salut sur lui) lui défit ce turban, ensuite il le lui remit en laissant une extrémité retomber derrière lui, elle mesurait la longueur de quatre doigts environ. Puis il lui a dit : « Voilà ibn ‘Aouf, c’est plus plaisant et meilleur.» Ensuite il a ordonné à Bilal de lui passer l’étendard, il louangea Allah et pria sur le Prophète (paix et salut sur lui) et dit : «Tiens ibn ‘Aouf. Partez en expédition dans la voie d’Allah, combattez les incrédules et ne trahissez pas, ne mutilez personne, c’est le pacte d’Allah et la tradition de votre Prophète (paix et salut sur lui) auprès de vous.»

Chawkani a dit dans Nayl al-Awtar dans le commentaire du hadith :

« Selon Nafi’, ibn ‘Omar a dit : « Quand le Prophète (paix et salut sur lui) mettait un turban, il laissait pendre l’extrémité entre les épaules. » Nafi’ a dit : « Et ibn ‘Omar laissait pendre l’extrémité entre les épaules » Rapporté par Tirmidhi

Ce hadith a été rapporté semblablement par Mouslim, Tirmidhi, Abou Daoud, Nassa-i et Ibn Majah, d’après le hadith de Ja’far ibn ‘Amrou ibn Harith d’après son père qui a dit : « J’ai vu le Messager d’Allah (paix et salut sur lui) sur le minbar et il portait sur lui un turban noir dont il avait relâché le bout entre ses épaules. »

Ibn ‘Ady a rapporté selon Jabir : « Le Prophète (paix et salut sur lui) possédait un turban noir qu’il mettait lors des deux ‘Aïd, et dont il laissait tomber le bout derrière lui. » Ibn ‘Ady a dit : « Je ne connais personne qui ait rapporté d’Abou Zoubaïr autre que par ‘Arzami selon Hatim ibn Isma’il. »

Tabarani a rapporté selon Abou Moussa : « Jibril (paix sur lui) est descendu vers le Prophète (paix et salut sur lui) en portant un turban noir, et en laissant une extrémité retomber derrière lui. »

Le Hadith indique que le port du turban est un acte méritoire.

Tirmidhi, Abou Daoud et Baïhaqi rapportent selon Roukana ibn ‘Abd Yazid el Hachimi (qu’Allah l’agrée) : « J’ai entendu le Prophète (paix et salut sur lui) dire : « La distinction entre nous et les polythéistes est le port du turban sur nos bonnets. (Qalanis -sorte de chechia). »

Ibn Al-Qayim a dit dans Al Hady Nabawi : « Il portait la Qalaniswa (chéchia) sans le turban, et il portait le turban sans Qalaniswa. »

Les hadiths indiquent également l’aspect méritoire de relâcher le bout du turban entre les épaules.

Abou Daoud a rapporté selon un Cheikh Médinois d’après ‘Abdrahmane bin ‘Aouf qui a dit : « Le Prophète (paix et salut sur lui) m’a mis un turban en laissant tomber une extrémité entre mes mains et une derrière moi. »

Tabarani a rapporté selon ‘Abdallah ibn Yassir : « Le Prophète (paix et salut sur lui) envoya ‘Ali ibn Abi Taleb (qu’Allah l’agrée) à Khaïbar et il lui mit un turban noir en relâchant une extrémité derrière lui – ou bien il a dit – sur son épaule gauche. » L’imam Souyouti a déclaré ce Hadith comme Hasan – bon.

Ibn Sa’d a rapporté selon un serviteur qui était appelé Hourmouz : « J’ai vu ‘Ali (qu’Allah l’agrée) portant un turban noir en relâchant une extrémité entre ses mains et une autre derrière lui. »

Ibn Raslane a dit dans Charh Sounan lorsqu’ il évoqua le hadith de ‘Abdrahmane : « C’est devenu la marque des pieux qui observent la Sounna, c’est-à-dire le fait de relâcher le pan du turban sur la poitrine. »

Les hadiths qui indiquent la proscription de porter un turban qui n’a pas un bout relâché appelé Al Mouqa’ata.

Abou ‘Oubaïda a dit dans Al Gharib : « Al Mouqa’ata est le turban qui n’a pas un bout relâché ou une frange étalée sur l’épaule passant sous le menton, il est dit : « Al Mouqa’ata c’est le turban de Iblis », et il a été dit aussi : « C’est le turban des non-musulmans (Ahl Dhimma)».

Il a été mentionné le caractère réprouvé du port du turban sans le faire passer sous le menton à l’image de la bride inférieure du cheval que l’on place sous son menton afin de pouvoir le diriger, tel est le sens expliqué par ibn Raslane.

Quant à ce qu’a mentionné Abou ‘Oubeïda dans Al Gharib au sujet du hadith : « Le Prophète (paix et salut sur lui) a proscrit El Iqti’at et prescrit le Talahi. » c’est que Al Mouqa’ata désigne le fait de ne pas faire passer une partie du turban sous le menton.

Ibn al-Athir a dit dans le Nihaya en commentant le même hadith : « El Iqti’at c’est le fait de ne pas rien faire passer du turban sous le menton, et le Talahi c’est quand on étale une partie du turban en passant sous le menton. »

Al Djawhari a dit dans Assihah : « El Iqti’at c’est quand on fixe le turban sur la tête, mais sans le faire descendre sous le menton, et le Talahi c’est quand on enroule une partie du turban en passant sous le menton c’est ce qui est mentionné dans le dictionnaire, et Ibn Qoutaïba a dit la même chose. »

L’imam Abou Bakr Tartouchi a dit : « El Iqti’at dans les turbans c’est quand on met le turban sans le faire passer sous le menton, c’est une innovation (bid’a) répréhensible qui s’est propagée en terre d’islam. »

Ibn Habib a dit dans le livre Al Wadiha : « Les turbans que l’on n’enroule pas en passant sous le menton font partie des restes des turbans de peuple de Lot. »

Malik a dit : « J’ai connu soixante-dix personnes dans la Mosquée du Prophète (paix et salut sur lui), qui portaient le turban en le passant sous le menton, et si l’on confiait à l’un d’entre eux le dépôt de la trésorerie des musulmans (Baït al mal), il en serait digne de confiance. »

Alors si votre intention est de suivre le Prophète (paix et salut sur lui), vous pouvez le mettre sans aucune gêne, et c’est un grand signe sur la véracité du suivi, mais il faut prendre garde de le mettre en faisant ce qui déplait à ALLAH le Très Haut et à son Prophète (paix et salut sur lui), car c’est là un grave et immense danger.

Et Allah le Très Haut est l’Immense et plus savant.

Ne m’oublie pas dans tes pieuses invocations et qu’Allah me place ainsi que toi parmi ceux qui sont acceptés. Amin

Wa Salam ‘Alaïkoum wa Rahmatou ALLAH wa Barakatouhou