Les bienséances pour la perfection dans l’accomplissement des Oraisons (Adeb)

Cheikh Mohamed ibn Abdelwahid Nadhifi (qu’Allah l’agrée) a cité dans « Mabadi el Ichraq… » :

« Ses bienséances sont aux nombres de vingt-deux :

Cinq doivent précéder l’accomplissement du Dhikr 

1. Le repentir : il s’agit de délaisser tout ce qui ne nous concerne pas dans la parole, les actes et l’aspiration.

2. La pureté rituelle et celle du corps, des habits et du lieu.

3. Le silence et l’immobilité.

4. La recherche de l’irrigation en l’aspiration du Cheikh par le cœur au commencement, et son accompagnement par ce biais, car il est certes le compagnon de voyage et quel bon compagnon pour voyager vers Allah. Cela fait partie des bienséances les plus importantes et même si en cas de besoin il appelle l’assistance de son Cheikh par la langue cela est permis.

5. Savoir que l’irrigation de son Cheikh n’est autre chose que l’irrigation du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui), car la Présence est une.

Ensuite, il y en a douze en cours d’évocation

1. L’assise dans un endroit pur, en tailleur ou selon la position adoptée durant la prière et c’est là le juste milieu, orienté vers la Qibla s’il est seul sinon en cercle.

2. Poser les mains sur nos cuisses.

3. Parfumer le lieu d’accomplissement du Dhikr ainsi que le corps et la bouche, en éloignant les mauvaises odeurs. En effet, les assemblées de Dhikr ne se vident jamais de la présence d’anges et de croyants parmi les Djinn, or ils ne supportent pas les mauvaises odeurs. Aussi, en les empêchant d’assister aux assemblées de Dhikr, on se prive d’irrigation comme cela est attesté par les gens de l’expérience spirituelle.

4. Être habillé d’habits convenables, d’origine licite et à la bonne odeur.

5. Il est préférable que le lieu soit dans l’obscurité de telle manière que même s’il n’y a qu’une seule lampe on l’éteigne, mais cela dans la mesure du possible.

6. Fermer les yeux, car cela est plus propice à l’illumination du cœur. En effet par ce procédé on ferme l’accès aux perceptions externes ce qui permet d’ouvrir l’accès aux perceptions internes. (Cela n’est pas à prendre en compte si on a tendance à la somnolence).

7. Visualiser la présence de son Cheikh face à lui avec n’importe quel aspect possible, cela en constitue la plus importante des bienséances.

8. La véracité : c’est-à-dire que l’apparence doit être en conformité avec notre intériorité cachée.

9. La sincérité : c’est de purifier nos actes de toute corruption en ne convoitant ni ce monde, ni l’au-delà, ni les récompenses, ni les degrés spirituels, on ne doit évoquer Allah que par pur amour envers Lui.

10. On doit évoquer avec la plus parfaite des déterminations…

11. Saisir le sens de ce que l’on évoque à chaque instant. On doit s’orienter, au moment du Dhikr, vers l’écoute de son cœur pour le sens comme si c’est le cœur qui évoque et nous qui l’écoutons.

12. Nier toute autre existence en dehors d’Allah au moment de la proclamation de « Lê ilêha ila-Allah » afin que se consolide l’influence de « Lê ilêha ila-Allah » sur le cœur et que cela se répande ensuite sur les membres.

Enfin, il y en a cinq après l’évocation 

1. Le silence, l’immobilité et l’écoute du Dhikr circulant dans le cœur, guettant avec attention les flux du Dhikr, car il se peut que lui survienne subitement des influx qui peuvent le submerger en un instant de ce qu’il ne pourrait acquérir en trente années d’efforts spirituels. Ces flux sont soit en rapport avec le détachement (Zouhd) ou le scrupule (Wara’) soit ils lui octroient la capacité de supporter les difficultés, ou en rapport avec le dévoilement (Kachf), ou aux états d’amour, ou autres que tout cela. Ainsi s’il se tait et s’immobilise ces flux s’achemineront vers tous ces éléments. Donc, il se doit de rester paisible afin que cela se consolide, sinon ces flux s’en retourneront.

2. Se considérer sous la surveillance d’Allah (Mouraqaba) comme s’il se trouvait face à Lui – qu’Il soit Exalté.

3. Qu’il maîtrise toutes ses sensations afin que pas un seul de ses cheveux ne puisse bouger comme l’état du chat lorsqu’il guette un rat.

4. Qu’il entrave son Nefs de manière répétitive afin de laisser les flux circuler dans tous les éléments, car cela précipite l’illumination de la clairvoyance, ôte les voiles, élimine les pensées liées au Nefs et au démon. En effet dès lors qu’il entrave son Nefs, il retardera toute excitation et, de ce fait, il s’apparentera à un mort, or le démon ne se tourne pas vers le mort.

5. Ne pas boire de l’eau à la suite du Dhikr ni au cours de celui-ci, car l’évocateur possède une ardeur qui attire les lumières, les manifestations, les influx et le désir ardent qui s’enflamme pour l’Evoqué, or en buvant de l’eau on éteint cette ardeur. De préférence, on doit patienter au moins une demi-heure et plus on allonge ce temps mieux c’est, au point que tu verras le véridique ne s’autoriser à boire que suite à une nécessité absolue.

Et Allah est le plus Savant et le plus Sage ».

Recherche et traduction par la Zaouiya Tidjaniya El Koubra d’Europe