Le suivi de la noble tradition du bien aimé Prophète Mohammad (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) à travers Seyidina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) – Troisième partie – EL Madrassa Ahmediya Fi Haqq Tariqa Tidjaniya

Le suivi de la noble tradition du bien aimé Prophète Mohammad (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) – Troisième partie : ce sujet est très vaste et nous clôturerons par les paroles éloquentes de notre très cher et bien aimé Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret)

L’obligation d’aimer le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui), de suivre sa sunna et la nécessité de se conformer à ses guidances ainsi qu’à sa conduite.

Sache que l’amour est la position autour de laquelle rivalisent les concurrents ; sur laquelle s’activent ceux qui se surpassent dans les œuvres, la science auprès de laquelle s’empressent les devanciers et où s’efforcent de s’anéantir les amoureux.

C’est bien par le souffle spirituel de sa brise que se délectent les adorateurs. Il est l’apaisement des fors intérieurs, la nourriture des cœurs et des esprits.

Ainsi, il est la vie qui propulse celui qui en est privé au nombre des morts ; la lumière qui plonge celui qui l’a perdue dans l’océan des ténèbres ; il est la guérison dont l’absence entraîne le cœur vers toutes les maladies ; le délice qui s’il n’est pas atteint engendre une vie remplie de soucis et de douleurs.

L’amour est incontestablement l’esprit de la foi et celui des œuvres. Si les stations et les états en sont démunis, alors elles ne sont plus en réalité que des corps sans esprit.

L’amour est la monture qui porte les charges des itinérants pour un pays auquel ils ne pourraient accéder que péniblement ; leur permettant ainsi de parvenir à des demeures dont l’accès serait impossible sans son appui.

De la sorte, ils ont pu atteindre en eux les stations et les assises de la sincérité, or sans le soutien de l’amour ils n’auraient jamais pu les aborder.

Pour le groupe des Soufi (El Qaoum), telle est la monture sur le dos duquel ils demeurent toujours en quête de L’Aimé.

L’amour est leur sentier droit qui les mène rapidement et sans difficulté aux premières stations.

Par Allah, ces gens ont acquis par ce biais les honneurs de ce bas monde et ceux de l’au-delà.

C’est bien à travers la compagnie de leur bien-aimé qu’ils ont eu la plus grande chance et la plus grande part de gain.

En effet, Allah a décrété le jour où Il a estimé les valeurs des créatures à travers Son Vouloir et Sa grande Sagesse, que l’homme sera en compagnie de celui qu’il aime.

En témoigne le hadith rapporté par le Qadi ‘Iyad, d’un homme venu auprès du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) et qui demanda : « Ô Envoyé d’Allah ! Tu m’es plus cher que ma famille et mes biens. Quand je pense à toi, je n’ai plus de patience jusqu’à ce que je vienne te voir. Je me suis rappelé aussi ma mort et la tienne, et j’ai su que lorsque tu entreras au Paradis, tu seras dans une station élevée avec les prophètes et que si j’entre au Paradis, je ne te verrais pas. Alors Allah a révélé le verset suivant : « Quiconque obéit à Allah et au Messager …ceux-là seront avec ceux qu’ALLAH a comblés de ses bienfaits : les prophètes, les véridiques, les martyrs et les vertueux. Et quels bons compagnons que ceux-là ! » (Sourate 4 Les femmes, verset 69). Suite à cela, il l’appela et il lui récita ce verset.

Dans un autre hadith on rapporte qu’un homme était auprès du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui); le fixant du regard avec insistance ; le Messager (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) lui dit alors : « Pourquoi me regardes-tu ainsi !? » Il dit : « Que mon père et ma mère te soient offerts en sacrifice. Je prends grand plaisir à te regarder, or quand le jour de la résurrection surviendra, Allah t’élèvera pour te mettre en valeur. » Suite à cela Allah révéla le verset déjà cité dessus.

Quel bienfait est garanti aux amants ! En effet, ces derniers, bien qu’étant étendus sur des lits en train de dormir, ont devancé les autres dans l’accès au bonheur.

Ils ont précédé les troupes des cheminants de plusieurs étapes, alors qu’en vérité ils sont debout entre eux, sans se déplacer.

« Qui te ressemble dans ta démarche gracieuse !?

Toi qui marches longuement et finis par arriver en premier ! »

Les amants répondent à l’appel du Muezzin de la nostalgie, lorsqu’il les appelle : « Venez au succès ». Ainsi, ils se donnèrent entièrement pour arriver à leur bien-aimé. Ce don d’eux-mêmes est avec agrément et hâte. Ce voyage leur a fait parcourir la fin de la nuit, la matinée, et la fin de journée, ainsi ils furent félicités dès l’arrivée à leur but. En effet, c’est bien au matin que se réjouissent les voyageurs de la nuit.

Ils ont certainement divergé au sujet de l’amour ; or même, si leurs expressions sont nombreuses, en vérité elles ne sont pas dues à une diversité de l’objet décrit, mais il s’agit plutôt de divergences dans les états, et dans la plupart des cas ces divergences concernent ses effets et non son essence même.

Certains d’entre les hommes réalisés ont dit : « La vérité de l’amour auprès des Connaissant est considérée parmi les connaissances qui ne peuvent être limitées. Ne la connaît que celui qui l’a goûté dans l’extase, car on ne peut l’exprimer et sa dimension illimitée confère à toute tentative de description limitée, que davantage de voile à son sujet. »

En effet, sa délimitation ne s’appréhende que par sa propre existence, et on ne peut décrire l’amour par une chose plus manifeste qu’en (vivant) l’amour lui-même.

Ainsi, les gens ne font que s’exprimer autour de ses causes, de ses conditions nécessaires, de ses signes, de ses exemples, de ses effets, et de ses règles, car leurs délimitations et leurs descriptions ne tournent qu’autour de ce cadre.

C’est bien par leurs intermédiaires que se sont diversifiées les expressions et se sont multipliées les allusions, et cela en fonction de leurs conceptions, de leurs stations et de leurs états.

Voici, quelques descriptions et délimitations qui ont été dites au sujet de l’amour, et ce, en fonction de leurs effets et de leurs exemples.

On peut citer entre autres :

Le fait d’être en concordance avec l’être aimé, en sa présence comme en son absence et cela, fait partie des obligations et des nécessités de l’amour.

Le fait que celui qui aime, il fait disparaître ses propres attributs et il raffermit ceux de son bien-aimé.

Cette attitude fait partie des conditions nécessaires à l’anéantissement dans l’amour, en effaçant les attributs de l’amant, et ce, en l’anéantissant dans les attributs ainsi que dans l’essence de l’Aimé.

En revanche, ce sujet demande une explication encore plus complète. Mais, ceci ne peut être conçu que par celui qui est anéanti par le flux de l’amour et s’est vu possédé par lui.

Parmi les obligations et les nécessités de l’amour, il y a le fait que tu t’offres en entier à celui que tu aimes et qu’il ne reste en ta possession plus rien de ta propre personne.

En effet, ce qui est voulu est le fait d’offrir ta volonté, ta détermination, tes actions, ta personne, ton argent, ton temps à celui que tu aimes. Puis, tu en fais un legs pieux à sa disposition en vue de son agrément et de son amour. Ensuite, tu ne prends pour ta propre personne de cela que ce qu’il t’a lui-même donné, de telle sorte que ce n’est que par lui que tu prends.

Il y a aussi le fait d’effacer de ton cœur tout ce qui est en dehors de l’aimé, et la perfection de l’amour exige cela, car tant qu’il y a dans le cœur un reste ou une demeure pour un autre que lui, alors l’amour est incontestablement imparfait.

Il y a aussi le fait que tu jalouses le fait que quelqu’un d’autre puisse chérir l’aimé à ton égal, cela signifie que tu dénigres ta propre personne et l’amoindri par le fait que quelqu’un d’autre est arrivé à l’aimer comme toi.

Et à l’amour du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui), il est des indices et parmi les plus grands indices, il y a le fait de le suivre, de pratiquer sa sunna, de cheminer sur sa voie, de suivre ses guidances ainsi que sa conduite, de respecter les limites qu’il nous a établies dans sa loi (Chari’a). Allah Le Très Haut a dit : « Dis : « Si vous aimez vraiment Allah, suivez-moi, Allah vous aimera (…) » (Sourate 3 La famille d’Imran, verset 31)

Ainsi, Allah fit en sorte que le suivi du Messager (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) est un signe de l’amour du serviteur envers son Seigneur. Et il est attribué comme récompense au serviteur, s’il excelle dans le suivi du Messager (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui), l’amour d’Allah à son égard.

Cet amour, nait et grandit par le fait que le serviteur s’adonne à observer les bienfaits d’Allah à son égard, d’entre les bienfaits apparents et cachés. C’est à la mesure de cette observance que l’amour se renforce en lui.

Parmi ce qui fait partie des plus grands bienfaits à observer qu’Allah prodigue à Son serviteur, c’est le bienfait lui permettant d’être prédisposé à Son Amour, à Sa Connaissance et au suivi de Son bien-aimé (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui).

Son origine est une lumière qu’Allah le Très Haut projette dans le cœur du serviteur, et lorsque celle-ci s’abat dans son cœur, son essence s’illumine. Il voit ainsi en lui-même tout ce dont il est prédisposé à avoir en tant que parachèvements et perfections.

De sorte que son aspiration s’élève, sa détermination se raffermit, l’obscurité de son ego et de sa nature propre se dissipe, car la lumière et les ténèbres ne peuvent se mélanger, par conséquent la présence de l’un exclut forcément l’autre.

Ainsi l’esprit est installé entre la crainte révérencielle et l’intimité envers l’aimé. En effet, c’est bien à la mesure du suivi que l’amour et le fait d’être aimé sont accordés en tant qu’ensemble indissociable. Or, la situation ne peut être parfaite qu’avec ces deux.

L’affaire ne se situe pas dans le fait que tu aimes Allah ; mais la véritable affaire est dans le fait que tu sois aimé par Allah. Or Il ne t’aimera que si tu suis son bien-aimé extérieurement et intérieurement ; croyant en sa parole et obéissant à son ordre, répondant à son appel, le préférant délibérément à toute autre, tu effaces tout autre jugement par le sien, tout autre amour des créatures par le sien, toute autre obéissance par la sienne, et si tu n’es pas de la sorte alors tu n’as rien acquis du tout.

Réfléchis donc à la parole du Très-Haut : « (…) suivez-moi et Allah vous aimera (…) » (Sourate 3 La famille d’Imran, verset 31) 

Ainsi, le fait de suivre ce noble Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) est une vie pour les cœurs, une lumière pour la clairvoyance, une guérison pour les poitrines, un parfum pour les âmes, un délice pour les esprits, une compagnie réconfortante pour les solitaires mélancoliques, et un guide pour les désemparés.

Parmi les indices de l’amour du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui), il y a le fait que le prétendant à son amour agrée ce qu’il lui a prescrit à un point tel qu’il ne trouve aucune gêne dans ce qu’il a décrété. Allah (Qu’Il soit glorifié et Exalté) dit : « Non ! … Par ton Seigneur ! Ils ne seront pas croyants aussi longtemps qu’ils ne t’auront demandé de juger de leurs disputes et qu’ils n’auront éprouvé nulle angoisse pour ce que tu auras décidé, et qu’ils se soumettent complètement [à ta sentence]. » (Sourate 4 Les femmes, verset 65) jusqu’à la fin du verset. Dans ce cas-là, Allah a dépouillé du terme « foi » celui qui trouve une gêne quelconque dans sa poitrine envers le jugement du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) et ne se soumet pas à lui.

Parmi les indices de l’amour du Messager (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui), il y a le fait de le magnifier lorsqu’il est évoqué, et de manifester du recueillement, de l’humilité et de l’avilissement à l’écoute de son nom. En effet, chaque personne qui aime quelque chose se soumet humblement à elle.

Parmi les indices de l’amour du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui), il y a le désir ardent de le rencontrer ; car chaque personne amoureuse désire la rencontre de son bien-aimé.

Parmi les indices de l’amour du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui), il y a l’amour du Qoran qu’il nous a fait parvenir, c’est par lui qu’il a orienté, et par lui qu’il fut guidé, et à son éthique qu’il s’est conformé.

Ainsi, si tu veux savoir ce que tu détiens ou ce que les autres détiennent en tant qu’amour d’Allah et de Son Messager (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) observe l’amour du Qoran dans ton cœur et regarde si ton plaisir à l’écouter est plus intense que ton plaisir à écouter les distractions, les chants, et les mélodies.

Parmi les indices de l’amour du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) il y a le fait d’aimer sa Sunna et la lecture de ses paroles (Hadith). En effet, celui dont la saveur exquise de la foi a pénétré son cœur ; s’il entend une parole parmi les paroles d’Allah ou des Hadith de Son Messager (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui), alors son esprit, son âme, et son cœur s’en abreuvent.

De la sorte, son cœur s’illumine, son secret est irradié ; et quand les preuves Seigneuriales apparaissent en lui, il se voit submergé par les grandes vagues de la réalisation.

Ainsi, il sera irrigué par l’irrigation de la tendresse de son bien-aimé, car rien d’autre que sa tendresse ne peut rassasier son cœur.

Contentons-nous de cela, car si nous nous étalons dans cet élan en citant tout ce qu’il y a en tant qu’indices, des tomes et des tomes ne suffiraient pas.

Quant à la grâce et aux mérites du Messager de Dieu (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui), ils sont tellement évidents que l’on n’a pas besoin de le démontrer avec des preuves et des arguments.

C’est au-delà de tout ce que la langue peut énoncer, car c’est plus apparent que la lune lorsqu’elle est pleine, et plus manifeste que le soleil à son moment le plus éclatant.

Qu’Allah récompense en bien celui qui a dit :

« À quoi donc servent les raisons

Si même l’apparition manifeste de la journée a besoin d’être prouvée. »

Tiré et traduit du noble livre Djawahirou-l-Ma’ani.

Le pauvre serviteur besogneux en ALLAH le Très Haut, Mohammad al Mansour al Mohiedine Tidjani

Zaouiya Tidjaniya El Koubra d’Europe