Question-réponse 75

1- Qu’est-ce que la Tidjaniya ? (Définition, But, Initiation, Formation)

La Tariqa Tidjaniya est une école spirituelle appartenant à la science du Soufisme. Les maîtres Soufi sont des spécialistes de la science dans le domaine de l’Ihsan, troisième des domaines de la religion avec le domaine de l’Islam et de l’Iman. Ainsi, dans chacun de ces domaines de la religion il y a des spécialistes.

Lorsque l’Islam fut entièrement révélé au Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) elle fut parfaite, c’est-à-dire qu’en elle est contenu un potentiel qui allait foisonner suivant les domaines de la religion : dans le domaine de l’Islam plusieurs spécialistes de la Chari’a naquirent ce qui donna les écoles juridiques tels les malikite, les Hanafites, les Chafi’ites…dans le domaine de l’Iman ce sont plusieurs spécialistes de la ‘Aqida, il y eut les ash’arites, les matouridites…et dans le domaine de l’Ihsan naquit à partir de ce potentiel les voies spirituelles tel la Qadriya, la Rifa’iya, la Chadhiliya…Leur spécialité est la purification intérieure pour atteindre la Haqiqa, Allah (Glorifié et Exalté) dit :

« Notre Seigneur ! Envoie l’un des leurs comme messager parmi eux, pour leur réciter Tes versets, leur enseigner le Livre et la Sagesse, et les purifier » (Sourate 02 La vache, verset 129).

« Ainsi, Nous avons envoyé parmi vous un messager de chez vous qui vous récite Nos versets, vous purifie […] » (Sourate 02, verset 151).

« Réussis, certes, celui qui se purifie, et se rappelle le Nom de son Seigneur, puis prie » (Sourate 87 Le Très-Haut, versets 14 et 15).

« […] Et quiconque se purifie, ne se purifie que pour lui-même, et vers Allah est la Destination » (Sourate 35 Le créateur, verset 18).

L’Argument de l’Islam, Abou Hamid Al-Ghazali, que Dieu lui fasse miséricorde, lorsqu’il a parlé, dans son livre Al-Munqidh min Ad-Dalâl, des Soufis, de leur comportement et de leur voie authentique menant à Dieu, il a dit : « J’ai su avec certitude que les Soufis sont les itinérants vers Dieu, que leurs historiques sont les meilleurs de tous, leur voie est la plus correcte de toutes et leurs manières sont les plus nobles et les plus pures ».

Puis il a répondu à ceux qui critiquent les Soufis et les attaquent : « En somme, que diront ceux-là d’une voie dont la purification – qui en est la condition première – consiste à purifier le cœur entièrement de tout ce qui est autre que Dieu – Exalté soit-Il ? Que diront-ils d’une voie dont la clef est l’entière absorption du cœur dans la mention de Dieu et son terme est l’entière extinction (Fanâ’ bil-Kuliyyah) pour Dieu ? ».

Aussi le fait de dire je suis Malikite ou Chafi’ite ou hanbalite ou autre pour le domaine de l’Islam, ou je suis Ach’arite ou Matouridite ou Tahawi dans le domaine de l’Iman, ou je suis Qadiri ou Chadhili ou Tidjani dans le domaine de l’Ihsan n’est qu’une façon entre d’autre de se réclamer d’une spécialité d’entre les spécialités de notre religion et permet d’identifier une méthodologie d’entre les méthodologies qui tous sont reliés au Qoran et à la Sunna. L’Islam c’est l’adoration de Dieu, l’Iman c’est l’orientation vers Dieu et l’Ihsan c’est la contemplation de Dieu. Ces trois stations représentent les différents degrés de notre parcours vers Dieu, qui sont assemblés dans la loi Divine (Chari’a), la voie (Tariqa) et la vérité (Haqiqa).

Quant à l’initiation il faut savoir que l’engagement dans la tariqa se fait par le biais du vœu pieux (Nadhr) et après lecture et acceptation des conditions d’affiliations. Si le postulant reçoit l’autorisation d’un mouqadem à la chaîne authentique, mais sans avoir été informé des conditions d’affiliations alors d’une part son adhésion à la tariqa est caduque et il n’est point fautif et n’a rien à rattraper, mais il est considéré comme un sympathisant (Mouhib) et non comme un disciple de la voie.

En effet, il est important de distinguer entre être sympathisant et être affilié, car l’affilié n’est que celui qui remplit la condition citée précédemment. Le postulant doit être un musulman, à la croyance authentique, affranchit de toutes autres voies et de toutes autres oraisons, étant déterminé à être au sein de cette Tariqa toute sa vie, acceptant les conditions qui lui sont lues et expliquées. Il peut être soit un homme ou une femme, une personne âgée comme un jeune, professant et pratiquant l’Islam, notre vénéré maître Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit à ce sujet : « Sache que l’âgé comme le jeune, l’homme comme la femme sont égaux face au Ouird. »

Ensuite il faut contacter un Mouqadem pour qu’il transmette l’autorisation, ce qui fera du postulant un adepte véritable de la tariqa Tidjaniya. À partir de là, il s’attachera à se réformer en suivant les conditions d’affiliations et en respectant les conseils et les exhortations de Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret).

2- En quoi est-elle différente des autres tariqa comme la qadria ?

Sachez avant tout que toutes les voies spirituelles authentiques mènent à Allah et à Sa Connaissance. Pratiquement les voies se différencient soit par les formules à réciter et leurs nombres, soit par l’entrée en retraite spirituelle ou non, ou par d’autres formes d’adorations spécifiques. Mais spirituellement chaque voie est en réalité dépositaire d’une source d’irrigation lumineuse appartenant à l’un des prophètes d’Allah (sur eux tous la paix) et chaque membre profite de la source à laquelle il est relié. Cheikh Mohiedine ibn ‘Arabi (qu’Allah l’agrée) a dit : « Les Aouliya se trouvent sur les traces de pas des prophètes (sur eux la paix), chaque Wali est sur les pas d’un prophète (sur eux la paix) ».

Ainsi, chaque Chouyoukh s’abreuve dans la source spirituelle d’un des prophètes d’Allah (sur eux la paix). Or, bien entendu, la plus haute station spirituelle chez les Chouyoukh est celle qui s’abreuve à la plus haute station chez les prophètes (sur eux la paix) et évidemment c’est celle du Sceau des prophètes, notre maître Mohammed (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) qui est la source mère et l’origine de toutes les sources spirituelles.

Allah dit : « Parmi ces messagers, Nous avons favorisé certains par rapport à d’autres. Il en est à qui Allah a parlé; et Il en a élevé d’autres en grade » (Sourate 02 La vache, verset 253)

Le prophète Mohammed (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) a dit : « Je suis Abou-l-Qassem (m-à-m : l’origine du partage), Allah donne et moi je partage. » (El Hakem selon Abou Houreyra (qu’Allah l’agrée)).-Hadith Hasan – Bon.

Cette station spirituelle qui s’abreuve à la station de notre maître Mohammed (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) était connue par les grands hommes de vérité de toutes les époques. Elle fut convoitée et les élites parmi les véridiques ont aspiré à cette dimension spirituelle unique et inégalable qui se situe juste en dessous du degré des prophètes (sur eux la paix) et de celle des compagnons du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui), il s’agit de la station du Sceau de la Sainteté Mohammadienne dont a hérité Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret). C’est dans ce sens que Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) avait déclaré : « L’ensemble des Wali entre dans notre groupe, se réclame de notre voie et prend notre Ouird depuis le début de l’existence jusqu’au jour du Jugement. »

C’est aussi dans ce sens et pour souligner la source mère qu’il a dit (qu’Allah sanctifie son précieux secret) : « Je suis le maître des Wali tout comme le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) est le maître des prophètes (sur eux la paix), tout Wali ne boit et n’est abreuvé que de notre océan depuis le début de la création jusqu’au jour où on soufflera dans la trompe. »

3- Quelles sont les différentes chaines de transmission de la Tidjaniya ?

Pour ce qui est des chaînes de transmission il faut savoir qu’elles sont nombreuses, mais que toutes ne reviennent qu’à une seule et même source, car le but d’une chaîne s’est de relier chaque maillon jusqu’à Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) et, de lui, jusqu’au Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui). Or une autre particularité unique dans l’héritage de cette voie et spécificité du Sceau de la Sainteté, c’est que sa chaîne remonte directement de Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) à notre bien aimé Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) alors que toutes les chaînes appartenant aux autres voies traversent environ mille quatre cents années de maillons pour enfin arriver jusqu’au Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui).

Maintenant les chaînes se sont ramifiées conséquemment à la progression de la Tariqa à travers les pays et les esprits, mais en réalité le but à travers cela n’est que de relier les ampoules au générateur, c’est-à-dire les disciples au Sceau de la Sainteté et son irrigation spirituelle. Par conséquent, pour la Tariqa Tidjaniya il n’y a aucune branche, car les oraisons sont une, les conditions d’affiliations sont une, et le cheikh de cette voie n’est que Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret).

Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit : « J’ai demandé au Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) : « Ces mérites sont ils réservés qu’à ceux qui ont pris le dhikr auprès de moi directement ou est-ce pour tous ceux qui l’ont pris même par un intermédiaire ? » Il (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) m’a répondu : « Tous ceux que tu auras autorisé et qui donnera à quelqu’un d’autre, c’est comme si celui-ci avait pris directement de toi, et je te le garanti. » »

4- De plus en plus de disciples s’autoproclament Moqadem ou cheick, cette course aux titres n’a-t-elle pas d’inconvénient sur la spiritualité ?

Certainement nous déplorons trop souvent l’excès de ces titres honorifiques et leurs mauvais usages au sein des adeptes. Nous tenons à rappeler que le rôle de tous disciples, Mouqadem ou Khalife est d’être au service de cette noble voie prophétique en pur désintéressement et par amour sincère envers Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret). Le rôle de chacun étant de faire prévaloir ces propos de notre maître, le Pôle Caché (qu’Allah sanctifie son précieux secret) qui a dit : « Celui qui me connaît, il me connaît seul. »

Le grand érudit et Connaissant Hajj Soukeïrij (qu’Allah l’agrée) a dit : « Le Mouqadem dans cette Tariqa Ahmediya Tidjaniya, quoi qu’il ait atteint dans les degrés particuliers, il n’est qu’un représentant de Seïdina, sans posséder une particularité distincte de cela ».

Ce que nous voulons vous expliquer c’est que d’une part être Khalife ou Mouqadem signifie représenter Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) en étant à son service et sous ses ordres comme sous ceux des responsables parmi sa descendance. C’est d’œuvrer pour assumer leur rôle de simple lien, le but n’étant point de se faire connaître ou suivre, mais bel et bien de faire connaître Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) et de permettre aux disciples de le suivre en leur enseignant tout ce qui a trait à son éducation, sa vie, sa descendance, ses compagnons comme l’a si bien fait remarquer Cheikh Omar Foutiyou (qu’Allah l’agrée) en disant au Khalife de Seïdina, Sidi Mohamed El Ghali (qu’Allah l’agrée) : « Sidi je ne cesse de m’étonner sur ce que j’apprends des mérites de ce Cheikh et des mérites de sa voie. »

C’est le chemin emprunté par les véritables Chouyoukh et maîtres de cette voie qui ont accédé aux hauts degrés grâce à leur dévouement sincère. Aussi il ne suffit pas pour être Khalife de détenir un diplôme nous permettant de nommer autant de Mouqadem que l’on veut ou d’être autorisé à transmettre tous les dhikr apparents ou cachés, ou encore d’appartenir à une lignée célèbre, car tout cela n’est que la définition technique du terme « Khalife », mais la véritable dimension spirituelle c’est d’être une porte permettant aux disciples d’accéder à Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) et non pas à en bloquer l’accès. Or malheureusement certains gens se contentent de la première définition et délaissent la seconde, ce qui donne pour résultat la concurrence démesurée entre « Chouyoukh » dans la course au prestige et à la renommée faisant naître chez les disciples la jalousie, le conflit et les enracinant dans l’ignorance de la réalité, ne se préoccupant plus que des futilités.

Le maître et Connaissant Hajj Malick Sy (qu’Allah l’agrée) a dit dans « Ifham Al Mounkir Al Jani… » : « […] d’autres hommes, à l’époque actuelle, s’érigent en éducateurs, en donnant le Ouird alors qu’on sait les conditions que doit réunir le Mouqadem, tel qu’il ressort des propos de l’Homme de Dieu Al Fasi, dans l’une de ses « Réponses », consistent à se conformer à la Sunna du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) en renonçant au monde et au prestige. Il a même laissé entendre que celui qui ne peut se conformer à la Sunna du Prophète Mohammed (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) et ne renonce pas au monde et au prestige n’est même pas apte à être un bon disciple. Et s’il ne peut être un bon disciple, il ne pourra être un Mouqadem pour les initier au Ouird.

Se conformer à la Sunna est la règle sur laquelle doit se fonder le fidèle ; et le renoncement au monde et à tout ce qui lui ressemble, tel que le prestige et l’amour de la préséance, en est le fondement. Et celui dont tels ne sont pas les objectifs alors qu’il aspire à un tel dessein, n’est qu’un imposteur, un menteur […] »

Pourtant si seulement chaque disciple se consacrait à vouloir connaître Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) tel qu’il est, ils auraient su que déjà à son époque il avait mis en garde contre ce genre de dérapage et qu’à travers ses compagnons il a enseigné l’attitude à adopter et la réalité à saisir. En effet il est rapporté dans Khachf El Hijab que les habitants de Boussemghoune se sont départagés en deux groupes, chacun faisant prévaloir son « Mouqadem ». Lorsque Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) fut informé de la situation, il en demanda la cause, on lui a dit alors : « Tel mouqadem est jaloux de tel autre et vice et versa, or la jalousie s’est alors répandu sur les partisans de chacun des deux. ». Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) leur a dit : « Mes compagnons ne sont qu’un, et celui qui me connaît, il me connaît seul. » et depuis ils ne furent plus que comme un seul cœur.

5- Pourquoi les Tidjani se croient-ils supérieur aux autres tariqa ?

Les tidjani n’ont pas à se croire supérieurs à quiconque dans leur individualité, mais ce en quoi ils doivent croire ce sont les propos authentiques rapportés par Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) et de savoir que cette Tariqa est particulière et unique à la fois dans sa station et ses mérites tels que cela a été rapporté. Dans ce cas il leur est permis de rendre grâce à Allah en parlant de ses bienfaits à leurs égards conformément à la parole d’ALLAH : « Et quant aux bienfaits de ton Seigneur, raconte-les » (Sourate 93 Le jour montant, verset 11). Le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) a dit : « Parler des bienfaits d’ALLAH est de la reconnaissance et délaisser cela est de la mécréance ».

Si certaines personnes se servent de tels propos pour brandir leur supériorité sur les autres au point de vouloir rabaisser les autres voies ou les autres Wali, hors du cadre de la vérité et de la bienséance, on ne peut pas accuser Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) d’avoir encouragé à cela surtout lorsqu’on sait qu’il a mis en garde en ces termes : « On ne doit pas se moquer du caractère sacré de nos maîtres les Wali ni négliger leur valeur. Honorez le caractère sacré des Wali morts ou vivants, car celui qui honorera leur caractère sacré, Allah honorera le sien et celui qui les méprisera, Allah le rabaissera et se mettra en colère contre lui. Ne dévalorise pas le caractère sacré des Saints. »

Le grand Connaissant et compagnon de Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret), le Cheikh el Islam de Tunisie Sidi Ibrahim Riyahi (qu’Allah l’agrée) a écrit ceci : « […] il n’y a que l’ignorant dans le domaine du Haqiqa et de la Loi pour critiquer une autre voie que celle à laquelle il fait partie parmi les voies des Chouyoukh, car toutes les voies sont des guidées d’Allah. Celui qui, dans la science d’Allah, a été devancé pour être Qadiri il en sera ainsi ou pour être Chadhili il en sera ainsi, ou pour être Rahmani il en sera ainsi, mais seulement certaines voies sont meilleures que d’autres […] »

La marque prouvant l’état de reconnaissance du disciple envers la Tariqa c’est son désir et son effort pour se conformer à ses conditions, car le véritable disciple l’est par son engagement à respecter ses conditions qui seules définissent le disciple vis-à-vis du non-disciple. Il sait alors qu’en lui-même il n’est supérieur à personne, mais seulement que la faveur d’Allah à son égard, s’il se conforme à ce qui lui est réclamé, est supérieure, tout comme il est clair que la mule du roi reçoit plus de faveurs que l’étalon du fermier.

6- Il est dit que beaucoup viennent à la Tidjaniya pour être riche ?

Si c’est de la richesse intérieure dont vous parlez en effet ils deviennent extrêmement riches, mais quant à la richesse matérielle cela n’est pas du ressort de la Tariqa, ni l’objectif de son cheminement en son sein. Ceux qui viendraient s’adhérer dans cette intention qu’il sache que Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit : « Allah n’est pas adoré pour un besoin précis, mais du fait qu’il est un Dieu méritant Son Caractère Divin et l’adoration pour Son Essence, de par Ses Qualités élevées et louables, Ses Noms glorieux et c’est en cela que se trouve la noble adoration. De la même façon on ne tient pas compagnie au Cheikh en vue des biens, mais afin que grâce à son alliance avec lui, le disciple soit attiré à l’alliance avec Allah ». Toute autre intention risque de précipiter le postulant très loin d’Allah et de Son Agrément.

Les gens qui ne sont pas familiers avec le domaine de l’éducation intérieur sont voilés à eux-mêmes et leurs intentions sont parfois détournées du But réel à atteindre, de là naît de multiples préoccupations basées sur l’intérêt porté à leurs propres personnes et à leur futur devenir, or la voie spirituelle est la voie de l’extinction et non du devenir personnel. Celui qui veut cheminer vers Allah c’est pour faire disparaître les fausses existences et laisser la Seule Véritable Existence Eternelle, celle d’Allah le Très-Haut.

Le but pour lequel Allah nous a créés est de l’adorer dans la pureté et la sincérité en lui vouant un culte exclusif, en recherchant au cours de notre vie à obtenir Son agrément et cela grâce à Son obéissance et à l’obéissance de notre noble Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui).

7- Quel apport la Tidjaniya peut-elle apporter aujourd’hui dans notre société ?

La Tariqa Tidjaniya a toujours joué un rôle majeur depuis son apparition, elle façonne des êtres d’exceptions, des idées, des ferveurs, elle a révolutionné le paysage spirituel de nombreux pays.

Il est rapporté par Cheikh Youssuf ibn Isma’il Nabahani dans son « Jami’ Karamat El Aouliya » : « Abou-l-Abbas Ahmed Tijani […] imam des initiés, l’un des tout premiers et grands saints rapprochés […] sa confrérie s’est propagée (qu’Allah en soit satisfait) dans les contrées du Maghreb, du Soudan et dans toutes les régions de l’Afrique d’une manière impressionnante plus que toutes autres confréries. Elle a entraîné de grands changements très appréciables dans les civilisations et les milieux sociaux. »

À nos époques où l’on constate dans les rangs des musulmans des gens caractérisés par un laxisme teinté d’inaction, et d’autres par une intolérance ignorante, ne cherchant pas à guérir, mais à détruire, rejetant tout ce qui est autre, l’Islam dans toutes ses dimensions est plus que jamais nécessaire pour répondre à tous ses défis. Or l’enseignement de Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) n’est rien d’autre que l’enseignement pur et profond des préceptes Divins contenus dans Son Noble Livre et dans la Sunna prophétique, enseignement dont toute personne, quelle que soit son rang social, tirait de lui un profit à la fois de par ses paroles, de par ses actes et de par ses états, aussi l’analphabète profitait de lui, l’érudit profitait de lui et le Saint profitait de lui. On trouve en parcourant l’histoire de cette voie qu’elle s’imprégna sur toutes les catégories de personnalités, des hommes, des femmes, des Djinns, des princes, des savants, des pauvres, des illettrés, des pieux et des désobéissants, tous trouvèrent la source d’irrigation qui leur permis de se dépasser en tant qu’« être » assainit et assainissant :

Allah – Glorifié et Exalté – dit : « En vérité, Allah ne modifie point l’état d’un peuple, tant que les [individus qui le composent] ne modifient pas ce qui est en eux-mêmes. » (Sourate 13 Le Tonnerre, verset 11)

Allah – Glorifié et Exalté – dit : « Si les habitants des cités avaient cru et avaient été pieux, Nous leur aurions certainement accordé des bénédictions du ciel et de la terre. » (Sourate 7 El A’raf, verset 96)

Recherche et traduction par la Zaouiya Tidjaniya El Koubra d’Europe