La réalité de la ruse divine

Sidi Hajj Ali Harazim (qu’Allah l’agrée) a rapporté dans Djawahirou-l-Ma’ani :

« J’ai interrogé Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) sur ce qu’est réellement la ruse Divine (El Makr), il m’a répondu :>

« La ruse c’est la manifestation d’un bienfait sur un serviteur et son accroissement jusqu’à être entraîné à sa perdition à cause de ce même bienfait-là.

Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté) a dit :

« Pensent-ils que ce que Nous leur accordons, en biens et enfants {55} [soit une avance] que Nous Nous empressons de leur faire sur les biens [de la vie future] ? Au contraire, ils n’en sont pas conscients »(Sourate 23 Les croyants, versets 55, 56).

Le serviteur se doit de toujours craindre Son Seigneur, qu’une situation ne l’entraîne pas à se croire immunisé et que son cœur ne soit pas tranquillisé face aux châtiments d’Allah.

Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté) dit :

« […] et ceux qui craignent le châtiment de leur Seigneur {27} car vraiment, il n’y a nulle assurance contre le châtiment de leur Seigneur » (Sourate 70 L’ascension, versets 27, 28).

La foi possède deux ailes à l’exemple des oiseaux :

– La première aile c’est la crainte, il s’agit de la souffrance du cœur par crainte de la menace Divine.

Il est rapporté dans le hadith que le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) a dit :

« Le croyant voit ses péchés comme s’il était assis en dessous d’une montagne et qu’il craigne qu’elle ne s’effondre sur lui, et l’hypocrite quant à lui il voit ses péchés comme une mouche qui passe sous son nez ».

– La seconde aile c’est l’espérance en Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté) qu’Il lui pardonnera et ne le châtiera pas, mais sans le plonger dans l’immunité.

S’il ne s’adonne qu’à l’espérance seule, sans crainte, il va se croire immunisé ; or se croire à l’abri d’Allah est source d’infidélité envers Allah.

Et s’il ne s’adonne qu’à la crainte seule, il va désespérer ; et le désespoir vis-à-vis d’Allah est source d’infidélité.

C’est dans ce sens que Charichy a dit :

Ne t’imagine pas sous terre croyant,

Ni mécréant jusqu’à disparaître dans la tombe,

Car la finalité des œuvres t’a été voilée,

Et celui qui n’est pas voué à la perte, alors il craint certes la ruse

Ici se terminent les propos de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) ».

Texte tiré du livre Djawahirou-l-Ma’ani (p.180)

Recherche et traduction par la Zaouiya Tidjaniya El Koubra d’Europe