Sidi El Mouhib ben Qadour Zarhouni, qu’ALLAH l’agrée
Le juriste, l’ascète, le cheminant sur la voie de la vérité, doté de la maîtrise des sciences de la loi et de la vérité, connu pour son affermissement dans la Tariqa, Abou Mohammed Sidi Abdelqader Zarhouni surnommé El Mouhib ibn Qadour (qu’Allah l’agrée). Il est parmi les élites des compagnons de Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) et de ceux qui ont vécu des prodiges en sa compagnie.
Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) lui avait expédié une lettre dont voici le contenu :
« Par le Nom d’Allah. On Lui demande par Son immense majesté et Ses Noms sacrés, qu’Il te fasse cheminer, dès cet instant, dans le chemin de Ses Aouliya vertueux, que tu sois entre Ses Mains dans la situation dans laquelle se trouve Ses Aimés, Ses Connaissants, dans ce bas-monde ainsi que dans l’autre, car Il est capable en cette affaire.
Ensuite, tu m’as demandé l’autorisation pour le rajout d’évocations en plus du ouird. Sache que je t’autorise dans tout ce que tu as voulu comme évocations et Noms, versets et invocations, d’où qu’ils se trouvent et de la manière dont ils sont formulés, sauf ceux appartenant aux oraisons des Chouyoukhs qui sont obligatoires dans l’affiliation à leur voie. Sache que tout ce que tu fais comme évocations, invocations et prières sur le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui), et ce pendant cent mille ans, chaque jour cent mille fois, sache que la récompense de tout cela n’équivaut pas à la récompense d’une seule Salatou-l-Fatihi. Si tu veux être parmi les gagnants dans l’au-delà, alors préoccupe-toi de celle-ci selon tes capacités, car il s’agit là du trésor immense d’Allah pour celui qui l’accomplit. Tout ce que tu accomplis en plus du ouird, ajoute-la avec, cela t’est préférable et je te le conseille pour Allah.
En ce qui concerne ce dont tu m’as informé à propos des difficultés que tu trouves à plier ton âme (nefs) aux ordres d’Allah et cette persistance continuelle qu’elle a de lui désobéir, sache qu’il s’agit là d’une tradition d’Allah sur Ses créatures, envers tous ceux qui ont négligé leur âme et qui l’ont abandonnée à leurs passions. Par la suite, il leur est difficile de suivre le chemin de l’application des ordres d’Allah, car les ruses du nefs ne les entraînent qu’aux péchés et aux désobéissances.
Pour celui qui veut redresser les déformations de son âme, il doit s’opposer à elle dans le suivi de ses passions et il doit s’efforcer continuellement de s’isoler, de garder le silence, de diminuer dans la quantité de nourriture, d’augmenter dans le rappel d’Allah, graduellement avec la présence du cœur, et ce en rejetant toute pensée, tout désir, tout amour des affaires mondaines. Il faut aussi repousser du cœur toute forme de volonté, choix ou pensée concernant l’arrangement de nos propres affaires et s’écarter de tout désir d’information concernant la créature. Enfin, il faut s’imposer l’agrément par le cœur du destin d’Allah.
À force d’œuvrer ainsi, le nefs se purifie et sort de sa perversion pour être dans le suivi d’Allah.
Allah le Très-Haut dit : « Telle a toujours été la tradition d’Allah sur Ses créatures et tu n’y trouveras jamais de changement. » Dans ce domaine, le Cheikh est un guide et une aide et non pas un créateur ou un faiseur, car la création et l’action appartiennent à Allah, tandis que les Chouyoukhs indiquent la direction.
Que la paix soit sur toi et que le salut et la prière d’Allah soient sur le Prophète, sa famille et ses Compagnons. Ainsi se termine cette lettre écrite par le serviteur pauvre en Allah, Ahmed ibn Mohamed Tidjani, qu’Allah agisse envers lui avec douceur».
Recherche et traduction par la Zaouiya Tidjaniya El Koubra d’Europe