Ifadatou-l-Ahmediyya lil mourid As-Sa’adatou-l-Abadiyya – Extrait 10

-42- Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit :

« En ce qui me concerne je n’ai plus aucun doute à ce sujet, car je l’ai entendu directement du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) et pas qu’une seule fois, et il m’a dit « Tu es véritablement mon fils ». Quant à lui, par Allah, il n’a aucun lien de parenté avec le prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui). »

La cause : Sidi Taïeb Sefiani (qu’Allah l’agrée) a dit : « Il l’a dit au sujet du représentant des Nobles Descendants (Achraf), car il lui a été dit qu’il évoquait la filiation de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) en émettant des doutes, aussi il a évoqué les propos ci-dessus. » 

Commentaire : Sidi Mohamed el Hafidh Misri (qu’Allah l’agrée) a commenté : Allah le Très Haut dit : « Allah n’aime pas qu’on profère de mauvaises paroles sauf quand on a été injustement provoqué. » (Sourate 04 Les femmes, verset 148)

Explication : Il est rapporté dans « Raoud el Mouhib fani » de Sidi Mohamed ibn Mechri (qu’Allah l’agrée) : « Quant à son origine, elle remonte à Hassan ibn ‘Ali. Sa généalogie est authentique car Seïdina ne se contentait pas d’écouter ce qui se dit de la part des gens, ni ne se fiait à ce qui était mentionné dans le certificat généalogique, et ce jusqu’à ce qu’il interrogea le Prophète lui-même (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) : « J’ai interrogé le maître de l’existence au sujet de mon ascendance, suis-je un Chérif ou pas ? Ainsi qu’en ce qui concerne la tribu de la ville où je suis né, car elle se déclare Chérif. Il m’a répondu : « Certainement tu es mon fils, certainement tu es mon fils, certainement tu es mon fils. » et il l’a répété trois fois » Quant aux habitants de son village Cheikh m’a dit : « Le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) s’est tu à leurs sujets et il ne m’a nullement confirmé l’authenticité de leur appartenance généalogique. »

Cheikh n’est pas de leur origine, car son ancêtre s’est installé brusquement auprès d’eux, mais ils n’ont aucun lien de parenté si ce n’est par les femmes, il ne fut apparenté à eux que parce que son ancêtre s’est installé parmi eux. C’est ce dont m’a informé Seïdina… »

-43- Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit :

« Quant à moi je n’accomplirais pas le sacrifice avant dimanche. »

La cause : Sidi Taïeb Sefiani (qu’Allah l’agrée) a dit : « Pour le commencement du mois de Dhou-l-Hijja la lune fut voilée, et trois jours avant le jour du ‘Aïd le témoignage de la vision de la lune est parvenu. Cela fut évoqué devant Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) et il interrogea sur les lieux où des gens témoignèrent l’avoir vu. On lui répondit que deux l’ont vu à Taza, et trois dans un autre lieu, et le reste encore dans un autre endroit. Il a alors évoqué les propos ci-dessus puis il ajouta : « Vu le nombre d’habitants dans ces régions-là, il conviendrait qu’ils soient au nombre de cent plutôt que seulement douze personnes.» Cependant le Qadi de la région a sacrifié le samedi et les gens ont sacrifié avec lui, tandis que Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a attendu le dimanche or il s’avéra que c’était bien lui qui avait raison, et les gens se sont aperçus que dans toutes les régions le sacrifice a été fait avant le ‘Aïd, le jour de ‘Arafat. »

Commentaire : Sidi Mohamed el Hafidh Misri (qu’Allah l’agrée) a commenté : « Parfois il arrive des illusions dans la vision comme cela était survenu à l’époque des pieux ancêtres. En effet, des musulmans avaient prétendu avoir vu la lune, et un homme à la vue affaiblie avait dit : « Moi aussi je la vois ». Les gens présents étaient étonnés, car comment se faisait-il que des gens ayant une bonne vue n’avaient pas pu la voir. L’un d’entre eux regarda le visage du témoin oculaire et s’aperçut de la présence d’un cheveu en travers, qui descendait de ses sourcils, il le releva puis il dit à l’homme : « Où se trouve la lune ? » Il répondit : « Je ne la vois plus ». Il n’avait pas menti dans son témoignage, mais ce ne fut qu’une illusion oculaire. Or Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) fut informé par Allah de l’illusion dont furent victimes les témoins mentionnés, et cela par dévoilement. Ce fut un prodige évident qui démontra l’authenticité et la perfection de son dévoilement (qu’Allah sanctifie son précieux secret). »

-44- Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit :

« Le minimum qu’il est permis de réciter dans l’inclinaison et la prosternation, c’est l’équivalent de trois glorifications en récitant lentement ou six glorifications en récitant rapidement. »

La cause : Sidi Taïeb Sefiani (qu’Allah l’agrée) a dit : « Il l’a dit suite à l’interrogation sur le minimum de temps que doit rester le corps au cours de l’inclinaison et de la prosternation, ce qu’on appelle l’attitude de parfaite quiétude (Tama-ni-na). Il a répondu aussi une fois (qu’Allah sanctifie son précieux secret) à quelqu’un qui lui a demandé : « Dans le cas où l’on rejoint l’Imam (dans la prière, en inclinaison) et qu’on a le temps d’en faire que deux. » Il répondit : « Dans ce cas on ne doit pas tenir compte de cette unité de prière là (Rak’at). »

Quant à la formule de glorification (minimum) à réciter dans l’inclinaison c’est : Gloire et Pureté à mon Seigneur l’Immense (Soub-hana Rabbi-l-‘Adhim) et dans la prosternation c’est : Gloire et Pureté à mon Seigneur le Très Haut (Soub-hana Rabbi-l-A’la).

Commentaire : Sidi Mohamed el Hafidh Misri (qu’Allah l’agrée) a commenté : « Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a rejoint l’avis juridique de ceux qui ont affirmé que la durée de la posture de quiétude dans l’inclinaison et la prosternation doit être de trois glorifications. Telle est l’opinion de certains juristes et cela est mentionné par l’Autorité Ibn Hajr dans le premier tome de son « Fath el Bari » au sujet de la parole du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) rapporté dans les Sunan : « Si l’un de vous s’incline, qu’il dise trois fois « Soub-hana Rabbi-l-‘Adhim » et ceci est le minimum et s’il se prosterne qu’il dise : « Soub-hana Rabbi-l-A’la » trois fois et c’est le minimum. » et dans la version de Daraqotni et Tabarani : « Soub-hana Rabbi-l-‘Adhim wa bihamdihi » et « Soub-hana Rabbi-l-A’la ». C’est un hadith Moursal et certains savants s’en servent d’appui dans leurs arguments. Il n’y a aucun récit au sujet du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) ni au sujet de ses compagnons faisant état qu’ils ont diminué en dessous de trois glorifications pour l’inclinaison ou la prosternation. »

-45- Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit :

« Prends cinq de nos compagnons afin qu’il passe la nuit avec moi

La cause : Sidi Taïeb Sefiani (qu’Allah l’agrée) a dit : « Il l’a dit à l’un de ses compagnons la nuit précédent son décès (qu’Allah lui fasse miséricorde et l’agrée) ensuite il lui ordonna de délaisser cela en ajoutant : « Je ne peux me passer de serviteur cette nuit et il ne convient pas de favoriser la promiscuité entre homme et femme » et ce fut au matin de cette nuit-là, à l’aube, qu’Allah le Très Haut s’est saisi de lui (qu’Allah lui fasse miséricorde et l’agrée). »

Explication : Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) quitta ce monde terrestre le jeudi 17 Chawal 1230 à l’âge de 80 ans. Lors de la maladie de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) qui allait engendrer sa mort, il demanda qu’on lui emmène le Daliya de Bousaïri mais on ne pouvait trouver ce poème à Fès. Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a alors ordonné à quelques élites parmi ses compagnons de se rendre dans la ville de Meknès. Quand ils le trouvèrent et qu’ils revinrent avec, Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) ordonna qu’on le lui lise et une fois la lecture achevée, il ne parla plus avec personne. Il demanda aussi qu’on lui emmène le poème communément attribué à l’imam Ghazzali (qu’Allah l’agrée). Lorsqu’il l’eut, il le mit sous son oreiller la veille de sa mort, comme l’avait fait l’imam Ghazzali (qu’Allah l’agrée), et voici les premiers passages de ce poème :

« Dis aux frères qui m’ont vu mort
Qui m’ont pleuré et ont récité sur moi l’oraison funèbre avec tristesse
Est-ce que votre tristesse est pour l’absent
Ou sur celui qui est présent parmi vous ici ?
Croyez-vous donc que je suis votre mort-ci
Non, Par Dieu ! Ce mort n’est pas moi
Car dans sa forme ce corps
Etait mon habit et ma tunique pour un temps,
Je suis une perle enfermée dans une coquille
Qui était pour moi une prison à laquelle j’étais accoutumé,
Je suis un oiseau et ceci est ma cage
Je me suis envolé et ceci est resté pour disparaître,
Je remercie Allah celui qui m’a libéré
Et m’a construit un emplacement dans les hauteurs,
J‘étais avant ce jour un mort parmi vous
J’ai revécu et j’ai ôté le linceul
Aujourd’hui je converse avec les nobles assemblées
Et je vois la vérité de mes propres yeux
Je suis installé devant la Table Gardée
Où je lis et je vois !
Tout ce qui était, tout ce qui sera et tout ce qui est proche… »

À l’instant où Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) s’est approché du moment de sa mort il disait à cause de l’intensité de ce qui descendait sur lui comme théophanie Divine : « Allah ! Allah ! La lumière brûle mon cœur ; Allah ! La lumière brûle mon cœur ». Et il n’a pas arrêté de le dire tout au long de la nuit. Puis à l’approche du Fajr Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) s’est tourné vers les gens présents et il leur a dit : « Le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) est présent avec les quatre Khoulafa, levez-vous et sortez ». Et il n’y a que quelques élites qui restèrent avec lui. Il n’est passé qu’une heure, il fit son Soubh en récitant dans la première unité Sourate Al Qadr et à la seconde unité Sourate Ikhlas, puis il s’allongea sur le côté et réclama un verre d’eau. Après l’avoir bu, il se rallongea et son esprit agréé quitta son corps béni.

Il a ensuite été lavé chez lui et la prière mortuaire se déroula à la Qarawwiyyine en présence d’un nombre impressionnant de savants, d’hommes pieux et de saints, ainsi que d’émirs. Le prince des croyants Maoulana Souleïman (qu’Allah l’agrée) a voulu y assister, mais il se trouvait à Marrakech lorsque l’événement se produisit. C’est le Qadi de Fès, l’illustre Sidi Mohammed ibn Mohammad ibn Ibrahim Doukali el Khayyat, qui fit la prière mortuaire sur le corps béni de Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) et ce fut un moment très intense en émotion où jaillissait les pleurs, puis il fut enterré dans le jardin qui juxtaposait les murs de la Zaouiya bénie à l’emplacement d’un figuier, par la suite, au fur et à mesure de son agrandissement cette parcelle fut incluse dans les murs de la Zaouiya.

Recherche et traduction par la Zaouiya Tidjaniya El Koubra d’Europe