Ifadatou-l-Ahmediyya lil mourid As-Sa’adatou-l-Abadiyya – Extrait 15
-82- Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit :
« Le dhikr au sein d’un rang est meilleur que celui accompli à l’écart du rang en raison de la parole du Très Haut : « Allah aime ceux qui combattent dans sa voie en rang serré, pareils à un édifice renforcé. » (Sourate 61 Le rang, verset 4) »
La cause : Sidi Taïeb Sefiani (qu’Allah l’agrée) a dit : « Il a dit cela, car les gens ne voulaient pas entrer dans l’assemblée de dhikr le jour du vendredi. Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) les encourageait à s’installer dans les rangs, en raison de l’amour d’Allah réservé à celui qui le fait »
-83- Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit :
« Les péchés commis à l’encontre des Chouyoukh ne sont pas pardonnés. »
La cause : Sidi Taïeb Sefiani (qu’Allah l’agrée) a dit : « Une certaine personne qui prétendit avoir pris son oraison s’opposait à lui dans l’objectif de lui nuire. Lorsqu’il constata cela de lui il informa de sa perdition, puis quand il fut dit à Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) qu’il s’était repenti, il ajouta les propos ci-dessus. »
Commentaire : Sidi Mohamed el Hafidh Misri (qu’Allah l’agrée) a commenté : « Parmi les conditions de validité du repentir il y a le pardon de celui qui est lésé dans son droit. De plus l’impiété envers le père spirituel est similaire à l’impiété envers les parents corporels et le commandement ordonnant la bonté filiale s’étend à l’ensemble. »
Explication : Le manque de respect et de bienveillance envers les liens de parenté aussi bien naturel que spirituel constitue les pires péchés en Islam et dans la voie, précipitant la perdition en ce monde et en l’au-delà.
Il est rapporté que le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) a dit : « La satisfaction du Seigneur se trouve dans la satisfaction des parents et la colère du Seigneur se trouve dans la colère des parents. » (Rapporté par Boukhari dans « Adeb Moufrid » selon ‘Abdallah ibn ‘Omar)
Il est rapporté que le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) a dit : « Il n’y a pas un musulman qui a ses parents musulmans et qui se conduit bien avec eux dans l’espoir de la récompense sans qu’Allah ne lui ouvre deux portes – c’est-à-dire du Paradis. S’il n’en a qu’un alors c’est une porte. Et si l’un d’eux est en colère alors Allah ne sera pas satisfait de lui jusqu’à ce que son parent le soit. » On demanda : « Et même si (le parent) s’est comporté injustement envers lui ? » Il répondit : « Oui, même s’il (le parent) s’est comporté injustement envers lui. » (Rapporté par Boukhari dans « Adeb Moufrid » selon Ibn ‘Abbas)
Il est rapporté que le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) a dit : « La Miséricorde ne descend pas sur des gens parmi lesquels se trouve celui qui a coupé ses liens de parenté. » (Rapporté par Boukhari dans « Adeb Moufrid » selon ‘Abdallah ibn Abi Aoufa.)
Il est rapporté que le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) a dit : « Celui qui coupe ses liens de parenté ne peut entrer au paradis. » (Rapporté par Boukhari dans « Adeb Moufrid » selon Joubeïr ibn Mat’am)
Il est rapporté que le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) a dit : «Il n’y a pas de péchés qui méritent plus la précipitation sur son auteur de la punition par Allah en ce monde, avec ce qui lui est réservé dans l’au-delà, que la coupure des liens de parenté et l’irrespect. » (Rapporté par Boukhari dans « Adeb Moufrid » selon Abi Bakra)
-84- Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit :
« C’est en cette fameuse année où est survenu le prodige de la vision. »
La cause : Sidi Taïeb Sefiani (qu’Allah l’agrée) a dit : « Il lui fut demandé : « Qu’est-ce que la vision ? » Il dit (qu’Allah sanctifie son précieux secret) : « Le Messager d’Allah (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) m’a dit : « Celui qui te verra le jour du vendredi et du lundi, il rentrera au Paradis sans jugement et sans châtiment […] » comme cela est rapporté dans son intégralité dans le livre Djawahirou-l-Ma’ani.
Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) ajouta : « Je me trouvais à Chellala (localité proche de Boussemghoune) quand un homme vint me demander : « Nous avons entendu dire que celui qui te voit le vendredi et le lundi, il rentrera au Paradis sans jugement et sans châtiment… Est-ce que cela est vrai. » Je lui dis : « C’est la vérité.» Il me demanda : « Même si celui qui te voit est altéré ? » Je lui dis : « M’a-t-il vu ? » Il répondit : « Oui » Je lui dis alors : « Et bien lui aussi il y entrera. » On a interrogé Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) sur le sens d’altéré, il répondit : « C’est une personne qui manque beaucoup de rectitude. » Celui qui ne croit pas en cette promesse il ne peut bénéficier de cette faveur. »
Commentaire : Sidi Mohamed el Hafidh Misri (qu’Allah l’agrée) a commenté : « Le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) a dit : « Le feu ne touchera pas un musulman qui m’a vu ou qui a vu celui qui m’a vu » (Rapporté par Tirmidhi dans ses Sunan et Dhiya El Maqdasi et sa chaîne authentique). Et les pieux ancêtres (Salaf Salih) l’interprétaient dans son premier sens et ils en espéraient certes une grâce. En effet, Talha (qu’Allah l’agrée) a dit : « J’ai vu Jabir. » et Moussa a dit : « J’ai vu Talha. » et Yahiya a dit : « Moussa m’a dit : « Tu m’as vu et nous espérons d’ALLAH. » »
Ainsi, tout musulman qui meurt en état d’Islam et qui l’a vu (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) ou a vu celui qui l’a vu, il bénéficie de cette promesse et atteindra cette bonne annonce grandiose, s’il plaît à Allah le Très Haut. Et le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) a dit : « Celui qui me voit en songe, m’a vu (réellement), car Satan ne peut pas prendre mon apparence ». Alors qu’en est-il de ceux qui l’ont vu à l’état de veille parmi les Aouliya ?! Et il n’y a aucune attention à prêter à celui dont l’avis réprouve la vision à l’état de veille, car il se trompe et il n’a aucune preuve pour appuyer sa réprobation.
De plus, personne ne peut se croire préservé par cela, car elle est conditionnée par le fait de mourir avec la foi, or l’affaire de l’issue du terme de notre vie est du domaine de l’inconnu. Comme ont dit les Connaissants au sujet des bonnes annonces de ce genre : « Elles nous réjouissent, mais ne nous leurrent pas » ainsi ils ne se reposent point sur cela. Ce genre de bonnes annonces qui surviennent pour les Aouliya se fondent sur le fait que ceux qui les verront avec amour et respect alors cet amour les conduira à vouloir les suivre et se purifier des désobéissances.
Il a été rapporté à ce sujet qu’un gouverneur avait entendu parler d’Abou Yazid Bistami, il l’aima et voulut le rencontrer, il voyagea pour le visiter or il était décédé. Il demanda : « Y a t’il quelqu’un qui a connu et rencontré Abou Yazid ? » On lui désigna alors un homme âgé qui était présent non loin de là et qui fut l’un de ses compagnons, le gouverneur lui demanda : « As-tu entendu quelques-uns de ses propos ? » Il répondit : « Oui en effet, il a dit : « Celui qui m’a vu, le feu ne le touchera pas.» » Le gouverneur fut étonné et lui dit : « Comment Abou Yazid a pu dire cela alors qu’Abou Jahal a vu le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) et pourtant le feu le brûlera ? » Cette personne expliqua au gouverneur : « Abou Jahal n’a pas vu le Messager d’Allah (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui), il a vu l’orphelin d’Abou Taleb, s’il avait vu le Messager d’Allah (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) le feu ne l’aurait pas brûlé. » C’est-à-dire qu’en fait il ne l’a pas vu avec respect et amour, car s’il l’avait vu avec ce regard alors l’amour conduit à l’obéissance.
Ainsi le sujet évoqué par Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) n’est pas la seule vision en elle-même, mais c’est la vision particulière qui incite au bon suivi. Les jours du lundi et du vendredi étaient deux jours où il se réunissait avec ses compagnons pour des assemblées de science, d’exhortations et de guidance, ce qui conduit à la science et à sa mise en œuvre pour le retour à Allah. »
-85- Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit :
« Celui qui me donne quelque chose, pour moi, il lui sera donné le malheur. »
La cause : Sidi Taïeb Sefiani (qu’Allah l’agrée) a dit : « Il (qu’Allah sanctifie son précieux secret) était en train d’évoquer le sujet du don et de son acceptation, qu’ils ne devaient s’effectuer que par Allah et pour Allah. Celui qui donne pour autre qu’Allah le Très Haut ou qui accepte pour autre que Lui, alors celui-là ne récoltera que le malheur, ensuite il a évoqué les propos ci-dessus. »
-86- Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit :
« Celui qui a préféré passer la nuit en compagnie d’autres que nous, alors que nous passions la nuit ensemble, cela constitue une séparation qui ne permet plus d’autres rencontres. »
La cause : Sidi Taïeb Sefiani (qu’Allah l’agrée) a dit : « Il a dit cela car c’est par l’autorisation du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) qu’il passa la nuit en leur compagnie. Cela fut adressé à l’un de ses compagnons qui passa la nuit avec des personnes étrangères alors que Seïdina Cheikh (qu’Allah sanctifie son précieux secret) passa la nuit auprès de ses compagnons. »
-87- Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit :
« Que celui qui désire faire passer avec lui dans l’au-delà le profit de son argent, sans rien en laisser, alors qu’il ait une grande famille et qu’il dépense pour eux. »
-88- Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit :
« J’ai vu le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) qui répétait plusieurs fois la Fatiha au cours de la prière de Chaf’ et de Witr. »
La cause : Sidi Taïeb Sefiani (qu’Allah l’agrée) a dit : « Il fut interrogé au sujet de la raison pour laquelle il la répétait plusieurs fois au cours des ces prières-là, aussi a-t-il mentionné les propos ci-dessus. En fait il la répétait onze fois et de même pour El Qadr (Sourate 97) et cela dans chacune des unités de prière (Rak’a) de Chaf’ et Witr. »
Commentaire : Sidi Mohamed el Hafidh Misri (qu’Allah l’agrée) a commenté : « Selon Anas ibn Malik (qu’Allah l’agrée) il a dit que le Messager d’Allah a dit (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui : « Les prophètes (sur eux la paix) sont vivants dans leurs tombes, ils prient. » (Rapporté par Abou Ya’la et El Bazzar, et les transmetteurs de la chaîne d’Abou Ya’la sont sûrs.)
Le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) a dit : « Je suis passé près de Moussa la nuit de mon Ascension vers une dune rouge et il se trouvait debout dans sa tombe en train de prier » (Rapporté Mouslim dans son Sahih)
Il faut savoir que les savants parmi les pieux ancêtres considéraient la divergence dans les branches secondaires de la religion comme valable à toutes les époques.
Explication : Le célèbre Fqih Kensoussi (qu’Allah l’agrée) a mentionné dans l’une de ses lettres que Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret), bien qu’il savait qu’il est méritoire de réciter au cours de Chaf’ et Witr les Sourates « Les Infidèles – 109 », « Al Ikhlas – 112 » et « Le Très Haut – 87 », a choisi de réciter au cours de Chaf’ et Witr ce qui renferme un surplus de mérite.
En effet, la Fatiha contient les lettres secrètes du Nom Suprême et la Sourate El Qadr en contient dix d’entre elles, or rien ne surpasse en récompense la valeur du Nom Suprême. Il nous a été rapporté aussi par le regretté savant, unique en son temps, Cheikh Idriss el ‘Iraqi que Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) ajoutait dans chacune des prosternations de Chaf’ et Witr la récitation d’une Djaouharatou-l-Kamel, ce qui au total faisait six Djaouharatou-l-Kamel, et il ajoutait la septième au cours de la dernière posture d’assise juste avant de faire la salutation de clôture. La raison est qu’il voulait clôturer sa prière en présence du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) qui lui a assuré qu’au bout de la septième récitation de la Djaouharatou-l-Kamel, son esprit béni (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) ainsi que celui des quatre Khalifes (qu’Allah les agrée) viennent en présence de l’évocateur.
Recherche et traduction par la Zaouiya Tidjaniya El Koubra d’Europe