Ifadatou-l-Ahmediyya lil mourid As-Sa’adatou-l-Abadiyya – Extrait 16

-89- Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit :

« J’ai ôté l’autorisation pour la récitation de la Fatiha avec l’intention du Nom Suprême. »

La cause : Sidi Taïeb Sefiani (qu’Allah l’agrée) a dit : « Il a dit cela à l’approche de son décès, ensuite il ne l’a autorisé que pour un groupe particulier, selon un mode particulier et un nombre particulier. »

-90- Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit :

« Un seul homme d’entre ce groupe est apparu. »

La cause : Sidi Taïeb Sefiani (qu’Allah l’agrée) a dit : « Il a dit ces propos après avoir évoqué l’existence d’un groupe particulier parmi ses compagnons qui, si on regroupait l’ensemble des Pôles de cette communauté, leur ensemble n’équivaudrait pas à un cheveu de l’océan spirituel d’un seul d’entre eux, ni même une goutte. Il a informé que cet homme qui est apparu est de père et de mère originaire de Fès, mais sans le divulguer et en le dissimulant même entièrement, jusqu’à ce qu’il dise qu’Allah sanctifie son précieux secret) : « Par Allah, il ne peut être connu ni en ce monde ni en l’au-delà. » »

Commentaire : Sidi Mohamed el Hafidh Misri (qu’Allah l’agrée) a commenté : « Il s’agit d’un groupe particulier d’entre les compagnons de sa voie qui ont une supériorité particulière. Ils font partie des plus grands Connaissants et maîtres éducateurs. Ces propos qui s’expriment dans un sens général ne s’appliquent que dans un sens particulier. En effet, il ne faut pas se méprendre en pensant qu’il a voulu par là affirmer sa supériorité et celle de ses compagnons par rapport au degré des compagnons du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui), cela est très clair dans ce domaine des particularités. Le Juste ne critique pas, mais considère cela parmi les propos extatiques qui surviennent aux Chouyoukh lorsqu’ils sont submergés d’un état intense. Or il est réclamé de toujours avoir une bonne opinion de chaque musulman, car le critère de base est la présomption d’innocence. »

Explication : Sidi ‘Arbi ben Sa-ih (qu’Allah l’agrée) fut interrogé sur cette seule personne qui était apparue à son époque et originaire de Fès comme l’a mentionné Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret). Il répondit (qu’Allah l’agrée) : « Par cette insinuation, il ne veut pas désigner la ville de Fès, mais il insinue en fait par la mère « la Tariqa » et par le père « l’esprit de Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) »»

-91- Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit :

« Il est là-bas, dans le Paradis ‘Iliyine »

La cause : Sidi Taïeb Sefiani (qu’Allah l’agrée) a dit : « Il fut interrogé au sujet de l’endroit où se trouvait un homme parmi ses compagnons qui mourut. Il répondit : « Il est là-bas » On lui demanda : « Où cela ? », il répliqua (qu’Allah sanctifie son précieux secret) : « Dans le Paradis ‘Iliyine. ». En effet, il était habituel que ce compagnon lorsqu’il demandait une invocation à Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret), il la lui demandait en ces termes : « Ô mon maître, qu’Allah nous mette là-bas. » Et Seïdina invoquait alors pour lui en disant : « Qu’Allah te mette là-bas. » Il voulait dire par « là-bas » le Paradis ‘Iliyine.

-92- Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit :

« Allez accomplir la prière avec les gens. »

La cause : Sidi Taïeb Sefiani (qu’Allah l’agrée) a dit : « Il eut une excuse juridique par laquelle il dût délaisser l’accomplissement de la prière du vendredi avec les gens. Lorsque certains compagnons constatèrent cela, ils voulurent prier le Dhohr avec lui, il leur répondit par les propos ci-dessus. Plus tard il les laissa accomplir le Dhohr avec lui. Ensuite, après un certain temps, ils lui demandèrent s’ils devaient partir prier (Djoumou’a) avec les gens ou bien continuer à prier le Dhohr, il leur répondit (qu’Allah sanctifie son précieux secret) : « Ni je ne vous dis d’aller prier avec les gens, ni de délaisser la prière avec eux. » Il continua à faire le Dhohr (à la place du Djoumou’a) jusqu’à son décès. »

Commentaire : Sidi Mohamed el Hafidh Misri (qu’Allah l’agrée) a commenté : « Ne furent concernés que ceux d’entre ses compagnons qui eurent également une excuse juridique ne leur imposant pas l’accomplissement du Djoumou’a, mais leur laissant le choix. Quant à ceux d’entre eux pour qui cela s’imposait, il leur ordonnait d’aller l’accomplir avec les gens. »

-93- Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit :

« Allez donc à la Zaouiya pour prier sur le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) »

La cause : Sidi Taïeb Sefiani (qu’Allah l’agrée) a dit : « Cela fut à l’occasion des jours de commémoration de la naissance du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) »

Explication : Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) recommanda à ses compagnons (qu’Allah les agrée) de célébrer le Maouloud. Il a été rapporté par Sidi hajj ‘Abdelwahhab ibn el Ahmar (qu’Allah l’agrée) : « Nous nous dirigeâmes vers la demeure de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) au cours de la noble nuit de la célébration du Maouloud. C’était notre habitude lors des différentes célébrations religieuses, après la tombée de la nuit, cela afin que l’on sache ce qu’il nous ordonnerait de faire au cours de cette nuit bénie. De même, nous n’avions point fait de préparatifs dans la Zaouiya concernant les lanternes, les bougies et autres, car nous l’avions fait lors de la célébration de la vingt-septième nuit du Ramadan or Seïdina nous avait ordonné d’aller les éteindre et de fermer la Zaouiya. Ainsi, nous avions redouté qu’il ne fasse de même au cours de cette nuit donc nous n’avions rien préparé au cours de cette nuit-là. Cependant, lorsque nous nous apprêtâmes à le quitter il nous demanda (qu’Allah sanctifie son précieux secret) : « Où vous dirigez-vous ? »

Nous répondîmes : « Chez nous. »

Il dit (qu’Allah sanctifie son précieux secret) : « N’allez-vous pas à la Zaouiya ? »

Nous dîmes : « Pour quoi faire, ô mon maître ? »

Il dit (qu’Allah sanctifie son précieux secret) : « Il s’agit de la noble nuit de célébration, allez-y et vivifiez cette nuit par la prière sur lui et son éloge (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui), récitez-y le Hamziya de Boussaïri. »

Sidi hajj ‘Abdelwahhab ibn el Ahmar (qu’Allah l’agrée) demanda : « Ô mon maître, devons-nous réciter le Hamziya en chantant à voix haute comme le font les chanteurs religieux avec elle ou autre ? »

Seïdina Cheikh (qu’Allah sanctifie son précieux secret) lui dit : « Faites-le de cette manière. »

Sidi hajj ‘Abdelwahhab ibn el Ahmar (qu’Allah l’agrée) lui demanda ensuite : « Ô mon maître, lorsque nous aurons fini devons-nous réciter des formules d’évocations ou non ? (c’est-à-dire à la façon dont est accompli le dhikr du vendredi) »

Il dit (qu’Allah sanctifie son précieux secret) : « Non ne faites pas cela, car cette nuit est faite pour prier sur le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) et accomplir des chants élogieux et non pour autre chose, ce n’est pas le moment d’y accomplir le dhikr. »

-94- Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit :

« Allez éteindre les lanternes puis fermez la Zaouiya. »

La cause : Sidi Taïeb Sefiani (qu’Allah l’agrée) a dit : « Ses compagnons avaient illuminé la Zaouiya lors de la vingt-septième nuit du Ramadan, comme cela se faisait habituellement dans les mosquées de la région, jusqu’à excéder dans le nombre de lanternes, puis ils l’en informèrent et il leur déclara les propos ci-dessus. »

Commentaire : Sidi Mohamed el Hafidh Misri (qu’Allah l’agrée) a commenté : « En fait cela n’a concerné que cette nuit particulière en raison de ce qu’il avait vu à l’occasion. Par la suite il n’a pas agi ainsi et ce qui est reconnu c’est que cette nuit fut célébrée aussi bien de son vivant qu’après son décès. Il est possible que la nuit en question, celle où il défendit la célébration au cours du vingt-sept, ne soit pas la nuit du Destin mais qu’elle fût déjà passée. J’ai assisté moi-même à cette nuit du vingt-sept l’année 1356 à Fès, au cours de laquelle le Qoran fut clôturé pendant la prière qui dura jusqu’à l’aube.

Ce fut sur ces dernières œuvres-là que Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) laissa ses compagnons. Que ceux qui prétendent que les dignitaires Tidjani ne se préoccupent que de se consacrer à la prière sur le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) au détriment de la récitation du Qoran prennent donc cela en compte, car ils sont bel et bien des Gens du Qoran, et qu’il a été fortement recommandé par Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) que le minimum que doit réciter celui qui mémorise le Qoran c’est deux Hizb journaliers. »

Explication : Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) à travers ce refus montra à ses compagnons l’importance de ne pas tomber dans les excès que l’on pouvait constater dans la plupart des mosquées, sans prendre en compte la sacralité de ces lieux.

Il a été rapporté par Sidi ‘Arbi ibn Sa-ih (qu’Allah l’agrée) : « Sidi Taïeb Sefiani m’a rapporté : « Nous étions en train de laver les lanternes en journée et nous préparions tout le nécessaire utilisé par les mosquées au cours de cette nuit du vingt-sept de Ramadan, ensuite nous partîmes en groupe jusqu’à la demeure de Seïdina Cheikh (qu’Allah sanctifie son précieux secret). Dans sa maison on nous présenta un repas que nous mangeâmes, puis Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) sortit à nous et il se mit à nous parler, jusqu’au moment où l’un d’entre nous voulut se rendre à la Zaouiya et il dit : « C’est l’heure » c’est-à-dire l’heure pour allumer les lanternes.

Seïdina Cheikh (qu’Allah sanctifie son précieux secret) nous dit alors : « Où devez-vous aller comme ça ? »

Nous lui répondîmes : « Ô Sidi, à la Zaouiya. »

Il nous demanda (qu’Allah sanctifie son précieux secret) : « Et pour quelle raison voulez-vous vous y rendre ? »

On répondit : « Ô Sidi, il s’agit de la nuit du Destin, la vingt-septième nuit et nous y avons allumé des lanternes. »

Il nous dit : « Allez éteindre les lanternes puis fermez la Zaouiya, puis ramenez-moi les clefs. »

Certains lui dirent : « Ô Sidi nous voulions y prier au cours de cette nuit. »

Il répondit (qu’Allah sanctifie son précieux secret) : « Que celui d’entre vous qui veut prier au cours de cette nuit qu’il le fasse chez lui. Allez éteindre les lanternes puis fermez la Zaouiya et ramenez-moi les clefs, car au cours de cette nuit à notre époque on ne constate que des actes répréhensibles et des excès d’amusements. »

Ses compagnons se rendirent jusqu’à la Zaouiya, ils éteignirent les lanternes puis ils ramenèrent les clefs à Cheikh (qu’Allah sanctifie son précieux secret), ils le trouvèrent en train d’attendre devant la porte de sa maison. »

Ainsi Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) veilla à ce que ces excès qui agitaient le commun des gens en cette période ne touchent point sa Zaouiya bénie et que les gens ne viennent pas la souiller de leurs agissements. Il a été rapporté à Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) qu’au cours de cette nuit les femmes passaient la nuit dans la mosquée de la Qarawiyyine et qu’elles poussaient des youyous lorsque le Qoran était clôturé. Il demanda : « Et combien d’entre elles y passent la nuit ? » On lui dit : « Environ trois cents ou moins» Il dit : « Est-ce qu’elles sont toutes en état de pureté et n’allaitent pas ? » On lui répondit : « En fait elles prennent avec elles de quoi nettoyer les impuretés des enfants» Il dit (qu’Allah sanctifie son précieux secret) : « Cette mosquée a été altérée, on se doit de la laisser. »

Ensuite, pendant environ quatre mois ni lui ni ses compagnons ne se rendirent dans cette mosquée pour accomplir la prière et ce jusqu’à ce qu’Allah le Très Haut inspira au haut fonctionnaire de la ville de la replâtrer et de changer les tapis, dès lors en apprenant cela Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) comme à son habitude se rendit dans cette mosquée pour y accomplir son Djoumou’a.

Recherche et traduction par la Zaouiya Tidjaniya El Koubra d’Europe