Ifadatou-l-Ahmediyya lil mourid As-Sa’adatou-l-Abadiyya – Extrait 19

-106- Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit :

« Tout ce que je vous ai annoncé au sujet de cette Tariqa surviendra certainement si on est épargné par la ruse d’Allah, car les prophètes (sur eux tous la paix) malgré la majesté de leur valeur et l’éminence de leur position, ils ne se sentaient point à l’abri de la ruse d’Allah, Allah dit : « Seuls les gens perdus se sentent à l’abri de la ruse d’Allah. » (Sourate 7 Al-Araf, verset 99) » »

Commentaire : Sidi Mohamed el Hafidh Misri (qu’Allah l’agrée) a commenté : « Cela englobe tout ce dont il a informé au sujet de cette Tariqa et personne ne peut le critiquer après de tels propos, car cela s’applique à tout ce qu’il a dit même brièvement et par cela ont peu avoir un bon espoir et une bonne opinion au sujet d’Allah le Très Haut, car tout ce qui provient du dévoilement, s’il ne contredit pas la Loi alors il est authentique. »

-107- Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit :

« Tout ce dont je vous informé au sujet des grâces qu’Allah a accordées à nos compagnons ce n’est en comparaison de ce qui est resté caché, qu’une goutte dans un océan. »

Commentaire : Sidi Mohamed el Hafidh Misri (qu’Allah l’agrée) a commenté : « Nous avons déjà vu ceux qui sont considérés comme ses compagnons, et quant à ce qui est caché cela ne sort pas des normes de ce qui est possible qu’Allah accorde à certains de ses serviteurs qui sont fermement attachés à la Sunna, et en tout ce qui ne se heurte point à l’énoncé clair de la Loi. »

-108- Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit :

« Tous ceux qui accomplissent une œuvre pieuse parmi les œuvres de bien et qui sont acceptés, Allah le Très Haut nous octroie à nous et nos compagnons plus de cent mille fois la récompense de cette œuvre accomplie par autrui, qu’elle soit peu ou beaucoup, obligatoire ou non, et cela alors que nous dormons, louange à Allah. »

La cause : Sidi Taïeb Sefiani (qu’Allah l’agrée) a dit : « Une personne veilla la nuit en notre compagnie durant le Ramadan, et il nous a vu au cours de la nuit à discuter avec Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) sur divers sujets mêmes mondains. Suite à cela il s’exclama en sortant : « Je pensais que vous veilleriez à faire du Dhikr alors que vous veillez à discuter alors que les gens veillent à faire revivre la nuit par l’adoration. » Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) entendit ses propos et il révéla alors les paroles ci-dessus. »

Commentaire : Sidi Mohamed el Hafidh Misri (qu’Allah l’agrée) a commenté : « Il a été rapporté du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) que certains gens se verront octroyés la récompense des œuvres d’autres personnes par le seul fait d’espérer pouvoir faire les mêmes œuvres ou en raison d’un empêchement les ayant arrêté ou encore par leur amour envers eux. Il y a le hadith rapporté par Anas dans lequel il y est dit : « et moi j’aime le Prophète et Abou Bakr et ‘Omar et j’ai bon espoir d’être en leur compagnie grâce à mon amour envers eux, même si je n’ai pas œuvré autant qu’ils ont œuvré. »

Et le hadith selon la version de Abou Moussa : « La personne qui aime des gens, mais sans pouvoir œuvrer comme ils ont œuvré » et dans la version d’Abou Dhar : « Qu’en est-il d’une personne qui aime des gens, mais sans atteindre leur niveau ? » et le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) répondit : « Tu seras avec ceux que tu as aimés. »

Il ne fait aucun doute qu’ils ont aimé les compagnons ( qu’Allah les agrée), d’un amour véridique et les effets de cela sont visibles, et c’est ce qui permet de multiplier les œuvres. Allah multiplie l’œuvre de qui Il veut d’entre ses créatures, et Allah est le détenteur de la Grâce Immense. Ils (Seïdina et ses compagnons) discutaient ensemble de leurs affaires puis ils allaient accomplir leurs veillées et Seïdina les incitait à cela et se l’imposait à lui-même. Il nous revient d’implorer Allah d’être dans ce degré-là et certainement Allah le Très Haut nous exaucera, et la bonne espérance ainsi que la bonne opinion envers l’exaucement n’est point renié par la personne sensée. »

Complément : Cheikh ‘Omar Foutiyou (qu’Allah l’agrée) a dit dans Rimah : « La prétention affirmant qu’une personne ne peut tirer profit que de ses propres œuvres, et seulement de ses propres œuvres, est contraire à ce qui est reconnu par le consensus (Ijma’) et devient invalide devant de nombreux aspects :

Le premier c’est que l’on tire profit de l’invocation qu’accomplit autrui pour nous et cela est donc un profit obtenu par les œuvres d’un autre.

Deuxièmement et troisièmement, le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) intercédera pour les gens du rassemblement au jour des comptes, ensuite il intercédera pour l’entrée des gens au Paradis, ensuite il intercédera pour les grands pécheurs afin qu’ils sortent du feu et cela est donc un profit obtenu par les œuvres d’un autre.

Quatrièmement, les anges invoquent et implorent le pardon pour ceux qui vivent sur terre et c’est là aussi un profit obtenu par les œuvres d’autres.

Cinquièmement, Allah sortira du feu des gens qui n’ont accompli aucun bien par miséricorde et cela est un profit qui n’est pas tiré de leurs propres efforts.

Sixièmement, c’est que les enfants des croyants entreront au Paradis à cause des œuvres de leurs parents et cela est un profit acquis par les efforts d’autrui.

Septièmement, Allah nous informe de la parole d’El Khadir (paix sur lui) concernant le cas des deux enfants orphelins : « leur père était pieux » ainsi ils ont tiré profit de la piété de leur père et non de leurs propres efforts.

Huitièmement, le mort tire profit de l’aumône et de l’affranchissement accomplis en son nom comme cela est énoncé dans la Sounna et reconnu par le consensus (Ijma’) et cela donc par les œuvres d’autrui.

Neuvièmement, le pèlerinage obligatoire est imputé aux œuvres de celui qui est mort par l’accomplissement d’un mandataire comme cela est énoncé dans la Sounna.

Dixièmement, le pèlerinage ou le jeûne par vœux pieux est valable pour une personne s’il est acquitté par les œuvres d’autrui.

Onzièmement, le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) a dit à quelqu’un qui a prié seul : « N’y a-t-il pas une personne pour lui accorder une aumône en priant avec lui ? » et ainsi il acquiert le mérite de la prière en groupe par l’œuvre d’autrui.

Douzièmement, on tire profit du voisin pieux dans la vie comme dans la mort, comme cela est rapporté dans les dires des compagnons (Athar) et cela est un profit obtenu par les œuvres d’autrui.

Treizièmement, celui qui s’assoit dans une assemblée d’évocateurs, il lui sera fait miséricorde même s’il ne fait pas partie d’eux et qu’il ne s’est pas assis pour cela, mais en raison d’un besoin particulier. Or bien que les actes ne valent que selon leur intention, celui-là tire profit par les œuvres d’autrui.

Quatorzièmement, la prière sur le mort et l’invocation en sa faveur (Dou’a) est un profit qu’acquiert le mort grâce à la prière des vivants et c’est donc un profit obtenu par les œuvres des autres.

Quinzièmement, un groupe pour la prière tire mérite proportionnellement au nombre de personnes regroupées et plus ils sont nombreux et plus le mérite du groupe augmente et cela est un profit obtenu les uns par rapport aux autres.

Seizièmement, Allah a dit à son Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) : « Allah ne les châtiera pas tant que tu es parmi eux […] » (Sourate 08 Le Butin, verset 33) ; Et Allah dit : « S’il n’y avait pas des croyants et des croyantes […] » (Sourate 48 Al Fath, verset 25) ; Et Allah dit : « Si Allah ne repoussait pas des gens par d’autres […] » (Sourate 2 La vache, verset 251). Ainsi, Allah ôte le châtiment réservé à des gens grâce à d’autres gens et cela est certes un profit obtenu par les œuvres d’autrui. » Fin de citation de Cheikh ‘Omar (qu’Allah l’agrée).

Ces quelques exemples sont largement suffisants à ce sujet et nous ajoutons à cela ce qu’a rapporté Ibn Abi Hatem selon ‘Ikrima (qu’Allah l’agrée) à propos du verset : « et l’homme n’obtient que les fruits de ses efforts » (Sourate l’étoile, verset 39) : « Il est dit dans les feuillets d’Ibrahim (paix sur lui) et de Moussa (paix sur lui) que cela ne concerne que leur communauté, mais quant à notre communauté elle aura le fruit de ses efforts et les efforts accomplis pour elle. »

-109- Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit :

« Celui qui demande un homme d’invoquer en sa faveur et qu’il invoque pour lui, mais qui tout de suite après le lui demande encore sachez qu’il ne tirera aucun profit ni de la première invocation, ni de la seconde. »

Commentaire : Sidi Mohamed el Hafidh Misri (qu’Allah l’agrée) a commenté : « Et cela, car il est nécessaire de placer la certitude d’exaucement lors d’une invocation, car Allah fait ce qu’Il veut, or dans ce cas de figure c’est comme s’il avait douté de la première invocation. »

-110- Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit :

« Comment une personne qui a son Cheikh avec lui dans la ville, peut passer trois jours sans le visiter ?! »

La cause : Sidi Taïeb Sefiani (qu’Allah l’agrée) a dit : « Il a dit cela devant l’étonnement de voir ceux qui prétendent être disciples en ayant cette grande déficience. »

Recherche et traduction par la Zaouiya Tidjaniya El Koubra d’Europe