Ifadatou-l-Ahmediyya lil mourid As-Sa’adatou-l-Abadiyya – Extrait 3

-4- Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit :

« Les plus grands Pôles de cette communauté ne peuvent atteindre le degré de mes compagnons. Cela nous a été accordé ne vous en déplaise. »

La cause : Sidi Taïeb Sefiani (qu’Allah l’agrée) a dit : « Un juriste a entendu les propos qui précèdent (c’est-à-dire : Les plus grands Pôles de cette communauté ne peuvent atteindre le degré de mes compagnons.) Et il a critiqué cela auprès de celui qui les lui rapporta. Seïdina fut informé de ce détracteur et dit : « Dites-lui : « Les plus grands Pôles…ne vous en déplaise. » »

Commentaire : Sidi Mohamed el Hafidh Tidjani Misri (qu’Allah l’agrée) a commenté : « Il a été établi de sa part (qu’Allah sanctifie son précieux secret) dans d’autres passages, des propos qui viennent éclairer ceux-ci, et qui induisent que cela se base sur l’espérance en Allah – Béni et Exalté -et non sur une déclaration inconditionnelle. Il existe certainement de tels propos dans les paroles des Connaissants en Allah –Glorifié et Exalté. Nous allons évoquer le sens réel de tels propos dans la différence des degrés existants.

Démonstration de la supériorité des Compagnons sur tout autre qu’eux, et la divergence existante en ce qui concerne le cas de ceux qui viennent après eux.

Le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) a dit : «  Le meilleur de ma Communauté est mon époque, puis ceux qui viennent après, puis ceux qui leur succèdent après.»

El Hafidh Ibn Hajr a commenté en disant : « Ce hadith implique que les Compagnons sont meilleurs que les Suivants (Tabi’ine), et que les Suivants sont meilleurs que ceux qui leur succèdent (Atba’ Tabi’ine). Cependant est-ce que ce statut de supériorité se rattache à leur ensemble dans l’absolu (en désignant l’époque) ou une catégorie d’entre eux (en désignant les individus) ? C’est un sujet d’étude et c’est au second avis que se rangent la plupart. »

Avant tout la parole de Ibn Abdelbar qui a dit : « Ce qui est clair c’est que celui qui a combattu au côté du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) ou à son époque se conformant à son ordre, ou qui a dépensé quelque chose de son argent pour sa cause, personne d’entre ceux qui viennent après lui ne peuvent atteindre son mérite, qui qu’il soit. Mais en ce qui concerne celui qui n’a pas effectué tout cela, alors là il s’agit d’un sujet de recherche. Et le fondement est la parole du Très Haut : « On ne peut comparer cependant celui d’entre vous qui a donné ses biens et combattu avant la conquête… ces derniers sont plus hauts en hiérarchie que ceux qui ont dépensé et ont combattu après. » (Sourate 57 Le fer, verset 10)

Ibn Abdelbar avança comme argument le hadith : « Ma communauté est comme la pluie, on ne sait pas si le meilleur est à son début ou à sa fin  ». Il s’agit d’un hadith bon (Hasan) et il possède plusieurs voies qui lui permettent d’être élevé au rang de l’authentique. Ibn Hibban l’a déclaré authentique selon la voie de ‘Ammar.

L’imam Nawawi lui a répliqué en concluant : « Ce qui est indiqué ici c’est la ressemblance de mêmes situations, en comparaison avec l’époque de ceux qui côtoieront ‘Issa (sur lui la paix), et ils constateront à son époque ce qu’elle contient comme bien et bénédiction, la parole de l’islam sera maintenue et celle de la mécréance sera renversée, ainsi ceux qui assisteront à cela constateront la ressemblance des situations, c’est-à-dire celle de deux époques de bien. »

Cependant cette comparaison des époques est écartée par l’énoncé de la parole prophétique : « Le meilleur de ma Communauté est mon époque […] »  Et Allah est le plus savant. Il a été rapporté par Ibn Abi Chaïba selon le hadith de Abdrahman ibn Jabir ibn Nafir, l’un des Suivants (tabi’ine), avec une chaîne bonne qui a dit : « Le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) a dit par trois fois: « Le Messie rencontrera des gens qui sont certainement comme vous ou meilleur » puis il ajouta : « Et Allah ne confondra pas une communauté dont je suis le commencement et le Messie le terme. »

Il est rapporté par Abou Daoud et Tirmidhi selon le hadith de Abou Tha’laba qui l’a élevé au Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) : «  Il y a des jours qui viennent… ceux qui œuvreront à ce moment-là auront la récompense de cinquante hommes » On a dit : « Ô Messager d’Allah ! La récompense de cinquante d’entre nous ou bien d’entre eux ? » Il dit : « Non, mais bel et bien de cinquante d’entre vous. » » Et cela vient confirmer le hadith : « Ma communauté est comme la pluie […] »

Ibn Abdelbar avança aussi comme argument le hadith selon ‘Omar qui l’a élevé au Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) : « Les créatures qui ont la meilleure foi ce sont des gens qui sont dans les reins d’hommes, ils croient en moi alors qu’ils ne m’ont jamais vu. » Ce hadith est rapporté par Taliyassi et d’autres, mais sa chaîne est faible donc il n’y aucune preuve à en tirer.

Il est rapporté par Ahmed, Darami et Tabarani selon le hadith de Abi Jama’a qui a dit : « Abou ‘Oubeïda a dit : « Ô Messager d’Allah ! Y a-t-il quelqu’un meilleur que nous sachant que nous nous sommes soumis à toi et nous avons combattus à tes côtés ? » Il répondit : « Oui, un peuple qui viendra après vous qui croirons en moi alors qu’ils ne m’ont pas vu. » » Sa chaîne est bonne et El Hakem l’a déclaré authentique.

Il a argumenté aussi sur le fait que la cause pour laquelle la première époque est la meilleure, c’est parce qu’ils étaient des étrangers en rapport avec leur foi, alors que les mécréants étaient nombreux, et ils étaient endurants face à leurs torts et accroché fermement à leur religion. Il dit qu’il en est de même pour ceux qui seront à la fin des temps, s’ils accomplissent et s’affermissent dans leurs religions et qu’ils patientent dans l’obéissance au moment où surgiront les désobéissances et les tentations, ceux-là aussi seront des étrangers. Et leurs œuvres seront pleinement rétribuées à leur époque à l’instar de ce que les œuvres furent rétribuées de gens de la première époque.

Il cita comme appui à cela le hadith rapporté par Mouslim selon Abou Houreyra qui l’a élevé au Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) : « L’Islam était étranger à ses débuts et il redeviendra étranger comme à ses débuts, bienheureux sont les étrangers. » Ainsi se succèdent les propos de Ibn Abdelbar afin d’induire qu’après les Compagnons il y aura des gens qui seront meilleurs que certains d’entre eux et c’est ce qui est dit clairement par Qourtoubi.

Cependant, les paroles de Ibn Abdelbar ne concernent pas l’ensemble des Compagnons, car il est clair dans ses propos que font exception ceux qui ont assisté à Badr et à Houdeybiya. Il est affirmé, et c’est à quoi s’en tiennent la plupart, que le mérite d’un Compagnon ne peut être atteint par aucune œuvre en raison qu’ils ont vu le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui), par conséquent celui qui l’a défendu, qui a été un devancier dans l’Exil (Hijra) ou dans son soutien (Nousra), qui a maintenu la Loi qu’il reçut de lui, et qui l’a transmise à ceux qui leur ont succédé, celui-là personne de ceux qui viennent après lui ne peuvent atteindre son mérite. Pour la bonne raison qu’il n’y a pas une de ces caractéristiques mentionnées qu’ils n’accomplissent sans que celui qui les a devancés ne reçoive autant de récompenses qu’eux, ainsi leur mérite est clair.

En synthétisant cette divergence, on pourrait donc conclure que cette supériorité ne s’appliquerait qu’envers ceux des Compagnons qui n’ont que le mérite de l’avoir vu, comme évoqué précédemment. Néanmoins en rassemblant les différents hadiths susmentionnés on peut aller dans le sens comme pour le hadith : « ceux qui œuvreront à ce moment-là auront la récompense de cinquante hommes d’entre vous » que cela n’implique point la supériorité d’un non-Compagnon sur un Compagnon, puisque c’est juste un surplus de récompenses qui n’engage pas à établir une supériorité absolue.

De plus, la récompense des uns n’a de surplus que dans le cas de la comparaison d’une œuvre équivalente, aussi celui à qui s’ajoute le mérite d’avoir rencontré le Prophète, personne ne peut l’atteindre en cela. Et c’est ainsi que peuvent être interprété les hadith mentionnés, quant au hadith de Abi Jama’a il n’y a pas d’unanimité des rapporteurs dans les termes, certains ont rapporté avec les termes « meilleurs que nous » alors que d’autres ont rapporté selon les termes suivants : « Nous lui dîmes : « Ô Messager d’Allah, y a-t-il des gens qui ont une plus grande récompense que nous ? » » Comme rapporté par Tabarani. Et la chaîne de cette version est plus forte que celle de la version précédente. Et cela est en conformité avec le hadith rapporté par Abou Tha’laba vu précédemment, et Allah est le plus savant.

Il a été dit par Cheikh el Islam, Cheikh Hafni dans son commentaire du Jami’ Seghir  : « Sa parole « mon époque » désigne ses gens c’est-à-dire les Compagnons. Chacun d’entre eux est meilleur que n’importe lequel de ceux qui ne sont pas des leurs, et leur période va jusqu’à cent vingt ans. Et chacun des Suivants (Tabi’in) est meilleur que ceux qui leur succèdent, pour la seule raison d’être un Suivant, et leur période s’étend à cent quatre-vingt-dix années. Et chacun des Successeurs des Suivants (Atba’ Tabi’ine) est meilleur que ceux qui viennent après eux pour la même raison, même si certains sont meilleurs qu’eux sous un autre rapport, comme dans la science, et leurs périodes s’étend à deux cent vingt années»

De ce fait, si deux personnes s’équivalent dans l’ensemble de leurs mérites, mais que l’un est un Suivant et l’autre un Successeur des Suivants, alors le Suivant est meilleur. Si le Successeur est un Chérif et que le Suivant est un non-arabe, alors le Suivant est meilleur sous le rapport d’être un Suivant, et le Successeur est meilleur sous le rapport d’être un Chérif, et il en est ainsi entre le savant et l’ignorant. Il est inconcevable que Hajjaj ibn Youssuf Thaqafi (un oppresseur corrompu de la génération des Suivants) et ses pairs soient considérés meilleurs que l’Imam Chafi’i, l’imam Ahmed ibn Hanbal, l’imam Ja’far Siddiq et leurs pairs parmi les Imam et les vertueux (de la génération des Successeurs), même s’il fait partie des Suivants.

El ‘Azizi, le commentateur du Jami’ Seghir, a dit au sujet de ce hadith : « El ‘Alqami a dit : « Est-ce que cette supériorité de « meilleur » est dans l’absolu ou au cas par cas, c’est un sujet de plusieurs études. » Et ce qu’on l’on a compris de l’ensemble des propos (selon l’aspect que l’on ne peut les atteindre dans le mérite) c’est que toute personne pour qui il est établi qu’il est un Compagnon alors il est meilleur qu’un Suivant même si ce dernier possède des qualités dans le savoir ou autres. »

Il est rapporté dans le Djawahirou-l-Ma’ani et le Jami’ que Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) fut interrogé sur le mérite entre le degré d’un compagnon du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) qui n’a pas eu l’Ouverture (fath) et celui du Pôle qui n’est pas un compagnon. Il a dit que le compagnon du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) est meilleur que le pôle car le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) a dit : « Allah a élu mes Compagnons parmi les gens des mondes hormis les prophètes et les envoyés»

Et la parole du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) qui dit : « Si un parmi vous dépensait la mesure du mont Ouhoud en or il n’arriverait pas à l’équivalent de leur poignée (des compagnons) ou la moitié ». Fin de citation

Il est rapporté selon Bahz ibn Hakim selon son père, selon son maître, selon le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) qui a dit : «  Vous succédez à soixante-dix communautés, et vous êtes la meilleure et la plus honorée auprès d’Allah, Glorifié et Exalté. » Rapporté par El Bazzar dans son Mousnad avec une chaîne d’hommes sûrs.

Selon le hadith de Sa’id ibn Mousabeb selon Jabir qui a dit : « Le Messager d’Allah dit : « Allah a choisi mes compagnons entre les « deux pesants » (c’est-à-dire les humains et les Djinn) à part les prophètes et les messagers. » Et ce hadith indique que les Compagnons ont un mérite particulier que ne peuvent atteindre les détenteurs de mérite et de surplus parmi les autres qu’eux. En dehors d’eux, concernant les Suivants, ils font partie dans la généralité des meilleures générations, mais individuellement il n’y a pas d’énoncé, ni d’unanimité.

Par conséquent, de par la divergence à leurs sujets, il n’y a aucun reproche à formuler à celui qui conçoit à ce qu’un individu ou plusieurs soient meilleurs qu’eux, tant qu’il ne s’agit pas de Compagnons. C’est sur cela que se trouvent les propos de Cheikh (qu’Allah sanctifie son précieux secret), placé sur une confiance pleine et entière en Allah, Béni et Elevé.

Si c’est la projection qu’Allah lui a exaucé ses demandes pour lui et ses compagnons, de leur faire parvenir des connaissances qui les distinguent comme les Compagnons du prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui), dans le domaine de la connaissance d’Allah et de l’affermissement dans les particularités et les mérites, et la mort dans les plus élevés des degrés de l’Unicité, alors sa parole est un témoignage apparent. Et si c’est la projection d’autres que cela, alors ses propos indiquent qu’ils ont un surplus particulier qui dépasse celui d’autres, tout comme d’autres ont leurs particularités. Il n’y a aucune nuisance en cela.

L’ensemble de ses propos sont entravés à sa parole où il dit : « Tout ce que je vous ai dit surviendra certainement si on ne se sent pas immunisé contre la ruse d’Allah, Glorifié et Exalté. » Or tout ce qui est rapporté dans ce sens est basé sur l’espérance et on ne peut l’affirmer de façon catégorique que si on reçoit l’information selon un mode bien établi comme un dévoilement clair et authentique. Et certes nous avons une bonne opinion d’Allah qu’Il réalisera les propos de tous les Connaissants en Allah.

Nous allons évoquer maintenant les caractéristiques des compagnons du Cheikh (qu’Allah sanctifie son précieux secret), car nombreux sont ceux qui ignorent les conditions qu’il leur a érigées.

Sidi ‘Omar ibn Sa’id el Foutiyou (qu’Allah l’agrée), l’un des Khalifes du Cheikh (qu’Allah sanctifie son précieux secret) et qui fait partie des élites dans cette voie, de ceux qui ont atteint en elle la Connaissance parfaite, a dit : « Sache que les conditions attachées à notre voie sont aux nombres de vingt-trois. Celui qui les complète toutes sans en délaisser aucune, celui-là fera partie dans la Tariqa des triomphateurs, des aimés, des rapprochés les plus élevés. Celui qui ne les complète pas dans leur totalité, mais réunit vingt-et-une de ces conditions que nous énumérerons, celui-là fera partie des gagnants et des aimés, même s’il n’est pas comparable au premier. Quant à celui qui ne les réunit pas alors il ne fait pas partie des membres de cette voie. »

Parmi les conditions se trouve la constante préservation des cinq prières, et en groupe si possible. Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit au début de l’une de ses lettres : « […] et sa condition est la préservation des prières en groupe et les limites sacrées de la Loi (Chari’a) » et on assimile cela à la préservation des obligations par la science, les œuvres et la croyance, ainsi que l’abandon des interdits.

Par conséquent, celui qui meurt en accomplissant n’importe quelle désobéissance, sans se repentir auprès d’Allah –Glorifié et Exalté, celui-là n’est pas tidjani et on ne le considère pas parmi ses compagnons (qu’Allah sanctifie son précieux secret). C’est pour cette raison que Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit que ses compagnons ne meurent qu’en atteignant les degrés supérieurs de la sainteté. Il n’est pas ignoré de ceux qui connaissent les situations du cheminement vers Allah le Très Haut, que la station du repentir est la première étape du cheminant vers Allah, et celui qui le néglige il ne possède rien de la sainteté, ni de la Tariqa. Le fait de s’éloigner continuellement de la désobéissance donne pour résultat un repentir sincère après qu’il en soit survenu une, car le serviteur n’est pas infaillible. Et Allah dit : « Allah aime ceux qui se repentent, et Il aime ceux qui se purifient » (Sourate 02 La vache, verset 222)

Il est dit dans le Mouniyat el Mourid :

Celui que le Majestueux lui a décrété (un péché)

Il n’a pas besoin de renouveler (son affiliation)

Il se doit en effet de se repentir en s’empressant de retourner vers Allah, Allah préserve qui Il veut, et la préservation n’est pas une infaillibilité.

Celui qui s’est attaché au pacte avec le Cheikh et qui est sincère dans son amour envers lui, alors cet amour le préparera à ce qui conduit à ce degré, ensuite il se réalisera en lui. Ce n’est pas en vain que la Loi ordonne l’amour envers les Saints. Ce mérite-là est établi par les Saints et pour l’ensemble des compagnons véridiques des Maîtres spirituels et il n’y a aucune réprobation en la présence de la grâce d’Allah, Glorifié et Exalté.

Il a été évoqué par le connaissant As-Sawi dans son commentaire de la parole du Très Haut : « Ceux qui auront cru et que leurs descendants auront suivis dans la foi, Nous ferons que leurs descendants les rejoignent. Et Nous ne diminuerons en rien le mérite de leurs œuvres » (Sourate 52 At-Tur, verset 21) que les compagnons des Maîtres parviendront jusqu’à eux par la pure faveur Divine. Ainsi Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) reçut le dévoilement qu’Allah l’a exaucé au sujet de ses compagnons, or le dévoilement parfait et authentique est relié à la Sainte Présence. Et tout cela entre dans le cadre du possible.

Dans le sens cela veut dire que l’affaire les concernant finira par aboutir au repentir parfait, voire à bien plus encore. À part le fait que certains sont des devanciers dans cet aboutissement alors que d’autres les rejoignent, mais chacun d’entre eux fait partie des gens désirés par le biais de la bénédiction de l’amour du Cheikh et sa compagnie. Il est apparu, jusqu’au commun d’entre ses compagnons, lors de leur décès, des signes de la rencontre avec le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) et ils ont atteint ce qui a été garanti. Il est certifié par d’innombrables voies la réalisation des promesses formulées par Cheikh (qu’Allah sanctifie son précieux secret) au sujet de ses compagnons. En effet, le degré d’une personne est évalué en fonction de son terme, le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) a dit : « Les œuvres dépendent de leur terme. »

Sidi Hajj ‘Abdelwahhab ibn El Ahmar (qu’Allah l’agrée) a rapporté qu’une fois un des serviteurs de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) fut atteint d’une grave maladie et quant il arriva à l’agonie il se mit à proférer des paroles vulgaires sans que sa langue ne puisse prononcer l’attestation de foi alors qu’elle lui était répétée. Les frères s’étonnèrent de cela et certains dirent : « Mais comment cela peut-il arriver au serviteur de Seïdina alors que Seïdina est en vie ? » Ils partirent trouver Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) et lui racontèrent l’affaire, ce à quoi Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) répondit : « Interrogez sa femme sur ce qu’il faisait ! »

Lorsqu’ils l’interrogèrent, elle décrivit ses bonnes qualités religieuses et sa fermeté dans l’obéissance à son Seigneur mis à part qu’il consommait du tabac. Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) leur dit alors, après qu’ils lui avaient rapporté ces dires : « C’est en raison de ces herbes répugnantes, allez le voir et demandez-lui de se repentir auprès d’Allah. » Ils allèrent auprès de lui et lui racontèrent cela, il se repentit et suite à ce repentir il put prononcer la formule d’attestation et son esprit quitta son corps.

Étant donné que l’on ignore la façon dont sera clôturé notre terme, il ne convient pas de s’en remettre aux annonces des Connaissants, ni aux œuvres accomplies, ni aux états, ni aux degrés, ni à la noblesse des origines. Ses compagnons sont ceux qui respectent les limites sacrées d’Allah, attachés à la Loi du Messager d’Allah, ceux qui sont aspirés par la bienveillance de la Providence jusqu’à être bien ancré dans une place auprès de la Sainte Présence. Celui qu’Allah lui accorde cette fin, celui-là fait partie de ses compagnons et celui à qui ce ne fut pas accordé n’en fait pas partie. Il n’y a pas de différence entre celui qui s’attache à la Chari’a selon ce mode, à cette époque, car il bénéficiera lui aussi de ce mérite. » Fin de citation de Sidi Mohamed el Hafidh.

Recherche et traduction par la Zaouiya Tidjaniya El Koubra d’Europe