L’impulsion de la réforme par le Divin
Parmi les propos de Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) il a dit :
« En ce qui concerne la clarification de « l’impulsion de la réforme par le Divin » celle-ci n’est effective que si elle est accomplie exclusivement pour Allah et par Allah sans que n’y soit mêlé une quelconque implication passionnelle personnelle, il ne doit absolument rien rester de désir passionnel risquant de se mélanger. Dans ce qui vient démontrer cela, il a été rapporté que l’un d’entre les Hommes de Dieu se rendit dans un pays étranger. Il se dirigea vers une boutique pour y acheter du vinaigre et il y aperçut plusieurs récipients remplis.
Le marchand lui dit : « Qu’est ce que tu regardes ? Ceci est du vin. »
Il répondit : « Alors, je me dois d’accomplir mon devoir. »
Après quoi il se mit à renverser et à détruire les récipients qui étaient au nombre de soixante-dix, mais il en supprima soixante-neuf et en laissa un intact. Le marchand en question pensait que c’était le gouverneur du pays qui avait envoyé cet homme pour agir de la sorte, par conséquent il partit se renseigner auprès de lui.
Lorsqu’il demanda à l’Emir : « Avez-vous ordonné à quelqu’un de détruire les récipients de vin que je possédais ? »
Celui-ci répondit : « Non ! Je n’ai envoyé personne. » Puis il ordonna : « Allez me chercher tout de suite cet individu ! »
Lorsqu’on lui présenta l’homme en question, l’Émir l’interrogea : « Pourquoi as-tu fait ce que tu as fait ? »
Il répondit : « J’ai accompli ce qui m’était indispensable, accompli à ta guise ce qui t’est indispensable. »
Puis l’Emir demanda : « En a-t-il laissé quelque chose ? »
On lui répondit : « Oui en effet, il a laissé un seul du lot. »
Il l’interrogea : « Mais pourquoi donc as-tu épargné ce récipient ? »
Il lui expliqua : « En fait lorsque le propriétaire de la boutique m’informa qu’il s’agissait de vin je fus pris de l’ardeur de jalousie pour l’Islam, aussi je me suis mis à faire cela. Puis, au milieu de mes actes, mon âme se mit à me dire : « Tu as certes une position auprès d’Allah, car tu fais parti de ceux qui réforment ce qui est répréhensible. » Je me suis détourné de lui par crainte de ce qui pourrait advenir et puis j’ai abandonné, car j’ai craint que ce ne soit une occasion favorable saisie par mon âme. »
L’Émir s’exclama alors : « Sortez-le d’ici, car je ne peux rien contre lui » et on le sortit.
Il a été aussi rapporté qu’une fois un homme arriva dans une contrée où un arbre était adoré à la place d’Allah. Le lendemain, il se saisit d’une pioche et partit dans l’intention de l’abattre. Iblis l’aborda sur le chemin avec une apparence humaine et lui demanda : « Où vas-tu ainsi ? »
Il lui répondit : « Je vais vers cet arbre qui est adoré à la place d’Allah afin de le couper. »
Iblis lui dit : « Laisse-le et repars, tu trouveras alors sous ton oreiller trois dirhams. »
Il repartit, mais il ne trouva rien aussi le lendemain il revint pour l’abattre et il rencontra de nouveau Iblis sur sa route qui lui dit : « Où vas-tu ainsi ? »
Il répondit de nouveau : « Je vais vers cet arbre qui est adoré à la place d’Allah afin de le couper. »
Iblis lui clama alors : « Repars, car si jamais tu t’approches de cet arbre on te tranchera le cou. Sache que lors de ton premier désir de réforme personne n’aurait jamais pu s’opposer à toi, mais quant à ce désir de réforme là ce n’est que suite à ce qui t’a échappé comme profit. » » Ici se terminent les propos de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret).
Texte tiré et traduit de Djawahirou-l-Ma’ani
Recherche et traduction par la Zaouiya Tidjaniya El Koubra d’Europe