Le cheminement par la voie la plus droite dans la Tariqa Tidjaniya – Partie 2

À mon cher et bien aimé enfant tidjani,

« Ton Cheikh n’est pas celui que tu écoutes, mais bien celui dont tu apprends. »

« Sache mon enfant que la recherche de la vérité est le moteur de la foi, et une poursuite constante et jamais achevée de la vérité. L’homme qui s’arrête sur le chemin de la vérité, a cessé aussi de croire ».

L’élu bien aimé, notre maître Mohammed (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) a dit : « Les actions ne valent que par les intentions et chacun n’a pour lui que ce qu’il a eu réellement l’intention de faire. Celui qui s’est exilé par amour d’Allah et de Son Messager, son exil est pour Allah et Son Messager… » (Boukhari et Mouslim)

C’est ainsi que continue l’enseignement inestimable de mon maître, mon Cheikh, mon Excellence et mon très bien aimé Ahmed ibn Mohamed Tidjani, le Pôle Caché et le Sceau Mohammadien connu (qu’Allah sanctifie son précieux secret).

Mon maître, mon Cheikh, mon Excellence et mon très bien aimé Ahmed ibn Mohamed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit : « Le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) m’a défendu de m’orienter par les Noms Divins, mais il m’a ordonné de m’orienter par Salat fatihi. »

Mon maître, mon Cheikh, mon Excellence et mon très bien aimé Ahmed ibn Mohamed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) avait autorisé certains de ses compagnons particuliers pour qu’ils puissent s’orienter par quelques Noms Divins, puis à l’instant même il revint sur sa recommandation et les dirigea vers l’accomplissement de Salat Fatihi en disant : « Le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) m’a défendu de m’orienter par les Noms Divins, mais il m’a ordonné de m’orienter par Salat fatihi » se conformant ainsi à la Parole d’Allah le Très Haut qui dit : « Prenez ce que le Messager vous donne ; et ce qu’il vous interdit, abstenez-vous-en » (Sourate 59 L’exode, verset 7) Et cela se déroula un ou deux jours avant sa mort.

Mon maître, mon Cheikh, mon Excellence et mon très bien aimé Ahmed ibn Mohamed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) à ses débuts aussi s’occupait d’accomplir la Salat Fatihi, il a dit à ce sujet :

« Je m’occupais de faire Salat Fatihi, de mon retour du pèlerinage jusqu’à Tlemcen (avant l’époque du Fath) ayant vu les mérites qu’elle contenait. En effet, une seule fois équivaut à 600.000 autres prières comme il est rapporté dans Ouird Jouyoub.

Son auteur a raconté que celui qui l’a mentionné est Sidi Mohamed El Bakri Siddiq (qu’Allah l’agrée) qui était un Pôle et qui a dit : “Celui qui la récite une fois et qui n’entre pas au paradis qu’il m’attrape et m’emmène (le jour du Jugement dernier) devant Allah”.

Je n’ai cessé de l’évoquer, et ce, jusqu’à mon départ de Tlemcen pour Boussemghoune puis lorsque j’ai constaté une prière qui équivalait à 70.000 lectures de Dalaïl El Khaïrat j’ai abandonné Salat Fatihi et ne me suis occupé que de cette prière en question, en raison de ces bienfaits-là.

Ensuite le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) m’ordonna de retourner à Salat Fatihi et je lui ai alors demandé quels en étaient ses mérites. Il m’informa qu’une seule fois, elle équivalait à toutes les glorifications faites dans la création, ainsi qu’à toutes formules d’évocations et de supplications grandes ou petites et lecture du Qoran car étant de l’évocation, six mille fois […] »

Mon maître, mon Cheikh, mon Excellence et mon très bien aimé Ahmed ibn Mohamed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit, en décrivant le mérite monumental et la valeur immense de la Salat Fatihi : « Le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) m’a dit : « Personne n’a prié sur moi de la meilleure façon qu’avec Salat Fatihi » ».

Et il a dit aussi (qu’Allah sanctifie son précieux secret) : « Si les habitants des sept cieux et tout ce qu’ils contiennent et les habitants des sept terres et tout ce qu’ils contiennent se rassemblent pour décrire la valeur de Salat Fatihi, ils n’en seraient pas capables ».

Et il a dit (qu’Allah sanctifie son précieux secret) encore : « Tout ce que vous avez entendu sur les mérites de Salat Fatihi comparé à ce qui est resté caché est semblable à une goutte dans un océan ».

Gloire à Celui qui a offert ses dons immenses à mon maître, mon Cheikh, mon Excellence et mon très bien aimé Ahmed ibn Mohamed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret).

Mon cher et bien aimé enfant tidjani,

Sache, qu’Allah te fasse miséricorde, que la grâce mentionnée de cette Perle unique ne peut être acquise par son évocateur, que sous deux conditions :

– La première est de recevoir l’autorisation (Idhnou), en effet mon maître, mon Cheikh, mon Excellence et mon très bien aimé Ahmed ibn Mohamed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit : « La grâce mentionnée ne peut être acquise que si je donne l’autorisation directement ou par un intermédiaire certifié. » Il a dit aussi : « Personne en ce monde ne peut autoriser pour Salat Fatihi à part nous et nos compagnons de notre Tariqa ».

– La seconde est la croyance ferme, pour l’évocateur de cette prière, qu’elle provient d’Allah comme le sont les hadiths Qouddoussi et qu’elle ne provient pas de la composition d’un être humain. Elle fut descendue sur un écriteau de lumière écrit par la plume de la Toute-Puissance, elle ne provient ni de la composition d’untel ou d’untel, et celui qui ne croit point en cela alors il ne peut tirer profit des mérites évoqués à son sujet.

Mon maître, mon Cheikh, mon Excellence et mon très bien aimé Ahmed ibn Mohamed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit : « Salat Fatihi n’a pas été composée par El Bakri, mais il s’est orienté vers Allah pendant une longue durée afin que lui soit révélée la prière (sur le Prophète) qui contient plus de mérite que l’ensemble des autres prières et qui contient le secret de l’ensemble des autres prières. Sa demande fut longue puis il fut exaucé. Un ange est alors venu à lui avec cette prière écrite sur un écriteau de lumière ».

Cette Perle unique possède trois stations : une apparente, une autre intérieure et enfin une autre cachée dans l’intérieure. Mon maître, mon Cheikh, mon Excellence et mon très bien aimé Ahmed ibn Mohamed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit : « Les stations de la Salat Fatihi sont aux nombres de trois : une apparente, une intérieure, et une cachée dans l’intérieure. »

Il est rapporté dans le « Jami’ » de Sidi Mohamed ibn Mechri (qu’Allah l’agrée) qui a dit : « Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) en parlant des mérites de Salat Fatihi a dit qu’elle a sept ou huit degrés et que tout ce qui a été dévoilé comme mérites à ses compagnons n’est qu’une partie du premier degré, tout le reste étant caché. »

À toi d’en avoir la conviction, car c’est dans la conviction que se trouve le secret de la Tariqa.

Mon cher et bien aimé enfant tidjani,

Sache, qu’Allah te fasse miséricorde, que les réalités de la Salat Fatihi sont apparentées à la réalité de notre élu bien aimé Seïdina Mohammed (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui). C’est pour cette raison que mon maître, mon Cheikh, mon Excellence et mon très bien aimé Ahmed ibn Mohamed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit la parole qui va suivre, comme il est rapporté dans le livre « Dourrat el Kharida » : « Si je vous énonçais une seule des réalités de la Salat Fatihi, l’ensemble des grands savants décrèterait mon exécution. »

Et dans la version rapporté dans « El Ifadat Ahmediya » : « Si je vous énonçais une seule des réalités d’entre les réalités de la Salat Fatihi, les grands Connaissants décrèteraient mon exécution. » Et cela, car elle est apparentée à ce qui est caché de la Réalité Mohammadienne et à des secrets élevés bien gardés qui ne peuvent être conçu par la raison, et que même les aspirations des Grands Connaissants ne peuvent cerner.

Ainsi il n’existe pas une œuvre plus immense que la Salat Fatihi pour s’orienter vers Allah, hormis par le biais de Son Nom Suprême Immense pour celui qui a été gratifié de cette faveur d’Allah – Glorifié et Exalté.  Mon maître, mon Cheikh, mon Excellence et mon très bien aimé Ahmed ibn Mohamed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit :

« Personne ne peut s’orienter vers Allah par une œuvre meilleure qu’elle [c’est-à-dire Salat Fatihi], et ceci quelle qu’elle soit, ni ne peut s’orienter par une œuvre plus aimée et plus immense auprès d’Allah par son bénéfice, sauf pour une seule station c’est celle où l’on s’oriente vers Allah par Son Nom Suprême Immense mais seulement cela, car il s’agit du summum des orientations et du plus élevé des degrés dans l’ensemble des formes d’adorations. De ce fait, il n’y a pas d’achèvement à son mérite ni d’aboutissement à son degré.

Quant à cette Salat Fatihi elle lui succède, dans le degré et l’orientation, dans le mérite et le succès de l’obtention de l’amour d’Allah pour son évocateur et dans la meilleure issue. Celui qui s’oriente vers Allah –Exalté- [par la Salat Fatihi] en croyant en sa valeur, il a alors triomphé par l’obtention de l’agrément d’Allah, et ses récompenses en ce monde et dans l’au-delà surpassent la somme de ce que peuvent atteindre toutes les adorations. »

Mon maître, mon Cheikh, mon Excellence et mon très bien aimé Ahmed ibn Mohamed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) fut interrogé pour savoir si le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) était au courant à son époque de cette grâce des derniers temps au sujet de la Salat Fatihi, ou non. Il a répondu en disant (qu’Allah sanctifie son précieux secret) : « Oui, le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) était au courant ».

Il lui fut dit : « Pourquoi ne l’a-t-il pas dit à ses compagnons (qu’Allah les agrée) sachant ce qu’elle contient comme bien qui n’en finit pas ? »

Il a dit (qu’Allah sanctifie son précieux secret) : « Deux choses l’en ont empêché, la première est qu’il (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) savait que cela devait arriver dans les derniers temps et que celui qui devait la recevoir n’apparaîtrait pas à son époque.

La seconde est que s’il leur avait parlé (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) de cette grâce immense obtenue avec si peu d’œuvres, ils (qu’Allah les agrée) auraient insisté pour la connaître vu leur intense recherche du bien. Or elle ne devait pas apparaître à leur époque, c’est pour cela qu’il ne leur en a pas parlé.

Un autre point en dehors de ce qui a précédé : Allah connaissant la faiblesse des gens de cette époque et le chaos et la corruption dans laquelle ils se trouveraient, Il leur fit miséricorde et leur fit don de biens immenses en échange d’œuvres faciles. Il réserve Sa Miséricorde à qui Il veut au moment où Il veut.

Et Il ne faut pas dire que ce dont le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) nous a informés étant mort, n’est pas comme ce dont il nous a informés étant vivant. Car ces deux choses sont en vérité similaires dans l’ensemble de ce dont nous a informé le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui), à part que ce dont il informe au commun, est alors pour le commun et ce dont il informe au particulier, est pour ces particuliers.

Sauf en ce qui concerne les actes obligatoires qui sont inchangés et restent inchangés pour tous, comme l’exemple du hadith où le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) répond quand on lui demande “quelle œuvre est la meilleure ?” Il dit (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) : “La prière faîte en sa première heure” ».

Suite à tout cela on comprend que la meilleure œuvre qui puisse occuper l’évocateur, après l’accomplissement des Oraisons nécessaires, c’est la Salat Fatihi. Elle est l’étendard de notre Tariqa Mohammediya bénie, et c’est ainsi que fut la démarche de mon maître, mon Cheikh, mon Excellence et mon très bien aimé Ahmed ibn Mohamed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) dans ses œuvres, car cette Perle Unique est la porte d’accès à la présence de l’élu bien aimé, Seïdina Mohammed (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui). C’est par elle que le cheminant peut être élevé à la Présence Divine – qu’Il soit Glorifié et Exalté- en ces temps où règne les altérations et les corruptions.

Mon maître, mon Cheikh, mon Excellence et mon très bien aimé Ahmed ibn Mohamed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit : «  Sachez qu’à notre époque personne ne peut échapper aux péchés, car ils tombent sur les gens comme une pluie abondante. Aussi, multipliez ce qui permet de les expier et parmi ce qui assure cela il y a Salat Fatihi car aucun péché ne lui échappe qu’il soit isolé ou regroupé […] »

Mon cher et bien aimé enfant tidjani,

Sache que l’attachement à la science du secret des lettres et de l’alchimie est un négoce non fructifiant et celui qui s’en préoccupe ne récolte que de la fatigue. Et certes mon maître, mon Cheikh, mon Excellence et mon très bien aimé Ahmed ibn Mohamed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit à ce sujet :

« L’ensemble des portes des évocations et des secrets a été fermé et seule est restée ouverte celle de la prière sur le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) et la porte du nom “El Latif” comme ont été fermé aussi la porte de la magie et de l’alchimie à l’approche de la mort du Sultan Mohamed Ibn ‘Abdallah par l’autorisation du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) et celui qui accomplit une de ces choses-là et qui le fait à la perfection, alors le Rouhani qui est en charge de ses secrets les lui corrompra et tout cela par la permission d’Allah et en conformité avec l’autorisation du Prophète. »

De ce fait, il ne convient pas de s’immerger dans les secrets particuliers attachés aux formules d’évocations, aux Noms Divins, aux lettres et aux tableaux mystiques, car se tourner vers cela et s’y adonner conduit vers un grand danger et c’est une affaire lourde de conséquences. Elle ne peut être affrontée que par celui qui possède une autorisation spécifique de la part de l’élu bien aimé Seïdina Mohammed (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) ou de mon maître, mon Cheikh, mon Excellence et mon très bien aimé Ahmed ibn Mohamed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) ou encore de ceux qui détiennent l’autorisation de transmettre les secrets particuliers dans notre Tariqa Mohammediya bénie.

Mon maître, mon Cheikh, mon Excellence et mon très bien aimé Ahmed ibn Mohamed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit :

« […] sache que ton désir d’attachement à l’utilisation de secrets particuliers en vue des biens mondains, alors que ta langue se laisse aller sans réserve dans la calomnie, la médisance et en tout ce qui ne satisfait pas Allah, et que tu es absorbé dans ce qui t’éloigne d’Allah, et bien sache que c’est là un négoce où le seul gain est la fatigue car tu ne peux rien en obtenir. Certes les secrets sont un océan de convoitise et celui qui veut en tirer bénéfice est comparable à celui qui veut se saisir “d’un mirage dans une plaine désertique que l’assoiffé prend pour de l’eau (Sourate 24, verset 39).

En effet, concernant les formules particulières et leurs secrets, personne d’entre les créatures d’Allah ne peut espérer les maitriser à part l’une de ces deux catégories de personnes :

– Une personne qui a obtenu le triomphe de la sainteté

– Ou une personne qui passe la majeure partie de son temps dans l’évocation d’Allah et dans la véritable orientation vers Lui – qu’Il soit Glorifié et Exalté – ainsi que dans la prière sur le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui), désirant Sa Noble Face et non dans un autre dessein et agissant assidûment de cette manière, et préservant sa langue de dire des propos qui ne sont pas admis par la Loi telle la calomnie, la médisance, le mensonge, la moquerie et l’ensemble de ce qui n’est point approuvé. De plus, il préserve son cœur de tout ce que n’agrée pas Allah tels l’orgueil, la jalousie, l’injustice envers les gens et la haine sans aucune justification religieuse ou toute chose de cette sorte. Tout ce qui vient d’être évoqué doit être accompli pour Allah – qu’Il soit Exalté. De ce fait, il se peut qu’à celui-ci lui parviennent quelques secrets des formules particulières.

Toute autre personne en dehors de ces deux catégories-là ne récoltera que la fatigue à l’utilisation des secrets […] »

Par conséquent, prend extrêmement garde de t’adonner aux secrets liés aux formules d’évocations, de Noms Divins, aux lettres et aux tableaux mystiques spécifiques à la Chadhiliya ou à toutes autres voies spirituelles, et certes mon maître, mon Cheikh, mon Excellence et mon très bien aimé Ahmed ibn Mohamed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit encore dans l’une de ses lettres :

« Concernant ta demande au sujet de l’utilisation du “ Cercle Chadhili ” avec ses Noms et ses secrets, la réponse à ce sujet est : Sache que le fait de se conformer à ce que contient les écrits des élites comme le “ Cercle Chadhili ”, avec les Noms Divins, les lettres et tableaux, tout cela n’est qu’un mirage dans un endroit au loin, auprès duquel on s’imagine pouvoir étancher sa soif, jusqu’à ce qu’on y parvienne, on constate alors ne rien trouver si ce n’est la fatigue et la convoitise en lesquelles ne se trouve même pas un peu de profit, ni même l’utilité d’un avantage […] »

Certes, de nombreux hommes démoniaques usent de subterfuge pour duper ceux qui sont avides, les extorquant de sommes considérables, se présentant à eux comme des détenteurs de sagesse et de secrets capables d’arranger leur situation, et détenant le pouvoir d’influence par le biais des Noms Divins, des lettres et tableaux mystiques, alors qu’ils sont les plus ignorants.

Mon cher et bien aimé enfant tidjani,

Sache que mon maître, mon Cheikh, mon Excellence et mon très bien aimé Ahmed ibn Mohamed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret), avant d’avoir atteint la Grande Ouverture, autorisait l’évocation des secrets des Noms Divins à ses aimés ainsi qu’à ses proches et ses élites parmi ceux qui étaient fermement attachés à lui. Ces évocations étaient en vue du bienfait qu’elles procuraient dans l’acquisition des biens particuliers, afin de les aider à atteindre la vérité ou pour repousser la nuisance provenant des créatures.

Par la suite, il s’en détourna complètement et le défendit à tous ceux qui employaient leur temps dans de tels actes, et parmi eux il y avait l’immense intermédiaire Sidi Mohamed Ibn ‘Arabi Damraoui (qu’Allah l’agrée),  lui qui rencontrait l’élu bien aimé Seïdina Mohammed (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) vingt-quatre fois en une journée et qui était sous l’œil de la sollicitude particulière de mon maître, mon Cheikh, mon Excellence et mon très bien aimé Ahmed ibn Mohamed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret), se conformant en cela à la recommandation du Prophète agréé (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui).

Et bien malgré tout cela il lui dit : « Si tu désires pouvoir atteindre l’Ouverture alors tu dois abandonner ces choses-là. » Il avait une parfaite maîtrise des tableaux mystiques, il en faisait usage au milieu de frères, parmi ses proches, avec une petite monnaie qu’il faisait fructifier, or mon maître, mon Cheikh, mon Excellence et mon très bien aimé Ahmed ibn Mohamed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) le lui défendit en lui disant : « Si jamais tu recommences, la relation entre toi et moi sera coupée ».Ce dernier abandonna sur-le-champ cette pratique.

Il a été rapporté aussi qu’un personnage, nommé Abdsalem ‘Alami El Jabali (qu’Allah l’agrée) apprenait la science dans une école et il recherchait aussi les Adhkar particuliers et secrets ésotériques sur la science des lettres, faisant usage de la science de l’alchimie, mais comme il ne parvenait à rien il douta sur la capacité de certaines gens, aussi il fut orienté vers mon maître, mon Cheikh, mon Excellence et mon très bien aimé Ahmed ibn Mohamed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret). Par conséquent, il se dirigea vers lui avec l’intention de lui réclamer la façon d’utiliser le pouvoir spirituel de la Sourate « Alam nachrah laka […] ».

Or mon maître, mon Cheikh, mon Excellence et mon très bien aimé Ahmed ibn Mohamed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) sut sa requête par dévoilement et avant qu’il ne lui soit donné l’occasion de le lui demander, il lui fit l’allusion suivante : « Une certaine personne lisait la Sourate “ Alam Nachrah laka […] ” et soudainement deux serviteurs spirituels apparurent devant lui et lui dirent : “Nous sommes les serviteurs de cette Sourate, l’un est au service de Maoulana Mohamed Ben Nasr et l’autre est au service de Maoulana Mohamed Charqi, et tu ne peux parvenir à nous à travers eux deux car ils s’interposeront entre nous et toi.” »

Ensuite, mon maître, mon Cheikh, mon Excellence et mon très bien aimé Ahmed ibn Mohamed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) se tourna vers notre personnage et lui déclara : « Ô ! Vous nos maîtres les étudiants, vous détenez en vous le Livre d’Allah et vous apprenez la religion et pourtant vous vous accrochez à ce qui contient le mécontentement d’Allah. Si vous vous tourniez vers la prière sur le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui), elle vous aurait suffi face à toute chose. »

Ainsi, il le prit en main (qu’Allah sanctifie son précieux secret) et l’orienta vers ce qui lui serait plus profitable, le conseillant et le mettant en garde contre l’adoration en vue de biens intéressés et l’orienta vers l’accomplissement de la prière sur le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui). Notre personnage implora alors le pardon et se repentit entre ses mains puis il réclama la Tariqa à mon maître, mon Cheikh, mon Excellence et mon très bien aimé Ahmed ibn Mohamed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) qui la lui donna.

Mon maître, mon Cheikh, mon Excellence et mon très bien aimé Ahmed ibn Mohamed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) envoya un courrier à son compagnon, l’érudit, le dévot, le cheminant, Sidi el Mouhib ben Qadour Zarhouni (qu’Allah l’agrée), dans lequel il l’orienta à s’adonner à l’évocation de la Salat Fatihi, lui disant :

« […] tu m’as demandé l’autorisation pour le rajout dans les formules d’évocations, sache que je t’autorise dans tout ce que tu as voulu comme évocations et Noms, versets et invocations, d’où qu’ils se trouvent et de la manière où ils sont formulés sauf ceux appartenant aux oraisons des Chouyoukhs qui sont obligatoires dans l’affiliation à leur voie. Sache que tout ce que tu fais comme évocations, invocations et prières sur le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) et ce, pendant 100 000 ans, en la récitant chaque jour 100 000 fois, et bien l’ensemble de la récompense récoltée n’équivaut pas à la récompense d’une seule Salatou-l-Fatihi. Si tu veux être parmi les gagnants dans l’au-delà, alors préoccupe-toi d’elle (la Salatou-l-Fatihi) selon tes efforts, car il s’agit là du trésor immense d’Allah pour celui qui l’accomplit. Aussi, pour tout rajout dans l’évocation que tu désires en plus des oraisons essentielles, que ce soit par elle (Salat Fatihi) et je te le conseille pour Allah […] »

Mon cher et bien aimé enfant tidjani,

Certes tout le bien est regroupé dans le suivi de l’exemplarité de mon maître, mon Cheikh, mon Excellence et mon très bien aimé Ahmed ibn Mohamed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret), et tout le mal est regroupé dans la divergence d’avec sa voie la plus droite dans le cheminement vers Allah –Exalté- à travers notre noble Tariqa Mohammediya.

Ensuite sache, qu’Allah te fasse miséricorde, que mon maître, mon Cheikh, mon Excellence et mon très bien aimé Ahmed ibn Mohamed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) n’a pas défendu, à ces nobles personnages, l’utilisation des formules secrètes dans l’évocation en raison d’une quelconque incompétence de leur part dans ce domaine. Qui donc mieux que ces éminents personnages serait capable d’utiliser ces secrets ? En réalité il n’a agit ainsi que suite à une situation qu’il est seul à connaître et par un secret qui n’est accessible qu’à ceux qui goûtent à sa source (qu’Allah sanctifie son précieux secret) ayant connaissance de son objectif dans l’éducation de ses compagnons (qu’Allah les agrée).

Cette démarche permis de supprimer toute forme d’aspiration de leur part envers les avantages obtenus par les secrets, afin qu’ils ne soient pleinement orientés que vers le but ultime, c’est-à-dire l’aboutissement à la Sainte Présence du Maître Suprême. En effet la recherche des secrets fait partie des plus grands voiles empêchant d’atteindre le Désiré. Aussi par cela il les oriente vers le chemin le plus exact et le sentier le plus droit à travers notre noble Tariqa Mohammediya. Mon maître, mon Cheikh, mon Excellence et mon très bien aimé Ahmed ibn Mohamed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit : « Notre Tariqa est certes celle de l’élite mais elle n’est pas fondée sur l’utilisation des formules secrètes. »

Et c’est vers cette voie, que le khalife de Cheikh, éminemment surnommé « la langue de la Tariqa », l’érudit Sidi Mohammed Kensoussi (qu’Allah l’agrée), conseilla un frère dans l’une de ses lettres, lui disant :

« Sache, si tu désires l’immense réussite et que tu acceptes mon conseil, que tout ce que tu rajoutes en plus de l’accomplissement des oraisons essentielles, pour l’obtention de récompense et de la proximité d’Allah -Exalté- et la demande de Son Agrément, que ce soit par l’accomplissement de la Salat Fatihi, car aucune autre adoration ne peut la rattraper et elle n’a au-dessus d’elle que la station du Nom Suprême, pour celui qui fut gratifié par Allah.

Donc accomplis-la et accomplis-la de nouveau, elle est certainement le trésor qu’Allah fit apparaitre en ces temps par miséricorde pour les faibles comme nous. Si tu entendais ce qu’Allah a préparé comme mérite immense pour ceux qui l’accomplissent alors assurément tu ne pourrais plus t’occuper d’autre qu’elle […] »

L’érudit Sidi Mohammed Kensoussi (qu’Allah l’agrée) a dit encore dans une autre lettre à l’adresse d’un frère :

« […] en ce qui concerne ce que tu m’as évoqué sur le fait que tu as délaissé toute forme d’oraison afin de rassembler toute ton aspiration et de consacrer toute ton attention à l’accomplissement de la Salat Fatihi, et que tu l’accomplis tant de fois entre le jour et la nuit, sache donc que tu as découvert le grand trésor, et un succès par lequel ne peut désespérer son auteur, ni perdre. Rends grâce à Allah pour cela, car certes tu as déjà atteint en très peu de temps la station ultime que même l’espérance des gens les plus parfaits ne peut atteindre. »

Je conclus sur cette valeur, dans mon évocation sur l’immensité du mérite de la Salat Fatihi, certes cette valeur suffit pour toute raison éveillée. Et sache que cette Perle Unique est le secret de la Tariqa et que son affaire est célèbre parmi le commun et l’élite dans notre noble Tariqa Mohammediya.

Je te conseille, pour que tu puisses parfaitement profiter d’elle, de l’accomplir avec la présence du cœur, certainement le Pôle autour duquel évolue le cheminement dans notre Tariqa Mohammediya bénie c’est l’abondance de prière et de salutation sur le bien aimé élu Seïdina Mohammed (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui). Et l’évocateur de cette Perle Unique se doit d’être dans la meilleure situation, et la plus parfaite d’entre elles consiste à pénétrer sa signification tout en écoutant attentivement sa récitation, en visionnant la présence du Prophète agréé (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) en son for intérieur autant que possible, et en étant convaincu qu’il est assis auprès de lui (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) et qu’il tire son irrigation.

Sache, qu’Allah te fasse miséricorde, que mes conseils à ton égard ne font que suivre les conseils de mon maître, mon Cheikh, mon Excellence et mon très bien aimé Ahmed ibn Mohamed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret), et c’est Allah qui guide dans la voie droite.

Mon cher et bien aimé enfant tidjani,

Assurément, celui qui veut atteindre l’amour d’Allah – Glorifié et Exalté – et l’amour du bien aimé élu Seïdina Mohammed (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui), ainsi que l’amour de mon maître, mon Cheikh, mon Excellence et mon très bien aimé Ahmed ibn Mohamed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret), alors qu’il se consacre à accomplir la Salat Fatihi avec la présence du cœur. Mon maître, mon Cheikh, mon Excellence et mon très bien aimé Ahmed ibn Mohamed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit : « L’état de présence est l’âme des actions. »

Il n’y a pas ici de plus immense intermédiaire pour pouvoir atteindre l’objectif que de se consacrer à cette Perle Unique en complétant ses conditions de nécessité et de perfection. Tel est le véritable cheminement pur qui a été apporté par mon maître, mon Cheikh, mon Excellence et mon très bien aimé Ahmed ibn Mohamed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret), qui suit avec précision et assiduité le chemin de l’élu bien aimé Seïdina Mohammed (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui). Il se conforme ainsi à la Parole d’Allah – Glorifié et Exalté : « En effet, vous avez dans le Messager d’Allah un excellent modèle [à suivre], pour quiconque espère en Allah et au Jour dernier et invoque Allah abondamment. » (Sourate 33 Les coalisés, verset 21)

Et sache enfin, mon cher et bien aimé enfant tidjani, que celui qui n’adopte pas les exigences de l’instant, il a alors manqué cet instant.

On demande à Allah le Très Haut, le Très Puissant, qu’Il nous octroie tout ce qu’Il aime et agrée, car Il est Celui qui soutient jusqu’à cela et qui est Capable en tout cela. Amin.

Par le plus insignifiant des disciples de Seïdina Cheikh (qu’Allah sanctifie son précieux secret),

Mohamed el Mansour Mohiedine Tidjani, Qu’Allah lui accorde Sa Douceur.

Zaouiya Tidjaniya El Koubra d’Europe