Les actes méritoires (Mandoubet)
Ils sont nombreux pour la Wadhifa. Parmi eux, il y a :
– Comprendre le sens du Dhikr
– Visualiser l’image du guide
– Se mettre en position assise comme pour le tachahoud lorsqu’on arrive à la 7ème perle de la Djaouharatou-l-Kamel
– Lever les mains à la dernière perle de la Djaouharatou-l-Kamel
– Clôturer par le verset : « Inna Allah wa malaïkatahou […] »
– Faire dou’a
– Saluer les frères à droite et à gauche, etc.
Deux conditions de perfection importantes :
Sidi ‘Arbi ibn Sa-ih (qu’Allah l’agrée) a dit : « Parmi les conditions de perfection des oraisons, il y a le fait d’être conscient de la présence du guide, qu’on est assis devant lui, tirant son irrigation. Cela doit se faire du début du Dhikr à la fin. Celui qui n’y arrive pas doit vouloir faire la tentative dès le commencement, ensuite il l’accomplit de temps en temps selon sa capacité et sa possibilité. Cette présence doit se faire avec l’image de ses traits physiques qu’il avait, pour celui qui l’a vu, sinon il se représente l’image de sa perfection drapée de crainte et de révérence, mais il doit accompagner cette image-là de toute la bienséance possible. Il est aussi une condition d’être présent le plus possible dans la signification de ce que l’on récite si on arrive à en cerner le sens, sinon il doit s’écouter attentivement en prononçant le Dhikr, et la perfection de cette condition est de réciter distinctement (tertil).
Question : S’il est demandé : je n’arrive pas à faire le Dhikr en faisant usage de ces deux présences, c’est-à-dire la présence de l’image du guide et la présence dans la signification, alors laquelle des deux dois-je privilégier ?
Réponse : Dans ce cas-là, on doit au commencement du Dhikr, mettre la présence du guide, étant conscient d’être irrigué par lui, ensuite, on se contente de pénétrer le sens de ce que l’on récite autant que cela nous est possible, si on n’arrive pas à comprendre, alors on écoute attentivement ce que l’on récite. Si on peut, de temps en temps, on met la présence du guide sinon on se contente de le faire au commencement comme on a dit.
Par la constance en cela, on va récolter les lumières de la récitation et de la compréhension en nous, ce qui va nous renforcer et nous permettre d’avoir la présence du guide de temps en temps, ensuite on aura les deux présences ensemble. Puis on augmentera et on passera de la présence du guide à la présence de l’image du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) ensuite on passera à plus élevé, c’est-à-dire à la contemplation constante de sa noble image (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) par son cœur, ensuite à plus fort que tout cela ».
Le rattrapage pour celui qui arrive en retard lors de l’assemblée du Wadhifa :
Il existe deux méthodes en ce sens :
La première, qui est pour nous la préférable, se base sur le fonctionnement de la prière et il s’accomplit comme suit :
– Une personne voulant rentrer dans une assemblée déjà en cours, commence par mettre l’intention puis par réciter 1 fois la Fatiha (ce qui équivaut au Takbir Al Ihram de la prière).
– Ensuite, il poursuit le Dhikr avec le groupe, là où il se trouve (par exemple au 40ième grain de « Lê ilêha ila Allah »).
– Lorsqu’il arrive à la fin du Dhikr, il poursuit avec eux, mais ne récite pas les derniers versets de Sourate Saffat « Soubhana rabbika […] » (Cela équivaut à la salutation finale de la prière).
– Il reprend alors son Dhikr du début (sans réciter la dou’a d’ouverture et la Fatiha ; conformément à l’exemple, il récite les 30 Astaghfiroullah… puis les 50 Salat Fatihi)
– Ensuite, il complète ce qu’il lui manquait comme nombre et piliers. (Toujours selon l’exemple, il lui manquait 60 grains de « Lê ilêha ila Allah », puisqu’il en a déjà fait 40 avec le groupe, une fois complété ce qui lui manquait, il clôture par « Inna Allah wa malaïkatahou […] » (qui correspond au Tachahoud) et jusqu’à « Soubhana rabbika […] »
La seconde méthode, plus simple, considère que même si les oraisons fonctionnent telle la prière, cela n’est pas valable dans la totalité, et il le rattrape comme suit :
– Il met juste l’intention, puis il rentre directement à la partie où se trouvent les frères puis une fois arrivé à la partie, où les frères récitent : « Inna Allah wa malaïkatahou […] », le retardataire commence tout de suite à rattraper ce qui lui manquait de ses oraisons, et il terminera par les formules de clôture.
Remarque :
1) Pour le retardataire, la récitation du grain rejoint est valide si tous les mots sont prononcés du début à la fin (et non si le grain rejoint est pris en cours) à part en ce qui concerne la Djaouharatou-l-Kamel, certains disent qu’il suffit d’avoir récité au moins un des trois « Allahoumma Salli wa Sallim » qui composent ses paragraphes, alors que d’autres réclament la récitation de la totalité de la prière.
2) La cause concernant la pose d’un tissu pendant la récitation de la Wadhifa en groupe est le fait qu’avant que ne soit construite la Zaouiya bénie de Fès, la séance de Dhikr était accomplie dans la maison de Seïdina Ahmed Tidjani (dans un couloir). Or, comme beaucoup de personnes traversaient ce couloir, par souci de confirmer la pureté du lieu (qui était pourtant rituellement pur), on fit mettre un tissu pour réciter la Djaouharatou-l-Kamel (car elle a des conditions de pureté qui sont rigides) jusqu’à la fin de la récitation.
Par la suite, cet agissement fut conservé par les compagnons, même lorsqu’il y eut la Zaouiya bénie. Cela est devenu une coutume méritoire dans la récitation en groupe, et ce n’est en aucun cas, une condition de validité (c’est-à-dire qu’on met un tissu ou non n’a aucune conséquence sur la validité de l’oraison). Certains, par souci de conformité, étendent le drap pour la Djaouharatou-l-Kamel (comme à Fès) au début de la Heïlala, d’autres en arrivant au 50ème grain du Heïlala, d’autres au milieu de Salat Fatihi (comme à ‘Aïn Madhi), et certains savants de la Tariqa ne l’étendaient pas du tout, tel Cheikh Mohamed El Hafidh d’Égypte, et en cela personne ne peut être blâmé.
Zaouiya Tidjaniya El Koubra d’Europe