Lettre de Seïdina Ahmed Tidjani à Sidi Mohamed ibn Mechri, qu’ALLAH les agrée

Par le Nom d’Allah, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux. Que la prière d’Allah et la paix soient sur notre Maître Mohammed ainsi que sur sa famille et ses Compagnons.

Par la grâce d’Allah, nous envoyons cette lettre et la remettons entre les mains de notre bien-aimé et intime, celui qui dispose d’une grande place dans notre cœur, Sidi Mohamed ibn Mechri. Que la paix soit sur toi ainsi que la miséricorde d’Allah et Sa bénédiction ; et également sur notre bienaimé et intime, Sidi Abdelqader ibn ‘Allal, sur l’ensemble de ses enfants, tous ses proches et les vôtres, de même que sur l’ensemble des disciples, de la part de celui qui vous écrit, Ahmed ibn Mohamed Tidjani.

Sache, Sidi Mohamed, que ta lettre m’est bien parvenue et que j’en ai bien saisi le contenu. Ma réponse est que les affaires sont entre les mains d’Allah, Lui seul les relâche et les resserre, et personne d’autre que Lui ne peut en disposer. Ce que la servitude requiert devant ces circonstances éprouvantes, auxquelles Allah n’a pas accordé de résolution, est la soumission devant l’ordre d’Allah, l’agrément de Son décret, ainsi que la bonne opinion envers Lui dans le fait qu’Il ne l’a pas retenu par manque de générosité, mais parce qu’Il savait qu’il y avait là pour toi ce qui pouvait être à même de te corrompre. Il détient la science de toute chose : « Il se peut que vous ayez de l’aversion pour une chose alors qu’elle vous est un bien. Et il se peut que vous aimiez une chose alors qu’elle vous est mauvaise. C’est Allah qui sait, alors que vous ne savez pas. » (Sourate 2 La vache, verset 216)

Toutefois, dans ton cas, je pense que le manque d’exaucement survient du fait d’une déficience dans la présence durant le dhikr. Ne retourne pas à une telle attitude de préoccupation une seconde fois mais affaire-toi plutôt à l’accomplir avec une orientation sincère, non en vue d’un intérêt mais seulement pour rechercher Sa Face, conformément à ce dont nous t’avions informé. Contrains ton âme à cette conduite car elle essaie de fuir cela. 

Si tu trouves des difficultés à te retirer, ou que tu souffres du froid, continue alors à t’orienter, même en dehors de la réclusion, et mange des potions chaudes accompagnées de condiments. Consacre un temps pour ton évocation et un temps pour ton repos, mais en étant assis, seul. Si tu te retires, ne mange alors que des potions chaudes avec des condiments. Cela est, dans ton cas, plus approprié contre le froid. Sois assidu dans ton évocation et dans le peu de fréquentations, autant que possible, ainsi que dans le fait de garder le silence. C’est là le couronnement de ce qui doit être fait en ce moment. Par contre et enfin, délaisse toute orientation vers les invocations particulières, car Allah – exaltée est Sa majesté – ne t’autorise nullement à le faire […] 

Recherche et traduction par la Zaouiya Tidjaniya El Koubra d’Europe