L’importance d’étudier la sira (Biographie du Prophète ﷺ)
Voici ce que j’ai appris de l’un de mes professeurs de la sira que nous avons traduit.
L’importance d’étudier la sira (Biographie du Prophète ﷺ )
Il est impératif pour le musulman de connaître l’importance de cette biographie.
Malheureusement, nous sommes dans une époque où l’on constate que les gens se précipitent pour connaître les biographies de n’importe qui. Ils connaissent le parcours des artistes, des footballeurs, des athlètes, des politiciens, des riches et des célébrités, et négligent la perle précieuse gardée. Ils sont insouciants vis-à-vis de la meilleure des créatures d’ALLAH (qu’Il soit exalté), qui a été envoyée non seulement aux gens mais aux mondes comme un don de miséricorde, que la prière d’Allah (glorifié et exalté) et Son salut soient sur lui, ainsi que sur sa famille.
De nombreux facteurs nous encouragent à étudier la sira, et il y a de bonnes raisons qui indiquent l’importance d’étudier cette biographie, et parmi elles :
Premièrement :
La biographie du Prophète (ﷺ) est la balance avec laquelle les œuvres sont pesées. Cette affirmation est née des paroles de l’Imam Sufyan Ibn ‘Uyaynah (qu’Allah lui fasse miséricorde) rapportées par al-Kha-b al-Baghdadi dans l’introduction du livre « Al-jami’, De l’éthique du narrateur et des bienséances de l’auditeur ».
La biographie du Prophète (ﷺ) est la balance. Dès lors, quand les gens ont perdu la balance, soit pour cause de transgression, {Ne transgressez pas la balance} (sourate Elrahman 55, verset 8), soit en y étant inattentif, la vie des musulmans s’est retrouvée dans un égarement, car ils n’ont plus en leur possession l’outil leur permettant de mesurer et d’évaluer leur vie, tandis que sa sira ﷺ est la lampe qui guide et qui dirige dans les obscurités de la nuit.
C’est la balance qui me permet de savoir si je suis un bon mari pour ma femme, si je suis un bon père, si je suis un voisin aux bons comportements. En mesurant mes actions et mes paroles avec sa sira (ﷺ), ce qui est conforme à sa guidance et à son comportement sera acceptable et en concordance avec la loi, et ce qui contredit sa guidance et son comportement sera à rejeter. Ceci est, de nos jours, un point important.
Dans la société actuelle, si quelqu’un vient dire avec arrogance : ceci, c’est de la dureté, c’est de la rigidité, c’est de l’exagération ! Il n’y a de force et puissance qu’en Allah ! D’où as-tu eu cette connaissance, ô notre maître ?! Voilà que tu juges un acte en le taxant de dureté, mais as-tu un minimum de science ? As-tu des preuves du Coran et de la Sunna ?
Seul celui qui suit sa vie (ﷺ) et qui s’attache à sa guidance sera capable de juger.
Combien d’ignorants aujourd’hui viennent et disent : « Mon frère, cette barbe n’est pas belle, et c’est une forme d’extrémisme, tu es encore jeune, etc. » Mon frère, qui peut juger que des choses font partie de la rigidité ou de l’abus ? N’est-ce pas le législateur, n’est-ce pas celui qui parle et s’exprime et n’est-ce pas le fidèle dépositaire sur terre de Celui qui est dans le Ciel ? ( Donc la balance est sa sira ﷺ.)
Deuxièmement :
La sira met devant nous une image représentant le guide parfait, le plus bel exemple pour l’humanité, dans sa forme la plus magnifique, qui est le Prophète (ﷺ). Pour cela, ALLAH a ordonné de le prendre comme modèle. Il a dit (qu’Il soit exalté) : {En effet, vous avez dans le Messager d’Allah un excellent modèle [à suivre], pour quiconque espère en Allah et au Jour dernier et invoque Allah fréquemment} (sourate Elahzab 33, verset 21).
Si Allah (qu’Il soit exalté) aurait voulu que l’on se limite à Son livre, Il aurait simplement descendu un livre sur chaque personne, ou il aurait fait descendre ce Coran et simplement ordonné aux gens de le suivre. Mais Allah (glorifié et exalté) a envoyé Son livre, qui est le plus grands de Ses livres, sur le plus grand de Ses messagers (ﷺ), dans la plus grande nuit qui est la Nuit du Destin, et dans le plus grand des mois qui est le Ramadan, dans la meilleure des contrés sur terre qui est la Mecque honorée. Pourquoi ? Pour que nous prenions le Prophète (ﷺ) comme exemple et modèle.
Si, en regardant ses actes (ﷺ), un imbécile, un menteur ou un impie, vient dire que nous ne pouvons pas appliquer cela, ô que si nous le pouvons ! La preuve en est que le Prophète l’a appliqué et a ordonné à sa communauté de l’appliquer. En regardant sa savoureuse biographie ﷺ, tu trouveras ce qui est bon à appliquer dans ta vie. Tes affaires se simplifieront et les adorations seront plus légères à effectuer. Tu seras plus à l’aise dans tes comportements avec les gens, car la meilleure des créatures (ﷺ) s’est comportée de cette manière. Les épreuves et les malheurs seront insignifiants à tes yeux, car personne n’a été éprouvé comme le Prophète (ﷺ) et cependant il a patienté ; donc quand une épreuve inférieure en gravité te touchera, tu regarderas ton guide (ﷺ) envoyé par ALLAH (glorifié et exalté) afin de suivre son exemple, et ainsi tu accueilleras plus facilement ces calamités.
Troisièmement :
Il y a dans l’étude de la vie du Prophète (ﷺ) une aide pour comprendre le Livre d’Allah (glorifié et exalté) et pour œuvrer selon lui, car son comportement (ﷺ) était Le Coran, sa vie entière était la mise en pratique et l’application du Coran.
Nous trouvons des gens qui prétendent qu’adhérer au Coran uniquement est suffisant. C’est une grande erreur ! Ceux sont ceux qui sont connus sous le nom de « Coranistes », qui délaissent, placent derrière eux et ne croient pas en la Sunna prophétique, ceux-là ne sont pas véritablement musulmans ! Quiconque rejette complètement la Sunna et nie que la Sunna Prophétique soit une source de législation, est un mécréant, car personne ne peut comprendre le Coran qu’à travers la compréhension de la Sunna du Prophète (ﷺ). Sinon, où trouver dans le Coran que la prière de l’aube (fajr) est composée de deux unités, celle du coucher du soleil (maghreb) de trois unités, et que le dhohor, le asar ainsi que le icha sont composées de quatre unités ? Où trouver dans le Coran le seuil imposable « nissab » (pour l’acquittement de la zakat) pour l’or et l’argent, pour les produits agricoles, les grains et les fruits, pour les animaux et les bêtes, etc. ? Où trouver cela si ce n’est dans la Sunna ?
Donc la sira est importante pour bien comprendre le Coran, pour celui qui prétend aimer ALLAH (glorifié et exalté) et aimer le Coran. Ainsi, le Prophète (ﷺ) a dit : « Que je ne trouve pas l’un de vous allongé sur son canapé disant : « Ce que nous avons trouvé dans le Livre de Dieu nous le prenons, ce que nous n’y n’avons pas trouvé nous le délaissons.» Le Prophète (ﷺ) a dit : « Certes, j’ai reçu le Coran et son équivalent en surplus. »
Le Prophète (ﷺ) a demeuré 23 ans entre ses compagnons, les guidant et leur enseignant.
Ils ont appris de sa guidance, de son comportement, de ses paroles et de sa vie beaucoup plus que ce qu’ils ont appris de ses ordres ﷺ . Pourquoi ? Parce que Allah (glorifié et exalté) l’a envoyé dans ce but. De ce fait, quand on a demandé à notre mère Aicha (qu’Allah soit satisfait d’elle) (peut être s’agit-il de ‘Orwa ibnou Zoubir dont elle est par ailleurs la tante): « Ô, mère des croyants, comment était l’éthique du Messager d’Allah (ﷺ) », elle répondit : « Ne lis-tu pas le Coran ? Son éthique était le Coran. »
Donc son éthique, sa religion, c’est le Coran, elle découle de lui. Si tu connais sa biographie, si tu suis sa guidance, si tu marches sur ses pas ﷺ , alors tu auras la connaissance, ensuite tu te raffermiras. A travers cette sira, tu connaîtras le Coran, tu le comprendras et tu l’appliqueras.
Il y a, dans ce qui est rapporté dans la sira, dans la Sunna authentique, que les Compagnons, que Dieu soit satisfait d’eux, se sont trouvés embarrassés par la parole du Très-Haut : {Ceux qui ont cru et n’ont point troublé la pureté de leur foi par quelque iniquité} (sourate Elan’am 6, verset 82). Ils ont dit : « O Messager d’ALLAH, qui d’entre nous n’a pas été injuste envers lui-même ?»
C’est ce qu’ils ont compris, ils ont pensé que l’injustice en question était celle orientée vers les humains, ou la négligence et l’insouciance, tout cela est de l’injustice. Le Prophète (ﷺ) dit alors : « Ce n’est pas comme vous le pensez, vous n’avez pas entendu la parole de l’homme saint (sous entendu Loqman Alhakim) : {L’association est vraiment une injustice énorme.} (sourate Louqman 31, verset 13) »
Il a donc expliqué un verset par un autre. Comment peut-on connaître son explication si elle ne nous parvient pas explicitement et clairement de la part du Prophète (ﷺ) ?
Donc sa sira est importante lorsqu’il donne aux versets leur vrai sens. Un autre exemple : ce qui est rapporté dans le hadith de la déambulation entre As-Safa et Al-Marwah dans la description de son pèlerinage (ﷺ). Lorsqu’il monta sur As-Safa, il dit : {As-Safa et Al-Marwah sont vraiment parmi les lieux sacrés d’Allah} (sourate La Vache 2, verset 158); il lut le verset et rajouta : «Nous commençons par ce avec quoi Allah a commencé », et il commença par As-Safa et non pas par Al-Marwah. Sa sira (ﷺ) nous a éclairci le Livre de notre Seigneur (glorifié et exalté).
Quatrièmement :
Avec l’étude de la sira du Prophète ﷺ et l’exploration des magnifiques aspects de sa vie, l’amour envers lui ﷺ augmente. Il a dit (ﷺ) : « Aucun de vous ne sera un vrai croyant que lorsque, pour lui, je deviens plus cher que son père, son fils et tout le monde. » (unanimement reconnu authentique).
L’amour du Prophète (ﷺ) n’est pas accessoire mais est quelque chose d’important et chaque musulman doit s’en imprégner. Malheureusement, les gens se sont divisés en différents partis diamétralement opposés, certain aux extrêmes et d’autre entre les deux. Mais avec l’étude de la sira, tu obtiendras son amour (ﷺ).
Si tu l’aimais vraiment, tu aurais suivi sa guidance, obéi à sa ligne de conduite et évité ses interdictions (ﷺ) parce qu’il y a en cela l’accomplissement du témoignage que Mohammed est le Messager d’Allah : obéir à ses ordres, éviter ce qu’il a interdit et prohibé, croire en ce qu’il a annoncé, et n’adorer Allah (glorifié et exalté) qu’à travers ce qu’il a légiféré (ﷺ).
Voici la vérité de l’attestation : Mohammed est le serviteur d’Allah et Son Messager
Il existe des gens qui ont de l’aversion pour cela, d’autres qui ont les cœurs durs, qui n’ont pas connu sa sira (ﷺ) ni cherché à la connaître, ils ne savent rien sur sa vie, ses expéditions, son caractère moral (ﷺ).
Combien de personnes avons-nous sondées et dont nous avons scruté les états ? Nous avons demandé à nos jeunes dans les écoles et les universités, et même à des hommes plus âgés, nous les avons interrogés sur la bataille de Uhud : « Quand a-t-elle eu lieu ? », ainsi que la bataille de Badr. La bataille de Tabouk : « Que savez-vous à son propos ? » Tu ne trouves aucune réponses chez eux !
Wa Sobhan Allah, si tu leur demandes qui a gagné entre Barcelone et le Real Madrid, ils te fournissent le rapport des 15 années écoulées, les noms de ceux qui étaient en réserve et de ceux qui ont marqué les buts ! Est-ce que cela est sensé ?! Qu’une personne ne connaisse pas son histoire, ne connaisse pas la source de sa fierté et de son honneur ?
ALLAH le Très-Haut dit : {Nous avons assurément fait descendre vers vous un Livre où se trouve votre renom} (sourate Al Anbiyya 21, verset 10). Votre renom, c’est-à-dire votre triomphe, votre honneur, ceci est le Coran, et on ne peut pas comprendre le Coran sans l’amour du Prophète(ﷺ).
C’est pour cela qu’il y a des gens qui ont de l’antipathie, qui ont une dureté en eux. Si tu leur dis : ceci est une Sunna du Prophète (ﷺ), ils se détournent d’elle et disent : c’est seulement une Sunna, je ne vais pas l’appliquer. Tu te détournes de ce que Allah aime et de ce que Son Prophète (ﷺ) aime sous prétexte que c’est une Sunna ?
Combien de personnes viennent demander si une telle chose est permise ou interdite et nous lui répondons que c’est détestable (makrouh). La personne dit alors : « Makrouh ? Il n’y a rien de mal à cela ! » C’est extraordinaire ! Dieu déteste cela, le Messager ﷺ la déteste, mais il n’y a pas de gêne pour lui ! Je cherche refuge auprès d’ALLAH contre Satan le maudit ! Que reste-t-il de la foi ?
Tu lui dis : « Ceci est une Sunna parmi les Sunnas que le Messager (ﷺ) accomplissait. » Il répond : « Si je ne le fais pas, suis-je une pécheur ? Si je ne pèche pas, alors je n’en veux pas ! » Je cherche refuge auprès d’ALLAH contre Satan le maudit ! C’est de l’éloignement, et c’est la preuve de la dureté du coeur.
Les meilleurs des gens sont les gens du juste milieu, qu’Allah me place ainsi que vous parmi eux. Qui sont ces gens du juste milieu ? Ce sont ceux qui suivent la Sunna et aiment le Prophète (ﷺ) d’un amour qui se mêle à leurs cœurs. Quand est venu le hadith : « Aucun de vous ne sera un vrai croyant que lorsque, pour lui, je deviens plus cher que son père, son fils et tout le monde », Omar (qu’ALLAH l’agrée) a dit dans certaines versions : « Ô Messager d’Allah ! Je jure que je t’aime plus que mon père, mon fils et tout le monde, à part ma propre personne. »
Bien sûr, Omar (qu’ALLAH l’agrée), quand il a prononcé ces mots, ce n’était pas vraiment ce qu’il voulait dire, mais il se référait aux préceptes de sa raison, car il y a deux sortes d’amour : l’amour instinctif et l’amour légiféré. C’est ce dernier qui doit prendre le dessus sur toute chose.
Imagine : si tu as le choix entre la mort de ton enfant, le meurtre de ton père ou de celui qui est le plus aimé à ton cœur, et le fait que le Prophète (ﷺ) soit touché par une épine.
Lors de l’expédition de Arraji’, les mécréants ont renié leur allégeance et ont rusé avec les hommes envoyés par le Prophète (ﷺ) pour apprendre l’islam à leur tribu. Au milieu de la route, ils ont dégainé leurs sabres et ont voulu les prendre en otage pour les échanger contre une somme d’argent payée par Quraich qui cherchait à se venger après Uhud. ‘Assim Bin Thabit s’est battu jusqu’à être tué. Deux autres furent capturés, l’un deux était Zaid Ibn Addithinna (qu’ALLAH l’agrée). On a voulu le décapiter et, lorsqu’il fut placé pour être exécuté, Abou Sofiane Ibn Harb (qu’ALLAH l’agrée), qui était les chefs des associateurs à ce moment, lui dit : « Serais-tu heureux d’être avec ta famille et parmi tes enfants et que Mohamed (ﷺ) soit décapité à ta place ? Maintenant, tu vas mourir, que penses-tu si on te rachète par le Prophète, qui sera exécuté à ta place, et toi tu seras en sécurité, rassuré parmi tes enfants, tes proches et la vie que tu aimes ?» Regardez l’amour ! Il a dit : « Par Dieu ! Je n’aimerais pas être parmi ma famille et mes enfants et ceux que j’aime alors que le Prophète (ﷺ) est piqué par une épine dans sa maison !» Il préfère que son cou soit frappé et que le Prophète (ﷺ) ne soit pas touché par une épine alors qu’il est en sécurité dans sa maison (ﷺ) ! « Es-tu fou ? Tu veux que je me rachète par le Prophète (ﷺ), que mon père et ma mère soient sacrifiés pour lui !»
Voilà la réalité de l’amour, c’est cet amour qui est demandé et qui doit remplir le cœur de chaque musulman.
Revenons à Omar (qu’ALLAH l’agrée). Il était un peu confus pendant un instant et a prononcé ce qu’il pensait. Le Prophète (ﷺ) lui répondit : « Non Omar ! Il est indispensable que tu m’aimes plus que ta propre personne.»
Cela signifie que ce n’est pas possible : « Tu ne peux pas devenir un vrai croyant si je ne suis pas aimé de toi plus que toi-même. » Omar (qu’ALLAH l’agrée) s’est tut un moment, a médité puis a dit : « Par Allah, tu es certes, ô Messager d’Allah, plus aimé à moi que mon père, mon fils et ma propre personne. » Le Prophète (ﷺ) dit alors : «Maintenant Ô Omar ! Maintenant tu as vraiment cru ».
Voici la vérité de la foi.
Quant à Omar, c’est une autre histoire, gloire à Allah. Il vient en dernier et assume les positions les plus élevées. Il ne s’est pas converti la première année, ni la deuxième, ni la troisième, ni la quatrième, ni la cinquième : il est entré en islam au cours de la sixième année de la mission, mais il est devenu rapidement la deuxième plus importante figure de l’histoire musulmane, il est devenu le deuxième homme le plus aimé du Prophète (ﷺ) après Abou Bakr. C’est pour cela que le Prophète (ﷺ) disait toujours : « Je suis allé avec Abu Bakr et Omar, je suis entré avec Abu Bakr et Omar… ». Il est également enterré à côté du Prophète (ﷺ) dans le noble appartement, avec Abou Bakr.
Donc, l’amour du Prophète (ﷺ) doit remplir ton existence et ta vie, ta vénération envers le Prophète (ﷺ) ne se réalise que par le suivi de sa sira. En lisant sa biographie, tu apprends.
Nous avons constaté ces dernières années, et peut-être allons-nous le voir encore dans les années à venir, que quand les ennemis d’Allah ont osé le dénigrer (ﷺ), comme cela s’est produit dans certains pays avec des images abusives, des musulmans se sont précipités pour condamner cela. Certains d’entre eux vont aux extrêmes et cela mène à des manifestations, des guerres, des explosions et des attentats terroristes. Ceux-là aiment le Prophète (ﷺ), mais ils ont emprunté le mauvais chemin car, si leur amour était sincère, ils n’auraient pas fait ces choses que le Prophète (ﷺ) rejette et désavoue.
Par conséquent, si tu apprends et tu étudies sa vie comme il se doit, tu sauras comment (avec un amour équilibré qui satisfait Dieu et Son Prophète (ﷺ) l’aimer).
Cinquièmement :
Les qualités sublimes du Prophète (ﷺ) et sa sira sont une immense voie pour le musulman, ce musulman qui cherche le bien et qui veut une bonne vie dans ce monde et dans l’au-delà.
De quelle voie parlons-nous ? Etudions les qualités sublimes du Prophète (ﷺ), sa morale, sa description, examinons sa générosité par exemple. Sa générosité est extraordinaire car il donnait, comme l’a décrit un bédouin, comme une personne qui ne craint pas la pauvreté.
Si on lui demandait son rida (un habit), alors qu’il ne possédait que lui, il le donnait. Il ne prononçait le mot « non » (« la ») que dans le tachahoud, et si ce n’était pas le tachahoud son non serait un oui !
Comment peux-tu ne pas l’aimer (ﷺ) ? Le Prophète (ﷺ) possédait d’immenses caractères moraux. Avec l’étude de la sira, tu apprends la générosité: il a donné à un bédouin qui ne le connaissait pas un troupeau qui s’étendait entre deux vallées, mille moutons ou brebis.
L’un de nous pourrait se montrer avare si on lui demandait une brebis qu’il possède. Le Prophète (ﷺ) a vu ce bédouin regarder les butins recueillis suite à la bataille de Hounain, bouche bée, ce qui signifie qu’il a ouvert la bouche de surprise lorsqu’il vu tous ces biens et butins (si l’un de nous voyait dans une salle d’exposition plusieurs types de voitures luxueuses, peut-être, s’il aime les voitures, sa bouche restera ouverte de cette façon.) Le Prophète (ﷺ) le regarda et lui dit : « Tu le veux, ce troupeau te plait ? » Il répondit oui. Il dit alors (ﷺ) : « Il est à toi ! » L’homme fila vers sa tribu en disant : « Ô gens, embrassez l’Islam et allez vers Mohammed (ﷺ) car, par Dieu, il donne à la manière de celui qui ne craint pas la pauvreté.»
Ceci est notre maître (ﷺ), voici notre exemple (ﷺ).
Quant à son courage, tu peux en parler sans aucune contrainte. Ali (que Dieu soit satisfait de lui) dit : « Lorsque la bataille s’avançait, nous nous protégions derrière le Prophète (ﷺ). »
Ali le courageux se cache derrière le Prophète (ﷺ) qui s’avance devant les mécréants sans peur ni frayeur en disant : « Je suis le Prophète véritablement, je suis le fils de Abdelmouttalib, venez !»
Si tu apprends de son courage (ﷺ), de sa sira, de son caractère moral, au milieu de ces tentations qui déferlent comme des vagues à notre époque, cela est comparable au fait de se protéger derrière lui (ﷺ).
Quand nous voyons tous ces groupes qui ont changé la religion d’Allah (glorifié et exalté), que faisons-nous ? Nous ne pouvons que nous protéger par sa sira (ﷺ) et apprendre de sa morale et de ses vertus. Alors tu sauras qu’il est le chemin à travers lequel, si il est suivi, tu seras sauvé.
Que dit Abou Bakr dans l’expédition de Al Houdaybia ? « Ô Omar, accroche toi à son câble, maintiens toi accroché à lui et tu seras sauvé. »
Et toi, si tu t’accroches aux caractères du Prophète (ﷺ), tu seras sauvé avec la permission d’ALLAH le Très Haut.
Sixièmement :
Connaître la grande génération, la génération des Compagnons (qu’Allah les agrée), leurs atitudes avec le Messager (ﷺ), leur dévouement au service de sa loi, leur sacrifice pour lui, de leurs enfants, leur argent, leurs propres personnes, et l’étendue de leur désir de le suivre, dans toute parole, acte, ordre ou interdiction. Il était en tout cela un guide pour eux.
Il ne fait aucun doute que la biographie prophétique est pleine d’histoires des Compagnons (qu’Allah les agrée). La connaissance de cette admirable génération est une cause importante pour la sauvegarde, pour la clarté de la vision, la connaissance du message. Les entreprises actuelles ont toutes une vision, une mission et des stratégies.
Comment peut-on la connaître si on ne connaît pas la sira du Prophète (ﷺ) ?
Par exemple le Prophète (ﷺ) dit : « Le meilleur des siècles est le mien, puis ceux qui les suivront puis ceux qui viendront après ces derniers ». Les gens de la science ont dit : le siècle désigne la génération, donc il a certifié (ﷺ) la supériorité pour ces trois générations.
Le meilleur des siècles est le mien, c’est-à-dire les Compagnons, puis ceux qui les suivront c’est-à-dire les « tabi’ine », puis ceux qui viendront après ces derniers.
C’est de ces générations privilégiées que nous pouvons apprendre et être guidés, car ils ne se mettent pas d’accord sur un égarement, et ils sont les gens les plus proches du Prophète (ﷺ).
Donc, ce sont eux qui connaissent le mieux le sens de ses paroles lorsqu’il (ﷺ) dit un hadith ; ils sont les plus proches de la révélation du Coran et c’est donc eux qui connaissent le mieux son interprétation.
Abdallah ibn Mass’oud (qu’ALLAH l’agrée) a dit : « J’ai appris de la bouche du Prophète (ﷺ) plus de soixante-dix sourates », ce qui signifie qu’il a appris directement plus de deux tiers du Coran de la bouche du Prophète (ﷺ). Il fait partie également des lecteurs certifiés du Coran desquels le Prophète (ﷺ) a ordonné qu’on apprenne le Coran. Il a ordonné en effet d’apprendre le Coran de quatre personnes et parmi eux Ibn Oum ‘Abd qui n’est autre que Abdallah ibn Mass’oud.
Donc leur proximité avec le Prophète (ﷺ) et leur connaissance à son propos, son apprentissage sont la preuve qu’ils ont reçu beaucoup de science. Alors, l’étude la sira permet d’apprendre à leur sujet et de les connaître, on apprend des noms qu’on ne connaissait pas avant.
Pose la question si tu veux sur Salama Ibn Al-Akwa’. Il va te dire : « Salama qui ? C’est un nom masculin ça ? Et fils de Al-Akwa’ en plus (celui qui a un coude tordu ou grand), c’est quoi ce nom ?»
Tu questionnes les gens à son propos mais ils ne savent rien sur lui, ils ne savent pas qu’il fait partie des meilleurs soldats (qu’ALLAH l’agrée), tellement qu’il a fait trois fois l’allégeance (bay’a) sous l’arbre avec le Prophète (ﷺ), au début, au milieu, et à la fin. Il a dit : « Nous prêtâmes allégeance au Messager (ﷺ) au prix de nos vies, puis, il dit (ﷺ) : “Où est Salama ?” Je répondis : “Me voici, ô Messager d’Allah.” Il dit : “Prête allégeance. » Je dis : “Ô Messager de Dieu, j’ai prêté allégeance avec le premier groupe.” Il dit : “Prête allégeance.” Alors j’ai prêté allégeance (une seconde fois) au milieu. À la fin, il dit une fois de plus (ﷺ) : “Où est Salama ?” Je répondis : “Me voici, ô Messager d’Allah.” Il dit : “Prête allégeance.” Je dis : “Ô Messager de Dieu, j’ai prêté allégeance avec le premier groupe et au milieu.” Il dit : “Prête allégeance !” Alors j’ai prêté allégeance. »
Posez la question sur Salama Ibn Al-Akwa’. On ne sait pas qui il est. Posez la question sur le chef des Beni ‘Abd Alach-Hal, le chef des Aws, Sa’d bin Mou’ad, celui pour qui le Trône du Tout Miséricordieux a tremblé à sa mort. Posez la question sur les hommes autour du Prophète (ﷺ), sur les dix promis au Paradis : Abou Bakr, Omar, Othmane l’homme au deux lumières, Ali Ibn Abi Taleb, le Amine de cette communauté Abou ‘Oubaida, Amer Bin Al-Jarrah, le plus riche Abdarrahman Bin ‘Awf, l’oncle maternel du Prophète (ﷺ) Sa’d Ibn Abi Waqqas, le généreux charitable Talha Ibn ‘Abdellah, Az-Zoubeir Ibn Al’Awam le fils de sa tante (ﷺ), ou Sa’id Ibn Zaid fils de Omar Ibn Annoufeil.
Dix hommes parmi les meilleures créatures d’Allah, le Prophète (ﷺ) est décédé alors qu’il était satisfait d’eux.
Lorsque tu apprends leurs états, que tu sondes leurs histoires, cela suscite en toi un amour complet et accompli envers ces Compagnons qui sont les meilleures des créatures après les Prophètes sans aucun doute.
Je demande à Allah qu’Il me fasse ressusciter avec eux le jour du jugement dernier.
Septième et dernier point :
Il y a dans l’étude de la sira une aide pour la compréhension de toute la religion.
Tu ne peux comprendre la religion complètement et avec approfondissement qu’avec l’étude de la sira. Tu connaîtras alors les lieux et les raisons de la révélation des versets, tu connaîtras la raison de sa parole (ﷺ) : « Les gens de La Mecque connaissent mieux ses ramifications », tu comprendras pourquoi il a fait (ﷺ) ce qu’il a fait, tu comprendras les sujets liés au dogme et à la croyance. Le Messager (ﷺ) est resté à La Mecque 13 ans, appelant les gens à la croyance, à la morale. Les préceptes comme la zakat ou la prière n’étaient pas encore bien définis, ils sont arrivés qu’après le voyage nocturne (isra) et l’ascension (mi’raj), il n’y avait pas encore de législation comme il en sera la cas plus tard à Médine.
Donc tu apprendras les questions liées à la croyance, les Noms et les Attributs, tu apprendras comment se comportait le Prophète (ﷺ) sur les sujets liés à la jurisprudence (fiqh), et si sa vie (ﷺ) était une application de la religion dans son ensemble, alors tu comprendras cette religion en étudiant sa sira (ﷺ), et tu pourras ainsi repousser les soupçons.
Le Prophète (ﷺ) a signé la trêve d’Houdaibiya, tu vas comprendre que pour nous cette trêve qui représente une humiliation en apparence contient en vérité plusieurs enseignements, tu connaîtras les limites du responsable ou du gouverneur (wali al-amr), ce qu’il peut faire et ce qu’il ne peut pas faire.
Mais si tu n’étudies pas la sira, tu sera très loin de comprendre, c’est pour cela qu’Allah (glorifié et exalté) a dit : {Ou n’ont-ils pas connu leur Messager, au point de le renier ?} (sourate Al Mouminoun 23, verset 69)
Vous devez connaître votre Messager (ﷺ) et étudier sa sira. Les sources sont très nombreuses, il faut chercher comme nous l’avons indiqué chez les gens du juste milieu, il y a une abondance en cela grâce à Allah.
A titre d’exemple, la sira de Ibn Hicham, qui est la quintessence de la sira de Ibn Ishaq; il y a aussi la sira de Ibn Kathir qu’on trouve dans son livre Albidaya Wanihaya ; Adhahabi a écrit aussi sur cela dans son livre « L’histoire de l’islam » et autres livres valeureux. Parmi les modernes, on peut citer le livre intitulé « Le nectar cacheté » qui est une bonne synthèse de sa sira (ﷺ).
Et bien sûr sans aucun doute, la plus grande source de la sira est le Livre d’Allah le Très Haut, qui relate quelques événements de cette biographie. Ensuite les livres de la Sunna authentiques comme le Sahih de l’Imam Boukhari, le Sahih de l’Imam Mouslim, les Sounan de Ibn Daoud, An-Nisai, At-Tirmidhi, Ibn Majah, le Mousnad de l’Imam Ahmad, le Mouwatta de l’Imam Malik, tous ceux-là sont des livres de Sunna .
Rédigé par le pauvre serviteur en Allah,
Mohammad Al-Mansour Al-Moḥieddine Tidjânî,
Mendiant à la porte de la Miséricorde,
Buveur aux sources de la Présence,
Et atome de poussière sous les pieds du Sceau de la Sainteté Mohammedienne,
Sîdî Ahmed Tidjânî (qu’Allâh sanctifie son secret).