Ne regarde jamais une âme avec mépris

Sache, mon frère, ma sœur…
Dans chaque créature qu’Allâh a créée,
il y a une valeur, un secret, une lumière,
que seuls perçoivent les cœurs remplis d’amour et de miséricorde.

Ce n’est pas avec les yeux du corps qu’on voit cela.
C’est avec le regard du cœur, lorsqu’il est purifié de l’orgueil et du mépris.

Celui qui aime pour Allâh,
et qui regarde les gens avec compassion et espérance,
sera guidé vers des trésors cachés chez les plus simples d’apparence.
Et celui qui juge selon la faute apparente,
sans miséricorde, sans patience,
risque de passer à côté de ceux qu’Allâh aime en secret.

Écoute ce récit rapporté dans les recueils authentiques.
Cette éducation prophétique que beaucoup ont oubliée…
Médite… et laisse-la éclairer ton cœur.

Il y avait, à l’époque du Prophète Muhammad (sallAllâhou ‘alayhi wa sallam),
un homme prénommé ‘Abdallâh,
connu pour son affection sincère envers Allâh et Son Messager.

Il aimait tant le Prophète qu’il avait l’habitude de lui offrir des mets délicieux :
du miel, du beurre, ou d’autres douceurs,
qu’il prenait chez les marchands sans les payer.
Quand le vendeur réclamait son dû, il allait voir le Prophète (sallAllâhou ‘alayhi wa sallam)
et lui disait avec candeur :

« Ô Messager d’Allâh, peux-tu lui payer ce que je t’ai offert ? »

Le Prophète souriait, et payait.
Il ne le grondait pas, car il connaissait la vérité de son cœur.

Mais cet homme avait aussi une faiblesse :
il buvait.
Et il lui arrivait d’être ivre dans les rues de Médine.
Il était puni à plusieurs reprises, selon la Loi.
Un jour, après un énième châtiment, un Compagnon s’exclama :

« Qu’Allâh le maudisse ! Combien de fois faudra-t-il le punir ?! »

Mais le Prophète Muhammad (sallAllâhou ‘alayhi wa sallam) répondit avec force et douceur :

« Ne le maudis pas ! Car, par Allâh, il aime beaucoup Allâh et Son Messager.
N’aide pas le Diable contre ton frère.
»
(Rapporté par al-Bukhârî et d’autres)

Voilà la balance du Prophète.
Il ne voyait pas seulement la faute, mais aussi l’amour.
Il ne fuyait pas les faibles, il les élevait par son regard.
Et il ne permettait pas qu’on humilie une âme aimante,
même si elle était encore prisonnière d’un combat.

Et souviens-toi…

وَمَا أَرْسَلْنَاكَ إِلَّا رَحْمَةً لِّلْعَالَمِينَ
« Et Nous ne t’avons envoyé qu’en miséricorde pour les mondes. »
(Sourate Al-Anbiyâ’, 107)

Le Prophète Muhammad (sallAllâhou ‘alayhi wa sallam) est la miséricorde offerte à tous,
et celui qui le suit vraiment, porte la miséricorde dans son regard.

Ne méprise jamais un cœur.

Rédigé par le pauvre serviteur en Allah et disciple de Cheikh Ahmed Tidjani (qu’ALLAH sanctifie son précieux secret),
Mohammed El Mansour El Mohieddine Tidjani