Question-réponse 62
Je constate que certains disciples ne font que rarement la wadhifa en groupe, et certains n’entrent pas dans l’assemblée pendant la récitation, et certains par moment ne récitent pas, est-ce que cela a une influence sur l’engagement dans la tariqa ?
REPONSE
En effet, nous constatons souvent que les préceptes et les fondements essentiels de la Tariqa sont négligés, que l’engouement de certains disciples ne s’oriente que vers la recherche de secrets, affichant ainsi leur convoitise au profit d’oraisons méritoires. La pratique des oraisons essentielles que sont le Lazim, la Wadhifa et la Hadra du Joumou’a est sous-estimée et sa portée incontournable sur l’évolution du disciple est dépréciée. Pourtant, Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) et ses compagnons ont laissé des actes et des recommandations plus que clair à ce sujet, nous allons faire un rappel :
En ce qui concerne le fait de se réunir au moins une fois par jour pour l’accomplir en assemblée pour les hommes, il faut savoir que même si aujourd’hui la négligence de ce point ne nous rompt pas d’avec la voie, à une certaine époque ce point était considéré comme une rupture et une cause d’exclusion. En effet, Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) avait dit dans une lettre adressée aux disciples de la ville de Guemar en Algérie :
« […] Quant au Wadhifa, c’est une fois entre le jour et la nuit, à n’importe lequel des moments favorables pour le faire en groupe, s’il y a un groupe, s’il est accompli seul c’est alors à n’importe quel moment souhaité. Mais, se regrouper pour la faire en groupe est une condition de validité. Les gens de la ville doivent le faire et s’ils l’abandonnent entièrement, sans jamais se regrouper, alors ils se sont opposés et sont sortis de la Tariqa. Celui qui y contrevient, en raison d’une excuse valide, sans désir d’y contrevenir, alors celui-là, c’est comme s’il y était et il peut l’évoquer seul, celui qui y contrevient sans aucune excuse s’est perdu lui-même en délaissant des bienfaits nombreux qui n’ont pas de limites, ni de fond […] » (Cf. Compagnon Sidi Mohamed Sassi)
Cela a été abrogé et allégé, c’est devenu un devoir exigé, mais sa négligence répétée sans aucune excuse, peut entrainer une exclusion de la voie, qu’Allah nous en préserve. Cet allègement est mentionné dans une autre lettre de Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) adressée à Sidi Mahmoud Tounsi (qu’Allah l’agrée) :
« […] Quant à la Wadhifa, je te mets en garde fortement contre son délaissement. Ceux qui la délaissent, d’entre mes compagnons, ont perdu un bien énorme qu’ils ne peuvent récupérer. Celui qui trouve la Wadhifa auprès des disciples (en groupe), c’est mieux et plus élevé. S’il ne la trouve pas, il la récite seul, mais il ne doit jamais la délaisser. Il la récite une fois entre le jour et la nuit et sache que quiconque trouve sa récitation (en groupe) chez les disciples, mais préfère la faire seul s’est trompé […] » (Cf. Compagnon Sidi Mahmoud Tounsi)
Ce qui est certain c’est que le disciple sincère dans l’engagement de sa voie et qui prétend aimer et suivre Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) ne peut que fournir l’effort afin de respecter les conditions d’affiliations à la voie à laquelle il a adhéré. Et parmi ses conditions c’est de se réunir pour l’accomplissement journalier de la Wadhifa et le vendredi pour celui de la Hadra Joumou’at. Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit :
« […] Ce dont nous insistons auprès de vous est la vigilance vis-à-vis de l’observance des conditions de votre Tariqa à laquelle vous vous êtes affiliés, accomplissez votre Ouird (Lazim) et votre Wadhifa comme il est d’usage […] » (Cf. Compagnon Sidi Mohamed Sassi)
Malheureusement nous avons été témoins, dans de nombreux endroits et plusieurs pays, de centaines de Zaouiya qui n’ouvraient que le vendredi pour l’accomplissement de la Heïlala. Le reste du temps, les disciples habitant ces endroits ne se réunissaient pas pour accomplir ensemble leur Wadhifa comme il est d’usage. Cette grave déficience ne peut qu’influer négativement les personnes concernées, car la règle du regroupement pour accomplir les Oraisons de groupe suit la règle de la prière, or le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) a dit, selon Abou Darda (qu’Allah l’agrée) qui rapporte : « J’ai entendu le Messager de Dieu dire : « Quand dans une ville ou à la campagne il y a trois hommes qui ne font pas la prière en commun, c’est que certainement le Diable les a mis sous son emprise. Astreignez-vous donc à la prière en commun, car le loup ne mange du troupeau que la bête isolée ». »
Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit : « Si vous saviez ce que contient comme mérite la Wadhifa vous y viendriez même en rampant ». La cause de ces propos est due au fait qu’un frère trouvait pesant ses allées et venues pour la Wadhifa, ceci en raison de son âge avancé, de la lourdeur de son corps et de l’éloignement de sa maison et de plus, c’était l’hiver. Donc il présenta ses excuses en raison de sa situation et Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) lui répondit par les propos cités précédemment.
Il est important de rappeler que la présence d’une Zaouiya n’est pas nécessaire pour respecter cet engagement, mais que tout lieu pur, que ce soit dans une mosquée ou dans un appartement qui permet de se réunir pour l’accomplir en groupe est suffisant. Il suffit de deux personnes pour former un groupe, mais plus le nombre est grand et plus le profit l’est également. Ainsi Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret), avant la construction de la Zaouiya bénie de Fès, se réunissait avec ses compagnons chez lui. Nous connaissons plusieurs disciples résidants des pays non musulmans qui s’évertuent à contacter les disciples de leurs régions afin de pouvoir se regrouper quotidiennement dans un lieu pour la récitation de la Wadhifa. Qu’Allah les récompense pour leurs efforts et certes leurs récompenses est immense.
Selon Abou Darda (qu’Allah l’agrée), il a rapporté que le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) a dit : « Allah ressuscitera des gens le jour du jugement avec une lumière sur le visage, ils seront sur des chaires en perle et ils seront enviés par les gens, alors que ce ne sont pas des prophètes, ni des martyrs ». Un bédouin se jeta à ses genoux puis dit : « Ô ! Messager d’Allah, décris-les-nous pour qu’on puisse les reconnaître ». Il dit (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) : « Ce sont des gens qui s’aiment et qui sont de tribus et de régions différentes qui se sont réunis pour l’évocation d’Allah et qui l’évoquent ». Rapporté par Tabarani avec une chaîne bonne (Hassan).
Selon ‘Amrou Ibn ‘Abassa (qu’Allah l’agrée), il a rapporté que le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) a dit : « À la droite du Tout-Miséricordieux -et ses mains sont droites- il y a des hommes qui ne sont ni des prophètes, ni des martyrs et qui troublent la vue de ceux qui les regardent à cause de l’éclat de leur visage ; ils seront enviés par les prophètes et les martyrs à cause de leur position et de leur proximité d’Allah ». Il lui fut demandé : « Ô ! Messager d’Allah, qui sont-ils ? ». Il dit (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) : « Ce sont des groupes de tribus diverses qui se rassemblent pour l’évocation d’Allah et qui choisissent les meilleurs propos comme on choisit les meilleures dattes ». (Tabarani, Tirmidhi, Ahmed)
Le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) a dit : « Il n’y a pas un peuple qui se réunit pour évoquer Allah, ne désirant que son Visage, sans que ne les interpelle un héraut du ciel leur disant : « Levez-vous, vous avez été pardonné, vos péchés ont été changés en bonnes actions » ».(Ahmed)
Il est rapporté dans El Ifadat-l-Ahmediya que Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit : « Celui qui assiste à l’assemblée de la Wadhifa tous les jours, il ne lui sera inscrit aucun péché ».
Sidi ‘Ali Harazim (qu’Allah l’agrée) a écrit aussi, parmi les conseils que le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) transmis à Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) : « Le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) a dit aussi par rapport au Dhikr le jour du vendredi : « Dis-leur que tous ceux qui ont pris mon Ouird, ils ont alors une grâce que rien ne peut égaler, que ce soit en ce monde et dans l’au-delà. Et tous ceux qui assistent à ce Dhikr avec le groupe, ils ont alors un bien qu’aucune œuvre ne peut égaler, et ceux qui ne viennent pas à la Zaouiya et qui n’assistent pas à la Wadhifa et au Dhikr du vendredi, ceux-là n’obtiendront pas la grâce de ce Ouird, sauf pour celui qui a un empêchement pris en compte par la Loi pour certains moments et non pas tout le temps […] »
Il a rapporté aussi, toujours de la part du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) : « L’affaire sur laquelle nous insistons auprès de toi, c’est que toute personne qui prend notre Ouird et qui pénètre sous notre protection, appelle-la pour qu’elle vienne auprès de toi et dis-lui : « Tu te dois de venir remplir la Zaouiya et réciter la Wadhifa (en groupe) » sauf s’il lui survient un empêchement pris en compte par la Loi, à certains moments et non pas tout le temps. Celui qui va à l’encontre de cela, celui-là n’est pas de nous et nous ne sommes pas de lui, et on craint pour lui qu’il ne finisse mal sa vie s’il est en infraction vis-à-vis de notre Ouird, vis-à-vis de notre Tariqa, vis-à-vis de notre Zaouiya et vis-à-vis de notre Wadhifa. Nous sommes loin de lui et il est loin de nous, et nous craignons qu’il s’expose à la perdition imminente dans ce monde et dans l’au-delà […] »
Dans une lettre de Sidi Mohamed el Habib (qu’Allah l’agrée) fils de Seïdina, conseillant les frères, il mentionne encore comme propos prophétique rapporté par Sidi Hajj ‘Ali Harazim (qu’Allah l’agrée) à l’égard de Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) ceci :
« Toute personne qui prend mon oraison et pénètre dans mon enceinte, qu’elle ne délaisse pas la Wadhifa (en groupe) en se contentant du Ouird (lazim). Celui qui s’impose l’accomplissement de mon Ouird et de ma Wadhifa, alors je m’imposerais mon intercession pour lui, qui ne l’abandonnera jamais même pas l’instant d’un clin d’œil, jusqu’à ce qu’il soit dans mon voisinage. Celui qui veut le Ouird mais qui délaisse la Wadhifa, il ne pourra atteindre cette particularité immense, car elle est réservée pour l’accomplissement du Lazim et de la Wadhifa ensemble.
Quant à toi, ô mon bien-aimé, ne laisse aucun de tes compagnons sans lui ordonner la récitation du Lazim et du Wadhifa sauf s’il survient une excuse valable. Le Ouird peut être accompli où qu’il soit, quant à la Wadhifa elle doit s’accomplir dans la Zaouiya (en groupe). Leur récitation ensemble contient des secrets et des particularités et parmi elles il y a le fait qu’elle est une sûreté pour la région où elle est récitée, c’est-à-dire une protection par sa récitation contre toutes les formes de malheur. Et méfie-toi de laisser ceux qui ont pris ton Ouird ne pas venir à la récitation de la Wadhifa, et sa récitation, comme déjà dit, doit se faire correctement. Comportez-vous avec bienséance et méditez autant que possible […] »
En ce qui concerne le cas de ceux qui n’intègrent pas l’assemblée, mais qui récitent à l’écart, il s’agit là aussi d’une négligence qui fait perdre des profits immenses. Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit à une personne qui avait effectué le Dhikr en groupe, mais qui n’était pas rentré dans les rangs : « Et combien de bien t’a échappé ! ». On peut soit faire le Dhikr en rang, soit en carré, cela afin d’être positionné et de se faire face comme le dit le verset : « […] et ils se sentiront frères, faisant face les uns aux autres […] » (Sourate 15 El Hijr, verset 47). Être face à son frère croyant est préférable à s’orienter vers la Qibla.
Il y a aussi la condition d’être serré les uns aux autres et de ne pas laisser d’emplacement vide conformément à la parole du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) qui dit : « Serrez vos rangs, car Chaïtan se met entre les intervalles » (Ahmed). Le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) a dit : « Faîtes vos rangs et alignez-les comme les anges les alignent, rapprochez vos épaules, comblez les espaces vides et prenez les mains de vos frères avec gentillesse et ne laissez pas d’espace à Chaïtan. Celui qui lie un rang, Allah se tourne vers lui et celui qui coupe un rang Allah se détourne de lui » (Rapporté par Abou Daoud)
Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a évoqué que le Dhikr effectué dans le rang est préférable au Dhikr effectué à l’écart du rang, isolément, en raison du verset qui dit : « Allah aime ceux qui combattent dans son chemin en rang serré pareil à un édifice renforcé » (Sourate 61 Le rang, verset 04) La cause pour laquelle il récitait ce verset est que les gens ne voulaient pas entrer dans les rangs le jour du vendredi. Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) les encourageait à cela et les incitait en raison de l’amour d’Allah réservé à celui qui le fait. Parmi les secrets aussi, c’est que Chaïtan ne peut pénétrer entre les rangs et insuffler que s’il trouve des intervalles.
Parmi les devoirs et marques de bienséance figure aussi l’effort pour faire concorder les voix harmonieusement et réciter chaque grain sans rien en négliger. Une personne qui, sans contrainte ou sans excuse, laisse passer un ou plusieurs grains sans l’avoir évoqué avec le groupe, est redevable de ce manquement et se doit de rattraper individuellement le même nombre de grains que ceux qui ont été négligés. La seule exception, c’est lorsque que cela survient suite à un bâillement ou par le fait d’avoir toussé…dans ces cas il n’est pas nécessaire de rattraper les grains manqués, mais préférable.
Il est rapporté par Sidi Ahmed Soukeïrij (qu’Allah l’agrée) dans Kaoukab El Wahaj que si une personne qui fait sa Wadhifa en groupe et qui éternue, bâille ou tousse et qu’à cause de cela elle a été devancée d’un ou deux « Istighfar », Salat Fatihi ou autre parmi les piliers, elle doit alors continuer le Dhikr avec eux et lorsque ceux-ci terminent le pilier du Wadhifa, elle rattrape ce qui lui manque pendant qu’eux récitent les formules de glorification. Si ce n’est qu’un ou deux grains, cette personne peut aussi réciter à voix basse plus vite afin de les rattraper. Cependant, si ce dernier craint de perturber le groupe, alors il est préférable qu’il suive le groupe et qu’une fois l’un des piliers terminé, il en profite pour rattraper ces deux grains et il ne doit aucune réparation pour cela (Cheikh Idriss El Iraqi (qu’Allah l’agrée) mentionne le fait que par la Baraka du groupe, et dans ces cas de figure mentionnés, même si les grains ne sont pas rattrapés, la Wadhifa reste valide).
Sidi Mohamed el Habib (qu’Allah l’agrée) a écrit aussi dans ses conseils : « Sachez qu’il m’est parvenu des nouvelles sur vous qui me procurent de la compassion et m’obligent à vous envoyer ces conseils pour qu’ils soient un profit et un rappel envers ceux à qui Allah destine du bien. Il m’est parvenu sur vous que certains parlent pendant la récitation du Wadhifa et ils ne s’associent pas à cette assemblée selon la bienséance et le respect qu’elle réclame…Ô mes frères, voici-là ce qui coupe et empêche d’atteindre les stations promises comme énoncé par le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) à Sidi Hajj Ali Harazime (qu’Allah l’agrée).
En effet, celui-ci a mentionné dans certains passages qu’il a vu le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) au milieu de l’assemblée en train d’aligner les rangs avec sa main bénie comme s’ils étaient une bâtisse consolidée, l’un collé à l’autre, et il les asseyait comme lors de la prière jusqu’à ce que les rangs soient complets, ensuite le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) s’assit avec ses nobles compagnons et il regardait chaque personne. Si une personne se trompait, il le désignait avec un bâtonnet de lumière et le menaçait, en lui disant : « Récitez convenablement, récitez convenablement, récitez convenablement. N’avez-vous donc pas peur pour vous-même ? N’avez-vous donc pas peur pour vous-même ? Ne vous trompez pas ainsi. »
Le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) disait : « Comportez-vous convenablement face à Allah et son Prophète et craignez Allah dans votre façon de réciter et dans votre comportement, car certes je partage cette assemblée et j’y suis présent, celui qui en accomplissant le Wadhifa va à l’encontre de la récitation convenable, de la bienséance (Adeb), de la pudeur, ne suivant pas la récitation par son cœur et voulant s’empresser afin de me quitter, qu’il ne s’en prenne alors qu’à lui-même […] »
Donc en résumé pour devenir un véritable disciple de la Tariqa et profiter de ses grâces immenses, on se doit de respecter et d’honorer les oraisons que le bien aimé Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) a confiées à notre maître le Pôle Caché. Tout effort fait dans ce sens devient lumière et propulse le disciple dans les degrés spirituels élevés, car c’est ainsi qu’ont été éduqué les compagnons de Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) et c’est par ceci qu’ils ont acquis l’amour sincère envers le Sceau de la Sainteté Mohammadienne.
L’évolution spirituelle du disciple au sein de cette noble Tariqa dépend entièrement de son dévouement pour se conformer aux règles et conditions de la Tariqa, en permettant le meilleur accomplissement possible des oraisons obligatoires que sont le Lazim, la Wadhifa et le Heïlala. C’est-à-dire les effectuer dans leurs temps d’accomplissements, se réunir au moins une fois par jour pour la Wadhifa et le vendredi pour le Heilala dans la mesure du possible, accomplir ses prières en groupe autant que faire se peut, accomplir régulièrement un certain nombre de Salat Fatihi par jour en plus de nos oraisons…et d’autres conditions liées à notre affiliation.
C’est en cela que se trouve l’évolution du disciple et non pas, comme le pensent certains, dans l’accumulation de secrets et formules d’évocations particulières telles que Sayfiyou, Hizbou-l-Bah ou toutes autres œuvres méritoires. Ceux qui pensent ainsi sont à l’image de ceux qui espèrent atteindre la piété dans l’Islam tout en négligeant le perfectionnement des prières obligatoires que sont les cinq prières pour s’efforcer d’accumuler l’accomplissement de prières surérogatoires. C’est un acte d’ignorance qui ne rapporte rien, mais au contraire fait perdre beaucoup et comme l’a dit Allah dans la Hadith Qouddoussi : « […] sache que l’action sans la science est semblable à un arbre sans fruit […] ».
Ce rappel n’a pas pour objectif d’orienter à observer les défauts de nos frères dans leur pratique, mais de nous exhorter à être attentifs à nos propres négligences afin de réformer nos œuvres en vue de la Satisfaction Divine et à nous aider mutuellement, nous conformant ainsi à la parole d’Allah qui dit : « Entraidez-vous dans l’accomplissement des bonnes œuvres et de la piété et ne vous entraidez pas dans le péché et la transgression. Et craignez Allah […] » (Sourate 5 La Table servie, verset 2)
Recherche et traduction par la Zaouiya Tidjaniya El Koubra d’Europe