Sidi ‘Abbas Charaibi, qu’ALLAH l’agrée
Le savant pieux, le connaissant Abou Ahmed Sidi ‘Abbas Charaïbi (qu’Allah l’agrée) prit la Tariqa des mains mêmes de Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret). Il but à son bassin jusqu’à devancer ses contemporains.
La raison qui l’incita à prendre la Tariqa Mohammediya est la suivante : Le sultan Maoulana Souleïman, qu’Allah sanctifie son âme au Paradis, avait pour coutume de réunir en sa présence des savants majestueux, les sommités de son époque, en vue de l’évocation et de l’enseignement de la science ainsi que la lecture des exégèses. Parmi ces savants se trouvait notamment Sidi ‘Abbas Charaïbi (qu’Allah l’agrée) qui était un de ceux qui récitaient. À son arrivée à Fès, Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) fut convié à cette noble assise. Il se retrouva donc présent au sein de cette assemblée. Ce jour-là, il s’agissait du commentaire de la sourate An-N AS et à cette occasion un Cheikh se nommant Taïeb ibn Kirane commença à en en faire l’exégèse, eu égard à son rang élevé dans le domaine de la science apparente et livresque. Il fut d’ailleurs tellement éloquent sur le sujet qu’il pensait que personne n’égalerait le niveau de son interprétation, chose que pensaient également plusieurs autres membres de cette assemblée.
Après son intervention devant cette noble assise, le Sultan se tourna vers Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) et lui demanda : « Que dit le Cheikh sur ces versets ? ». Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) commença donc à s’exprimer sur le sujet tout en exposant des arguments logiques et scripturaires jusqu’à parvenir précisément au point que le savant Taïeb ibn Kirane avait si bien détaillé, lui qui pensait encore à ce moment-là que personne ne serait en mesure d’égaler son exégèse. Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) parvenait cependant sur ce point précis et stipula à cet instant l’inexactitude de cette exégèse et qu’il ne pouvait pas alors être pris en considération par les gens doués de compréhension. Le Cheikh en question lui dit alors, tout en haussant le ton : « Me contredirais-tu alors que je tiens cela de tel et tel commentateur ? ». Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) lui répondit : « Ces propos ne tendent pas à te viser personnellement, mais ils s’adressent plutôt à ces commentateurs en question, ne soit pas tel celui qui, quelle que soit la charge qu’on lui donne, la prend sans regarder son contenu ».
Par la suite, Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) clarifia indubitablement l’aspect réel de cette exégèse par le biais d’arguments logiques et scripturaires au point que la vérité se manifesta sans conteste à tous ceux qui étaient encore sceptiques. En effet, la vérité apparut et le faux disparut et tout le monde pouvait le confirmer. Les gens de l’assemblée déclamèrent : « Par Allah ! C’est bien cela la vérité éclatante ». Cet évènement se déroula en présence du roi, et lorsque finalement l’assemblée se dispersa en témoignant de la gratitude envers Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) et sans tarir d’éloges à son égard, le Sultan s’adressa alors aux gens restant en leur disant : « Vous connaissez le degré de Sidi Ahmed Tidjani et sa majesté dans la science apparente, sachez qu’en ce qui concerne la science cachée, il en est à la fois le père, la mère et leurs enfants, quel en est votre avis ? ». Ils répondirent : « Ces paroles sont vraies, la vérité s’est manifestée sans mensonge et la réalité s’est éclaircie pour tout le monde ».
Depuis ce jour, le savant Taïeb ibn Kirane tint rancune dans son cœur, qu’Allah lui pardonne ainsi qu’à nous tous. Quant à notre personnage, Sidi ‘Abbas Charaïbi (qu’Allah l’agrée) , il se rendit le lendemain auprès de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) pour lui demander dou’a et afin qu’il lui pardonne son manquement dans le domaine de l’adeb, car en son for intérieur et dans sa poitrine, son âme (Nefs) était en faveur de son Cheikh, Taïeb ibn Kirane. Il lui raconta également ce qui s’était déroulé après son départ de l’assemblée, lui avouant que, selon l’état respectif des gens, certains faisaient son éloge tandis que d’autres l’injuriaient.
Suite à cet incident justement, il fit un rêve la veille où il se voyait en train de discuter avec des gens de Dieu au sujet de l’affaire se rapportant à Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) , il racontait ce qui se déroula entre lui et ce groupe. Ces hommes dirent alors à Sidi ‘Abbas Charaïbi (qu’Allah l’agrée) : « Ô mon frère, n’as-tu pas entendu la parole de Dieu qui dit : « Ô vous qui croyez ! Ne soyez pas comme ceux qui ont offensé Moussa. Allah l’a déclaré innocent de leurs accusations, car il était honorable auprès d’Allah » (Sourate 33 Al-Ahzab, verset 69), c’est ainsi qu’est l’état de Seïdina Ahmed Tidjani avec ces gens-là » et il se réveilla. Sidi ‘Abbas Charaïbi (qu’Allah l’agrée) demanda l’autorisation à Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) de prendre cette Tariqa. Seïdina acquiesça et invoqua l’ouverture pour lui.
Recherche et traduction par la Zaouiya Tidjaniya El Koubra d’Europe