Sidi AbdelWahab Baniss, qu’ALLAH l’agrée
Le connaissant parfait, le pieux wali, le maître ‘Abdelwahab Baniss (qu’Allah l’agrée). Il comptait parmi l’élite des compagnons de Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) et parmi ceux qui ont eu l’Ouverture au point que Seïdina lui a dit : « Tu es pour moi ce qu’Ibn Oum Maktoum (célèbre compagnon du Prophète qui lui aussi était atteint de cécité) a été pour le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) ».
Il était très attaché à préserver sa religion, s’empressant à recueillir le bien avec acharnement et effort. Il était aveugle, mais il voyait par l’œil du cœur, d’ailleurs c’est lui qui a entendu les esprits s’échanger leurs condoléances à la suite de la mort de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret).
En effet, il revenait de la prière du Soubh d’une mosquée qui se trouvait près de la demeure de Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) et, alors qu’il marchait le long de la route, il entendit ces esprits se parler entre eux.
À ce sujet, il raconte : « Lorsque j’entendis cela, je voulus en avoir le cœur net et me rendis dans la maison de Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret). Je constatai alors que son esprit béni venait juste de quitter son corps ».
Parmi les évènements que l’on a rapportés de lui, il a dit : « J‘ai entendu Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) dire : « Lorsque vous constatez que quelqu’un possède du tabac sur lui et qu’il se trouve dans l’assemblée du Wadhifa, faites-le sortir ». »
Il a été relaté par Sidi ‘Arbi ibn Sa-ih (qu’Allah l’agrée) que notre personnage lui a dit : « L’autorisation de Mouqadem que j’ai eu de la part de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) pour transmettre le Wird est conditionné par le fait qu’il m’est interdit de le donner à celui qui consomme de ces impuretés par voie nasale, orale ou en fumant ».
Le Mouqadem Sidi Taïeb Sefîani (qu’Allah l’agrée) a rapporté aussi qu’il avait lu le titre de Mouqadem et la condition de transmission de Sidi ‘Abdelwahab Baniss (qu’Allah l’agrée), à peu près en ces termes :
« Il ne doit pas donner le Wird au consommateur de ces impuretés, qu’elles soient par voie nasale, orale ou en fumant, et cela, aussi bien pour l’utilisation du hachisch que celui du tabac et de l’opium. Par contre, il peut le donner à celui qui boit des boissons enivrantes, car de celui-là on peut espérer son repentir tandis que pour les autres la plupart ne se repentent pas de leurs méfaits ».
Sidi Taïeb Sefiani (qu’Allah l’agrée) a aussi raconté : « J’ai vu que cette condition, pour la transmission des oraisons, lui était exceptionnelle sauf pour le cas de Sidi Ibrahim Riyahi (qu’Allah l’agrée) qui, lui non plus, ne donnait pas la Tariqa à un consommateur de tabac ».
Il a été rapporté que lorsque le Mouqadem Sidi Taïeb Sefiani (qu’Allah l’agrée) partit en Tunisie pour quelques affaires, il fut invité par des frères. Parmi les gens présents dans l’assemblée certains commencèrent à faire l’éloge de Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) et de la Tariqa et ils espéraient pouvoir y entrer.
Ils dirent : « Le savant Sidi Ibrahim Riyahi nous a défendu de prendre la Tariqa du fait que l’on consomme et fume du tabac. Il a mis la condition d’abandonner cette habitude, mais nous n’arrivons pas à arrêter ».
Sidi Taïeb (qu’Allah l’agrée) leur dit alors : « Si vous êtes déterminés à prendre cette Tariqa, alors je vous la transmets, et cela, même si vous faites l’usage de tabac ».
Ils prirent la Tariqa avec une joie immense puis, en sortant de la maison, ils jetèrent leurs allumettes et s’exclamèrent : « Il n’y a aucun bien en ces choses-là et sont la cause du fait que certains Mouqadem n’ont pas pu nous donner la Tariqa ». Et ils firent le serment à Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté) de ne plus jamais en consommer dès cet instant.
Il a été rapporté aussi que le Chérif Sidi Moussa ibn Ma’zouz (qu’Allah l’agrée) faisait sortir personnellement toute personne possédant du tabac sur lui durant l’assemblée du Wadhifa.
Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit au sujet du tabac : « La consommation du tabac est interdite (haram) et l’origine de cette interdiction est la parole du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) qui dit : ” Tout ce qui provoque un état de faiblesse est interdit “. Or le tabac est pris en compte dans ce hadith (en raison de l’accoutumance que provoque le tabac) ».
Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit aussi lors d’une autre occasion : « Celui qui ne se repent pas de leur utilisation (c’est-à-dire pour le tabac ou autre substance similaire) il ne mourra pas de la meilleure fin ».
Sidi Hajj ‘Abdelwahhab ibn El Ahmar (qu’Allah l’agrée) a rapporté qu’une fois un des serviteurs de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) fut atteint d’une grave maladie et quant il arriva à l’agonie il se mit à proférer des paroles vulgaires sans que sa langue ne puisse prononcer l’attestation de foi alors qu’elle lui était répétée.
Les frères s’en étonnèrent et certains dirent : « Mais comment cela peut-il arriver à son serviteur alors que Seïdina est en vie ? ». Alors ils partirent trouver Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) et lui racontèrent l’affaire. Ce à quoi il répondit : « Interrogez sa femme sur ce qu’il faisait ! ».
Lorsqu’ils l’interrogèrent, elle décrivit ses bonnes qualités religieuses et sa fermeté dans l’obéissance à son Seigneur mis à part qu’il consommait du tabac.
Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) leur dit alors, après qu’ils lui eurent rapporté ses dires : « C’est en raison de ces herbes répugnantes, allez le voir et demandez-lui de se repentir auprès d’Allah ». Ils allèrent auprès de lui et lui racontèrent ses propos, il se repentit et suite à ce repentir il put prononcer la formule d’attestation et son esprit quitta son corps.
Recherche et Traduction par la Zaouiya Tidjaniya El Koubra d’Europe