Sidi Ahmed ibn Mohamed Fathan Bannani Fesi, qu’ALLAH l’agrée
Il fait partie des élites et parmi les meilleurs de son temps, il était raffermi dans la science et avait une haute aspiration spirituelle s’incarnant à travers la générosité et l’indulgence. Il a reçu de la part de Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) des sciences, des secrets et il a bénéficié de ses lumières. Ainsi, il a pris de la Chari’a son essence et de la Haqiqa sa contemplation. Il fut installé sur le tapis de la proximité dans la Tariqa auprès de la sainte présence Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret), il s’est abreuvé alors de la science et de l’action. Il a pris la Tariqa directement de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret), avant son père suite à ce qu’il a vu de la part du Cheikh (qu’Allah sanctifie son précieux secret) en tant que Baraka et en raison de la sympathie qu’il avait pour lui.
On rapporte qu’il est tombé un jour, ce qui a provoqué le bleuissement de ses deux jambes, on l’a donc emmené chez lui avec beaucoup de chagrin. Son père, Sidi Mohamed, est allé lui chercher des médecins et parmi eux le médecin célèbre nommé Bisantissi. Il lui a fait un plâtre et il lui a ordonné de s’allonger et de s’abstenir de tout mouvement en conseillant à son père de bien veiller à ce qu’il reste dans cet état par crainte de perdre l’usage de ses jambes. Sidi Ahmed Bannani (qu’Allah l’agrée) fut affligé à cause de cela, il a considéré que le conseil du médecin était très difficile à réaliser par conséquent il implora le secours d’Allah par l’intermédiaire de Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) puis il fut pris de somnolence en raison de la grande douleur.
Il a vu Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) accompagné d’un homme à qui il a dit : « Ô ‘Ali ! fais-lui un médicament » puis il a mis sa main bénie sur ses deux jambes et il lui a dit : « Donne-moi ta main, lève-toi et marche ». Suite à cela il a senti la fraîcheur de l’apaisement et il s’est réveillé tout en ayant la certitude que Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) lui avait apporté la guérison à travers le Wali célèbre, médecin des Aouliya, Moulay ‘Ali Boughaleb (qu’Allah l’agrée). Puis la douleur s’est estompée, il a fait bouger ses jambes et il a voulu se mettre debout. Ceux qui étaient présents avaient peur pour lui, mais il n’a pas prêté attention à leurs propos, il a pris une canne avec sa main et il s’est levé.
Son père, ayant été informé de sa volonté de se lever, s’est précipité près de lui afin de l’en empêcher. Mais il l’a trouvé dans cet état sans qu’il éprouve pourtant la moindre douleur, son père voulut le sermonner à cause du non-respect des consignes du médecin, Sidi Ahmed informa alors son père de sa vision, ainsi il se tranquillisa et il eut la certitude sur la présence de Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) et sur la concrétisation de sa Baraka. Quant au médecin évoqué précédemment, il s’est étonné de cette guérison soudaine, puisqu’il ne croyait pas en son rétablissement. Par conséquent, il a compris que cela faisait partie des prodiges de Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret). Ainsi, Sidi Ahmed Bannani (qu’Allah l’agrée) s’est rétabli entièrement. Ceci fait partie des causes qui ont incité le père de Sidi Ahmed à prendre la Tariqa de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret).
Sidi Ahmed Bannani (qu’Allah l’agrée) était très attaché à Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) depuis qu’il l’a connu, il passait la majeure partie de son temps en sa compagnie dans la Zaouiya sauf lors des nécessités. Il a eu l’accès à l’ouverture des portes de la connaissance et il a également eu accès aux secrets que Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) lui transmettait en tant qu’Ouverture Seigneuriale débordant de la sainte présence Mohammedienne. Même s’il était d’une vive intelligence et d’une science claire et limpide, lorsqu’il lui arrivait de discuter avec Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) au sujet d’un verset ou d’un hadith il restait stupéfait et étonné de la profondeur de ces propos émanant de l’océan de ses secrets. On rapporte qu’il disait : « Je me considère en tant que barbare, ne comprenant rien par moment, en présence de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) face aux irrigations infuses qu’il dictait et devant les connaissances et les ouvertures qu’il manifestait ».
On rapporte également qu’il est parti faire le pèlerinage et il a rencontré durant son voyage un groupe de personnes qui avaient l’ouverture dans cette Tariqa Ahmediya et alors qu’il parcourait le Hijez, il est passé avec un de ses accompagnateurs près d’un lieu où on l’a informé de la présence de la tombe de Sidi Untel, un compagnon. Il est rentré près de sa tombe avec l’intention de tirer la Baraka, car il n’est pas interdit au disciple Tidjani de visiter les prophètes (sur eux la paix), les compagnons (qu’Allah les agrée) ou les frères dans la voie. Après avoir accompli sa visite, on l’a informé que la tombe n’était pas celle d’un compagnon, mais celle d’un Wali et cela, après avoir parcouru une certaine distance.
Ceci l’a affecté et il n’a pas pu s’empêcher de revenir dans ce lieu puis il s’est excusé auprès du Wali comme s’il était vivant, il lui dit :« Ô Wali ! Je t’ai visité en pensant que tu étais un compagnon et puisque tu n’en es pas un, je reviens alors sur ma visite dans la forme et dans le fond et je ne manifeste aucun désir d’avoir un influx me parvenant par ton intermédiaire suite à cette visite. Si j’avais su que tu n’étais pas un compagnon, je ne t’aurais pas visité par crainte de me voir rompre d’avec ma voie ». Tous ces propos ont été annoncés avec douceur, ainsi il a manifesté le respect que l’on doit aux Wali en évoquant des excuses dignes d’un disciple sincère dans son respect envers le pacte des Chouyoukh. Enfin, il retourna à la caravane à laquelle il appartenait en les informant de son attitude, ainsi il fut la cause d’une éducation pour ceux qui étaient en sa compagnie parmi les frères qui constatèrent des actes et non pas seulement des paroles.
L’agissement de Sidi Ahmed Bannani (qu’Allah l’agrée) dans cette situation est une preuve de sa sincérité dans son attachement au pacte de son Cheikh dans la voie, car en son sein la visite est interdite. En effet, elle est la cause de la rupture de l’irrigation parvenant de la part du Cheikh au profit du disciple comme ceci est clair au sein de la voie. On peut répliquer alors : il aurait pu revenir sur sa visite seulement par son intention ceci aurait été suffisant sans avoir besoin de retourner auprès de la tombe ou bien s’abstenir de revenir sur sa visite puisqu’en vérité il n’a pas fait la visite de ce Wali là étant donné qu’il l’a visité pensant qu’il s’agissait d’un compagnon, sa visite n’est donc plus une visite interdite.
Quel est alors le secret qui motiva son agissement ? La réponse est qu’il a agi de la sorte pour bien certifier auprès des Tidjani qui étaient présents avec lui le caractère illicite dans la voie de la visite des Wali autre que les compagnons (qu’Allah les agrée) car ils auraient pu penser que cela est permis, ainsi son acte a enraciné entièrement aux yeux de tous l’interdiction de telles visites.
Recherche et traduction par la Zaouiya Tidjaniya El Koubra d’Europe