Sidi Arbi El Achhab, qu’ALLAH l’agrée

Le pieux wali, à l’amour sincère, aux prodiges étonnants et à la valeur élevée, détenteur de l’immense grâce, Sidi ‘Arbi El Achhab (qu’Allah l’agrée).

Ce maître faisait partie de l’élite parmi les compagnons de Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret). Il était rapproché et contemplé par tous du regard de l’affection.

Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) lui confiait toutes ses affaires importantes et particulières au point qu’il ne quittait pas le seuil de sa porte tant qu’il n’en avait pas reçu l’autorisation.

Il a été rapporté qu’une fois Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) appela notre personnage alors que celui-ci se trouvait dans les lieux d’aisances, il s’empressa donc de sortir sans prendre le temps de se laver.

Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) lui demanda : « Pourquoi ne prends-tu pas le temps de te laver avec de l’eau ? » Il répondit : « Ô Sidi ! Mes habits je peux les changer par des autres et je peux les nettoyer, mais je ne veux pas que la pensée du Cheikh change à mon sujet ».

C’était une personne qui était prise par des états. Une autre fois, Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) l’appela alors que Sidi ‘Arbi (qu’Allah l’agrée) se trouvait sur le toit. Notre personnage n’hésita pas à se jeter du toit, mais il en sortit indemne. Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) lui défendit d’agir de la sorte.

Il a été rapporté aussi qu’un jour Sidi ‘Arbi (qu’Allah l’agrée) traversa une des rues de Fès en se dirigeant vers la maison de Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret). Il avait avec lui huit charges de charbon destinées à la cuisine quotidienne dans la maison de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret).

À chaque fois qu’il traversait un chemin, certains curieux parmi les gens de Fès disaient sur un ton méprisant : « Ce charbon est utilisé par Sidi Ahmed Tijani pour l’usage de l’alchimie et des élixirs ». Sidi ‘Arbi El Achhab (qu’Allah l’agrée) ne leur répondit pas. Il arriva auprès de Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) qui se trouvait dans sa maison avec un groupe de ses compagnons.

Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) lui demanda : « Ô Sidi ‘Arbi ! Qu’as-tu entendu de ces gens ? » Il lui répéta alors leurs propos. Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) lui dit alors : « On demande à Allah qu’il leur pardonne ».

Il n’est pas vrai que Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) pratiquait l’alchimie. Or beaucoup de gens lui attribuaient cet art en raison des larges biens qu’il détenait, et ce, malgré les grandes dépenses qu’il occasionnait.

Ne voyant pas d’où cela pouvait lui provenir et constatant les ustensiles de distilleries et autres instruments qu’il utilisait, ils portaient cette fausse accusation sur Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret).

Mais ceci était complètement faux, car Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) utilisait l’ensemble de ce matériel pour extraire des huiles thérapeutiques, tel que la chaux, qui sert dans le traitement de certaines maladies.

D’ailleurs, Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) donnait discrètement cette huile de chaux au commerçant Hajj Taleb Benjaloun afin qu’il s’en serve pour guérir les pèlerins malades. Les gens pensaient que ce commerçant en question faisait don d’un médicament qu’il avait acheté à l’étranger jusqu’au jour où il leur déclarera qu’en fait c’était Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) qui le lui donnait.

Sache que Sidi ‘Arbi El Achhab (qu’Allah l’agrée) avait une haute valeur auprès de Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret). Le Prophète, en personne (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui), lui recommanda de prendre soin de lui. Il accomplissait dix milles Salatou-l-Fatihi par jour et il tenait compagnie à Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) que ce soit en voyage ou comme résidant, et ce, durant vingt années.

Lorsqu’il décéda, Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) dit à son sujet : « Quel excellent partenaire ! Quel excellent compagnon ! Quel excellent dépositaire ! ».

Il assista à ses funérailles et suite à son enterrement, certains parmi l’élite des compagnons de Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) vinrent lui adresser leurs condoléances. Un parmi eux lui dit : « Ô Sidi ! Même s’il est mort nous, nous sommes là et nous sommes tous comme lui ».

Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) lui répondit : « Il n’y a pas une personne comme lui et il ne peut pas y en avoir ». Ce témoignage de Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret), vis-à-vis de notre personnage, est suffisant en tant qu’honneur.

Sidi ‘Arbi El Achhab (qu’Allah l’agrée) a été enterré du côté de Bab Ftouh (une des portes de Fès) et il a été rapporté que lors de son enterrement Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) s’est adossé à l’ombre d’un olivier et cet arbre était célèbre auprès des disciples de Fès, car les gens s’y rendaient pour en tirer une bénédiction. De plus, il est reconnu pour celui qui souffre du dos, que s’il s’adosse à cet arbre, il guérit par la permission d’Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté)

L’imam Soukeïrij (qu’Allah l’agrée) raconte à ce sujet :

« Une fois, j’ai assisté à un enterrement près de la tombe de Sidi ‘Arbi et j’ai questionné au sujet de cet arbre afin de le connaître. Un juriste aux propos excessifs me répondit d’un air de critique, et nous étions tout un groupe à être assis sous l’ombre de cet arbre : ” Quel que soit le résultat que l’on obtient (par sa bénédiction), il est du devoir des savants de la Tariqa Tidjaniya d’ordonner de couper cet arbre comme a été coupé l’arbre du pacte de l’agrément afin qu’il ne soit pas adoré” »

Je lui répondis alors :

« Cette comparaison est nulle et inutile. En effet, n’est-il pas reconnu chez le commun comme chez l’élite parmi les gens de la Sunna que la recherche de bénédiction dans les traces laissées par les vertueux est louable et qu’en aucune façon il n’est à craindre, pour le commun des musulmans, qu’ils ne corrompent leur foi par cet acte ?

Alors que vaut ton opinion devant celles de tous les autres ? Mais je pense que par ce genre de propos tu n’as cherché qu’à vouloir faire triompher ta science.

Que dire alors des autres traces comme celles laissées par Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) qui existent et qui, si on se base sur ton avis, seraient plus à craindre d’être pris comme adoration telle la grotte de HIRA dans laquelle est rentré le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) ou la pierre noire ou encore tous les lieux qui sont l’objet de visites pieuses ? Si on suit ton raisonnement, ils devraient être alors les premiers à être détruits et à disparaître ».

L’homme en question fut blâmé par le reste du groupe et il s’en alla en baissant la tête.

Recherche et traduction par la Zaouiya Tidjaniya El Koubra d’Europe