Sidi Hajj ‘AbdeRahman Berada, qu’ALLAH l’agrée
Il est le pieux, l’évocateur, le reconnaissant aux œuvres bienfaisantes et aux mérites abondants, Sidi Hajj ‘Abderahman Berada (qu’Allah l’agrée). Il fait partie de l’élite des compagnons de Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret), célèbre pour sa grande Connaissance d’Allah. Il avait une place importante auprès de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) à tel point qu’il l’appelait toujours par le terme de « Maître ».
Il était obèse et trouvait des difficultés à plier ses jambes lorsqu’il était assis. Lors de sa première assise avec Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) après avoir pris la Tariqa, il allongea un pied à cause de sa corpulence, Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) lui dit alors : « Discipline-toi, mon pauvre ». Sidi Hajj ‘Abderahman Berada (qu’Allah l’agrée) répondit : « Mon maître, en vérité, j’ai honte, car je n’arrive pas à m’asseoir convenablement, comme vous le voyez ; alors je vous demande pardon ». Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) ajouta : « On doit se discipliner en présence des Chouyoukh, car même si je te pardonne, la station, elle, ne pardonne pas à celui qui lui manque de respect ». Depuis ce jour, Sidi Hajj ‘Abderahman Berada (qu’Allah l’agrée) suivit la discipline à la lettre, celle qui convient en présence de grands Chouyoukh, malgré l’inconvénient qu’il subissait.
Il a d’ailleurs été rapporté à ce sujet que deux connaissants vêtus de vieux habits furent aperçus par des enfants ; l’un d’entre eux jeta une pierre et toucha par là même la jambe de l’un des Connaissants. Or, lorsque la pierre atteignit l’homme, l’enfant responsable de ce geste tomba mort. Son compagnon se tourna alors vers lui en lui demandant : « Mais quel est donc cet excès de bouillonnement intérieur qui a causé la mort de cet enfant ? » Le Connaissant lui répondit : « Par Allah ! Mon cœur n’a pas été touché par cela, mais c’est la station (Martabat) qui ne pardonne pas à celui qui lui manque de respect ». C’est pour cela que les guides du droit chemin, qu’Allah sanctifie leurs secrets, et conformément à la Loi Mohamedienne, disent que celui qui veut être préservé dans ce bas-monde et dans l’autre, doit faire attention à ne mépriser aucune créature d’Allah.
Un jour, alors que Sidi Hajj ‘Abderahman Berada (qu’Allah l’agrée) lisait un ouvrage de Cha’rani (qu’Allah l’agrée), voilà qu’il ressentit en lui un excès de valeur à son égard, au point qu’il faillit rompre la relation existante entre le disciple et son cheikh. Il ne s’était pas rendu compte de cela jusqu’au moment où Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) apparut miraculeusement à son côté et lui dit : « Qu’est-ce donc que cela ? Es-tu Cha’rani ou Tidjani ? » Sidi Hajj ‘Abderrahman Berada (qu’Allah l’agrée), entièrement confus, lui répondit alors : « Mon maître, je me repens auprès d’Allah ». Cet évènement se déroula alors que Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) était dans le désert et son disciple, à Fès. Cela fait partie des prodiges de Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) et cela montre sa bienveillance à l’égard de Sidi ‘Abderahman (qu’Allah l’agrée) ainsi que son omniprésence auprès de son disciple, où qu’il se trouve.
C’est dans ce sens que Sidi Ahmed Kalabanani (qu’Allah l’agrée) a rapporté qu’il a été dit à Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) que le Connaissant en Allah, notre maître ‘Abdelqader Jilani (qu’Allah l’agrée) avait dit sur sa bienveillance, sa protection vis-à-vis de son disciple, en sa présence ou non : « Mon compagnon, s’il veut dormir, j’étends en dessous de lui mon aile et je le recouvre par une autre ». Lorsque Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a entendu cette parole, il a répondu : « Quant à moi, mon compagnon je ne le laisse pas ne serait-ce l’instant d’un clin d’œil ».
Un jour, en Égypte, le fils de Sidi Hajj ‘Abderahman Berada (qu’Allah l’agrée) traversa une rue et aperçut un groupe d’hommes dans une Zaouiya faisant du Dhikr. Cela l’attira, il entra donc à l’intérieur et s’assit avec eux, bien qu’ils n’étaient pas des Tidjani. Sans en être conscient, il s’assoupit et vit Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) qui lui fit le reproche suivant : « Que fais-tu ô un tel ? Félicitation pour ton nouveau cheikh ! » Il se réveilla angoissé et terrorisé puis s’enfuit en courant.
Recherche et traduction par la Zaouiya Tidjaniya El Koubra d’Europe