Sidi Hajj ‘Ali Tamacini (Qu’Allah l’agrée) – Partie 2
– Parmi ses prodiges se trouve le récit où Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a parlé avec lui depuis sa tombe bénie. Il faut savoir que depuis le déplacement du Pôle Caché vers la Demeure de l’au-delà, certaines élites parmi ses compagnons de Fès continuèrent à converser avec lui (qu’Allah sanctifie son précieux secret) devant sa tombe, et Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) leur répondait clairement depuis sa sépulture, comme s’il n’était pas mort, mais simplement assis auprès d’eux. Cette situation dura plusieurs mois jusqu’à ce que Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) en soit informé alors qu’il se trouvait à Tamacine.
Il prit immédiatement la route pour Fès et en arrivant il se dirigea vers la Zaouiya Bénie. Il se plaça face à la tombe Ahmadienne et parla à haute voix en ces termes : « Que la paix soit sur mon maître ainsi que la Miséricorde d’Allah et Son Agrément » et Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) répondit à ses salutations de manière claire et audible puis il l’interrogea sur sa situation comme le ferait quelqu’un qui revoit un compagnon après une longue absence. Ensuite, Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) intercéda auprès de Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) en lui demandant avec bienséance de donner son droit à sa mort, car il craignait les conséquences qui pourraient en découler lorsque les gens en seraient informés. Quand Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) eut fini de s’exprimer, il entendit Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) lui dire : « Sache que j’ai consenti à ce que tu as dit », puis il retourna dans son pays (qu’Allah l’agrée). À partir de ce moment, quand les compagnons particuliers se rendirent auprès de la tombe de Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) pour lui parler comme à leur habitude, ils constatèrent qu’il ne leur répondit pas, ne serait-ce qu’un mot, et ils comprirent alors la réalité de la situation.
– Parmi ces prodiges, il y a la plainte du palmier. Cela se déroula un jour alors qu’il se rendait dans certains de ses jardins de palmiers à Tamacine en compagnie du Connaissant parfait Sidi Ahmed ibn Souleïman Soufi Taghzouti (qu’Allah l’agrée). Tandis qu’ils marchaient entre les palmiers à grandes enjambées, ils dépassèrent un palmier, mais soudainement Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) fit volte-face et alla le couvrir de son habit. Ensuite il lui creusa un canal d’irrigation de ses mains afin que l’eau puisse lui parvenir et il expliqua alors à son compagnon de route : « Cet arbre m’a informé qu’il est assoiffé, car les serviteurs ne l’ont point arrosé. »
-Parmi eux il y a le retour à la vie de son épouse après son décès. L’épouse dont il est question était la noble Dame, la Chérifat, Saïdat Khalwiya Sa-ihiya (qu’Allah l’agrée). Elle était tenue en haute estime par Sidi Hajj ‘Ali Tamacini (qu’Allah l’agrée) en raison, entre autres, de sa pure lignée parmi la descendance du Prophète (Ahlou-l-Baït) (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui), tirant son origine du Connaissant Sidi Mohammed Sayah (qu’Allah l’agrée). Elle fut la mère de deux de ses enfants Sidi Mohammed Seghir et Sidi Mohammed Lakhdar.
Elle tomba malade alors que ses deux enfants étaient encore en bas âge et elle succomba à sa maladie. Les gens de la maison se préparèrent au lavage mortuaire tandis que Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) entra et constata le décès de son épouse. Il vit aussi ses deux petits enfants qui se trouvaient autour d’elle en pleurs, se roulant par terre de chagrin. Affligé par cette scène et ne pouvant supporter de les voir dans cet état de peine, il partit se retirer précipitamment dans sa cellule d’isolement. Il ne se passa guère que quelques instants avant que le corps de son épouse se remette à bouger puis à reprendre vie entièrement, et alors elle appela ses enfants. Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) sortit de son isolement et dit : « Je jure par Allah qu’elle n’est revenue du Barzakh que par la permission et l’intercession du Messager d’Allah (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui). Je le lui ai demandé, car je n’ai pas pu supporter de voir ses enfants dans cet état de lamentation ». Après cet évènement elle vécut très longtemps au point de voir ses enfants grandir et devenir de grands hommes et après le décès de son noble époux, Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée).
-Parmi eux, il y a le fait qu’il vit et entendit les nobles Anges. Il a dit une fois à l’un de ses proches particuliers : « Depuis cet instant, par trois fois, un Ange est venu à moi de la part d’Allah le Très Haut pour me dire : « Allah est satisfait de toi » »
– Parmi ses prodiges se trouve le fait qu’il fut la cause de la fuite d’Iblis. Ce récit est arrivé au Wali Sidi Hajj Ahmed ibn Khalid Soufi (qu’Allah l’agrée), un des grands Mouqadem de cette Tariqa Ahmediya, dans le village de Kouinine (Oued Souf). Il fut la première personne à recevoir le titre de Mouqadem par le Connaissant Sidi Mohamed ibn Mechri (qu’Allah l’agrée), lorsqu’il passa par la région de Kouinine et cela au commencement de l’apparition de cette noble Tariqa. Ce personnage était considéré par les gens de sa région comme un vertueux sans égal depuis sa plus tendre enfance.
Un jour Sidi Ahmed ibn Khalid (qu’Allah l’agrée) voulut lire le livret de Seïdina Cheikh (qu’Allah sanctifie son précieux secret), le Djawahirou-l-Ma’ani, mais à cet instant Iblis, l’ennemi d’Allah, apparut clairement devant lui. Ce dernier s’avança puis lui empoigna fermement la barbe, et commença à jouer avec, cela dans le but de l’empêcher de lire et de profiter des sciences de Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret). Cette situation se renouvela plusieurs fois et toujours dans les mêmes circonstances l’empêchant ainsi de continuer sa lecture du livret. Sidi Ahmed ibn Khalid (qu’Allah l’agrée) décida donc d’écrire à Sidi Hajj ‘Ali Tamacini (qu’Allah l’agrée) pour lui faire part des agissements de l’ennemi d’Allah à son égard et Sidi Hajj ‘Ali lui renvoya rapidement un courrier accompagné de quelques poils de sa noble barbe en lui disant : « Si le maudit se présente de nouveau auprès de toi, alors brûle quelques-uns de ces poils. »
Après la réception de ce courrier, il décida une nuit de consulter le livre de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret), mais à cet instant et comme à son habitude, le maudit apparut devant lui et il s’avançait afin de le détourner de son œuvre. Sidi Ahmed (qu’Allah l’agrée) se saisit alors de quelques-uns des poils susmentionnés et les déposa sur la braise placée à proximité de lui, c’est alors que le maudit s’enfuit brusquement en pétant à foison et sans arrêt. Le lendemain, notre personnage renouvela son désir de lire le livret et le maudit se présenta de nouveau à lui sans éprouver de honte eu égard aux évènements de la veille. Sidi Ahmed (qu’Allah l’agrée) prit alors quelques poils qu’il déposa sur des braises et lorsque la fumée s’éleva dans les airs Iblis se sauva en pétant tout comme la veille, criant dans sa fuite : « Je ne vois que cet homme de Tamacine pour te délivrer de mes mains ! » À partir de ce jour, il ne revint plus jamais.
– Parmi ses prodiges, il y a les calamités survenues par la cause des foudres de sa station à l’un de ses frères dans la voie, ce dernier ayant manqué de bienséance envers l’un des Wali d’Allah.
En effet, il a été rapporté que l’un des membres de cette Tariqa Ahmediya originaire de Souf s’est rendu auprès de Sidi Hajj ‘Ali Tamacini (qu’Allah l’agrée) après le décès du Connaissant et Wali Sidi ‘Ali ibn ‘Omar Toulaqi (qu’Allah l’agrée), le Cheikh de la tariqa Khalwatiya à cette époque, ceci afin de l’informer de la nouvelle. Il dit alors à Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) sur un ton méprisant : « Ô mon maître, je suis venu jusqu’à toi pour t’informer d’une bonne nouvelle : ‘Ali ibn ‘Omar est mort » Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) lui fit face et lui dit : « M’annonces-tu la bonne nouvelle, ô vaniteux, de l’un des piliers de l’islam qui s’est effondré ? Sache alors que moi je t’annonce la cécité et la pauvreté tant que tu vivras en ce monde, pour toi et tes descendants » et c’est effectivement ce qui s’abattit sur lui, cela en raison de son manque de respect et de bienséance envers les Alliés d’Allah, bien que cela fasse partie des recommandations faites par notre maître le Pôle Caché (qu’Allah sanctifie son précieux secret) qui avait dit : « On ne doit pas se moquer du caractère sacré de nos maîtres les Waly, on ne doit pas négliger leur valeur. Honorez le caractère sacré des Waly morts ou vivants, car celui qui honorera leur caractère sacré, Allah honorera le sien, et celui qui les méprisera, Allah le rabaissera et se mettra en colère contre lui. Ne dévalorise pas le caractère sacré des Saints.»
Sidi ‘Arbi ibn Sa-ih (qu’Allah l’agrée) a rapporté dans son Boughiya le récit du lettré qui avait pris la voie de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) et sur qui est apparu les signes de l’Ouverture, mais par la suite il s’est aventuré à nuire à certains vertueux parmi les gens vivants dans sa ville. Le jour où il rendit visite à Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret), il ne le regarda même pas et lui dit : « Va-t’en loin de moi » et il le chassa. Même si ce dernier frappa plusieurs fois à sa porte, il ne l’accepta plus jamais et l’on cherche protection auprès d’Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté).
– Figure aussi parmi ses prodiges, la levée d’une épidémie sur tout le territoire algérien. Cet évènement se déroula lorsque les disciples de la voie originaire de Oued Souf répondirent à l’appel de Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) pour venir défendre Tamacine lors des incidents avec les oppresseurs de Touggourt. En arrivant à Tamacine, il y faisait très chaud. L’air devint malsain provoquant ainsi une dégradation de leur état de santé et les rendant incapables d’accomplir leur mission ce qui les poussa à aller s’en plaindre auprès de Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée). Après avoir entendu leurs doléances, il fut pris d’un état Divin authentique, il empoigna un récipient dans lequel de l’eau bouillait et avala son contenu puis il leur dit : « Cette maladie que vous redoutiez, sachez que je viens de la boire » ou, selon une autre version, il dit : « Sachez que je viens de la manger ».
À partir de cet instant Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté) leva non seulement l’épidémie sur eux, mais également toutes les maladies dans tout le territoire algérien et cela au cours de cette année en question, elles ne réapparurent qu’après la fin de cette année-là. Cela fut annoncé par les gens dotés de la clairvoyance et certaines personnes étaient étonnées de la disparition des épidémies. Un jour, l’un des grands Saints vertueux et Majdhoub authentique qui habitait Souk-Ahras répondit à l’étonnement de certains en leur disant : « Sachez que les maladies de cette année en cours ont été avalées par le Sultan du désert. »
6- Quelques fragments de son amour sincère envers notre maître Parfait et l’intensité de son attache envers lui.
S’il était possible d’accéder au secret intérieur de Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) dans l’amour de son Cheikh (qu’Allah sanctifie son précieux secret), il serait difficile aux consciences de le décrire, et impossible aux plumes de le cerner. Comment en serait-il autrement alors que cela faisait partie intégrante de sa nature et se manifestait dans tous ses états. En chaque lieu il évoquait son guide unique et caché et mettait en valeur la saveur de ses particularités. En s’asseyant dans son assemblée, on n’entendait que la mémoration de Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret), de son rang, de ses prodiges, de ses dons, de ses perfections et on en ressentait les lumières.
Avec cela, tout ce qu’il possédait comme biens mondains, il le considérait comme étant les seuls biens de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) et il ne se comportait avec ces biens-là que comme un serviteur gérant les biens de son maître. Parfois il lui apportait même les habits de ses épouses et il considérait que la demeure de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) était prioritaire à sa propre demeure et combien de fois n’a-t-il pas apporté tous ses biens à son Cheikh parfait, ne laissant rien pour lui-même ou pour ses enfants. Ainsi à chaque fois qu’il rassemblait de nombreux biens, il se dirigeait vers son bien aimé maître pour tout remettre entre ses mains. Il effectua quatorze fois ce long voyage malgré les difficultés et les craintes de la route, l’obligeant à être absent pendant plusieurs mois loin de son pays, de sa terre et de sa famille, signe de l’intensité de son amour authentique.
On pouvait reconnaitre l’ardeur de cet amour par ses états divins majestueux envers son maître bien aimé, états qui étaient si profonds qu’ils le submergeaient. Il se mettait alors à transpirer énormément, ses yeux devenaient rouges et cela durait environ trois jours pendant lesquels il ne ressentait plus rien. Il était impossible de l’approcher durant cette période-là, puis après, de lui jaillissait des sciences d’entre les immenses secrets dévoilant la station surélevée du Pôle Caché (qu’Allah sanctifie son précieux secret) et des particularités de cette noble voie Mohammadienne ainsi que du mérite de ses compagnons, de ses aimés et de ceux qui sont affiliés à sa voie. Ces sciences élevées et ces secrets sacrés ne se trouvaient nulle part ailleurs, dans aucun écrit ou manuscrit et il était impossible de les noter. Il dit une fois sous l’emprise de l’un de ses états majestueux : « Il ne reste plus en ce monde que la part destinée au feu sauf pour celui qui est Tidjani ou celui qui est un authentique et véritable Chérif. »
Une autre fois où il fut submergé de cet état tout comme quelqu’un perdant toute conscience, il parlait sous l’extase mystique par ces propos : « Comme il est connaissant celui qui connait Sidi Ahmed, comme il est aimant celui qui aime Sidi Ahmed, comme il est éloquent celui qui parle de Sidi Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) ».
Et quand il parlait au sein d’une assemblée sous l’emprise de son immersion dans l’amour de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret), évoquant sa majesté et sa valeur incomparable ainsi que des particularités de sa station élevée, il disait ensuite à ses compagnons (qu’Allah les agrée) : « Sachez que tout ce qui peut être dit sur le mérite de Cheikh, son mérite est de loin supérieur à tout ce que l’on en dira. »
Une fois, un évènement vint démontrer encore les signes de son assise authentique auprès de la station Ahmadienne et de sa jalousie envers elle. En effet, on lui évoqua le cas d’un célèbre Wali des environs de Touggourt qui fut appelé Sidi Bouqafa Hachani (qu’Allah l’agrée). Il vécut avant l’arrivée de la Tariqa de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) dans la région, et il laissa des recommandations à sa famille et ses aimés avant de mourir afin qu’ils puissent profiter de son pouvoir de gérance après sa mort. Par la permission d’Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté), tous ceux qui utilisaient cette méthode de médiation avec ce Majdhoub voyaient immanquablement leur demande exaucée et leur problème résolu de façon prodigieuse. Lorsque le cas de cet illustre Wali fut évoqué devant Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée), il s’exclama : « Et certainement je vous dis que cette époque appartient à Tidjani jusqu’au jour du jugement Dernier, et le recours ainsi que la gérance en ces temps n’appartiennent qu’à Tidjani jusqu’au jour du Jugement Dernier, il ne reste plus jamais aucune gérance pour eux dans le territoire de Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret). » Depuis ce jour le prodige de ce Wali s’éteignit à jamais et plus personne ne put tirer profit de cette médiation qui fut pourtant si célèbre.
Parmi les signes de son amour et de sa connaissance particulière, il dit une fois après avoir évoqué au sein d’une assemblée des mises en garde sur les difficultés de ces époques et l’étendue du mal qui se propage parmi les gens : « Il ne reste plus à cette époque que la part du Feu, et tout le monde se trouve noyé dans l’océan de leurs méfaits, sauf pour celui qui est un Chérif certifié ou ceux d’entre les gens qui furent couverts par l’assistance Divine Généreuse qui leur permit de s’attacher fermement à cette Tariqa Ahmediya. »
Une fois encore alors qu’il se trouvait en compagnie de compagnons et d’aimés parmi les frères (qu’Allah les agrée tous), il leva la tête, regarda le ciel et dit : « Tout le monde s’est vu octroyé l’Ouverture ». Le groupe s’est alors réjoui de cette bonne annonce, mais il ajouta : « Je veux parler de l’Ouverture démoniaque et non celle du Tout Miséricordieux » puis il resta silencieux un moment et dit encore : « Certainement Allah – Glorifié et Exalté – en ces époques a accueilli l’ensemble de Ses créatures par le fouet de Sa colère, ils ne peuvent ainsi atteindre aucune chose d’entre les bienfaits de ce monde ni de l’au-delà et seulement deux catégories de personnes à cette époque peuvent échapper à la colère Divine : une personne qui est accrochée à cette Tariqa Ahmediya et qui la pratique, et une personne qui fait véritablement partie de la descendance du Messager d’Allah (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) »
Parmi les propos qu’il évoqua aussi dans ce domaine, il y a sa réponse écrite à Sidi Mohamed Seghir El Achhab (qu’Allah l’agrée), surnommé Ibn Mechri, répondant à une de ses demandes de conseil : « Tu as voulu avoir un conseil pour Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté) et son Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui), or pour l’époque où l’on vit, en ce moment même, il ne reste plus de conseil ou d’œuvre à faire (car le conseil est nécessaire quand il est profitable et non nuisible). Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté) a décidé pour ses esclaves que la terre allait se corrompre avec ceux qui y habitent. Il ne reste plus alors de l’œuvre que celui dont Allah a fait don de l’amour de Sidi Cheikh Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) extérieurement et intérieurement. On demande à Allah et au maître de l’existence qu’ils nous donnent la grâce de l’amour du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) et l’amour de Sidi Cheikh Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) et qu’il nous rassemble ainsi que toi et l’ensemble des frères dans son groupe. Amine. »
Parmi les signes particuliers de l’amour Divin qui s’étend à ceux qui sont affiliés véritablement à Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) et qu’il a mentionné, il a indiqué que les Aouliya de la fin des temps auxquels le Vrai fait allusion dans sa parole : « […] ceux à qui étaient précédemment promises de belles récompenses de Notre part » (Sourate 21 Les Prophètes, verset 101) sont les compagnons de Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret). Le bienfait mentionné par le verset « de belles récompenses (Al Housna) » fait référence à la station de l’amour absolu qui a été devancée pour Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret). C’est cet amour sanctifié qui, par sa bénédiction élevée, s’est étendu à ceux qui y sont affiliés ou liés et ce sont eux à qui il est promis : « La grande terreur ne les affligera pas, et les Anges les accueilleront : « voici le jour qui vous a été promis » » (Sourate 21 Les Prophètes, verset 103)
Il a été rapporté le récit suivant par l’imam de la grande mosquée de Kouinine, Sidi Hajj Belqacem ibn Saïd Madani (qu’Allah l’agrée) et il était parmi les saints vertueux accomplissant douze mille Salat Fatihi par jour :
« Au cours d’une certaine année je suis parti en compagnie d’une caravane de frères de la Tariqa originaire de Souf, en direction de Tamacine pour visiter Seïdina Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée), cela de son vivant, et nous eûmes la grâce de le rencontrer. Un jour il prit place auprès de nous et il diffusait la joie et la bonne annonce. Il nous évoqua la station élevée de notre maître Sidi Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) et les mérites de ses compagnons et de ses aimés (qu’Allah les agrée) ainsi que la valeur de cette Tariqa Mohammediya. À cet instant un grand nombre de personnes l’entouraient et écoutaient ses propos, quant à moi je me trouvais assez loin de lui. C’est alors que mon esprit fut parcouru par une pensée au sujet de Cheikh Djilani (qu’Allah l’agrée), et si le Vrai Glorifié veut faire apparaître la réalité de ce qui est dissimulé alors Il provoque les causes de son apparition. En moi-même je demandai à Sidi Hajj ‘Ali, désirant qu’il me dévoile ce qui me perturbait : « Ô Sidi Hajj ‘Ali, je ne reconnais comme ultime Wali en ce moment même et en cet instant précis que mon wali et maître Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret), cependant je te demande de nous faire connaître ce qu’il en est du degré du Pôle Cheikh Abdelqader Djilani (qu’Allah l’agrée) »
Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) avait le dos tourné et moi je ne cessais de répéter ces propos à l’intérieur de ma poitrine, tandis qu’il continuait de parler. Mais lorsque mon intérieur excéda dans cette demande et qu’Allah voulu faire apparaitre ce qui fut dissimulé, alors à cet instant il se tourna dans ma direction puis me fixa de son regard comme s’il venait de voir mon état, ensuite il reprit sa posture initiale, il baissa la tête au sol puis la releva et dit avec une voix élevée : « Ô assemblée d’aimés, sachez que Cheikh Abdelqader Djilani (qu’Allah l’agrée) est l’imam des Saints » puis il se tut et n’ajouta rien d’autre. C’est alors que Sidi ‘Ali ibn Hanich el Guemari (qu’Allah l’agrée) se leva avec empressement de l’assemblée et il dit d’une voix forte : « Non, non ô Sidi, c’est toi notre imam, c’est toi notre imam ». Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) lui dit alors : « Doucement, sois doux envers toi-même mon pauvre, il est certainement l’imam des Saints de son temps » c’est-à-dire au sujet de Cheikh Abdelqader Djilani (qu’Allah l’agrée). Ensuite il fut saisi d’un état spirituel Divin passant de l’état de la splendeur à celui de l’état intense de la rigueur et il se mit à transpirer abondamment entre les yeux, ceci étant un signe que reconnaissent ses proches lorsqu’il est dominé par l’état. Il se mit alors à dire d’une voix puissante et élevée :
« Le grand Pôle Cheikh Abdelqader Djilani (qu’Allah l’agrée) est assis en ce moment même dans le plus haut Firdaous des Paradis, dans un séjour de vérité, dans des couches de bienfaits éternels, sans fin, là-bas il est entouré de toute part par des milliers de Houri indénombrables qui sont toutes ses épouses et qui toutes sont postées devant lui comme des servantes, dans une attitude de bienséance et de servitude totale, attendant ses ordres et veillant à répondre aux moindres de ses désirs Et pourtant il se trouve en ce moment même préoccupé par une autre affaire qu’elles toutes, pleurant intensément en leurs présences, gémissant en larmes. Aussi lui demandèrent-elles : « Ô notre maître, nous sommes toutes à ta disposition, Notre Seigneur nous a créés pour toi et nous a mis sous tes ordres et ta gouvernance. Si tu ordonnais à l’une d’entre nous de ne sortir qu’un seul morceau de doigt de l’une de ses mains dans le monde des humains, alors certainement la lumière de son doigt consumerait tout ce qui s’y trouve comme se consumerait un cheveu jeté dans le feu, mais malgré cela ô notre maître tu pleures de cette façon devant nous. Qu’est-ce qui peut bien t’attrister alors que tu te trouves dans ses bienfaits merveilleux et purs qu’Allah t’a octroyés et par lesquelles Il t’a particularisé ? » Lorsque Cheikh Djilani (qu’Allah l’agrée) entendit leur propos, il leur répondit : « Mêlez-vous de vos affaires ô Houri, mêlez-vous de vous affaires ô Houri, laissez-moi tranquille, laissez-moi tranquille. Je n’ai besoin d’aucune d’entre vous et je n’ai que faire de vos mérites. » Elles lui demandèrent : « Et pourquoi cela, ô notre maître ? » Il leur dit : « Sachez que si mon Seigneur ne me donnait aucune d’entre vous et qu’à la place de vous toutes il me donnait un seul des degrés du dernier et plus insignifiant des compagnons d’Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret), cela serait pour moi plus préférable, meilleur et plus parfait que tout ce que vous représentez comme bienfaits et comme beautés. »
À l’écoute des paroles de notre maître Tamacini, Sidi ‘Ali Hanich Guemari (qu’Allah l’agrée) en perdit la raison par l’intensité de sa joie et de son contentement, il se mit à danser en criant : « Quelle félicité ! Quelle félicité ! » Dans le reste de l’assistance, chacun était immobile comme submergé, n’ayant plus aucune emprise sur leurs corps. Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) était absent et silencieux alors que Sidi Hanich continuait à danser en état d’inconscience, puis comme s’il venait de reprendre ses esprits Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) ordonna de le lui emmener et de le couvrir. Après cela Sidi Hanich (qu’Allah l’agrée) se calma et sortit de son état, puis en reprenant conscience il dit : « Ô mon maître, lorsque je t’ai entendu parler du mérite des compagnons de notre grand maître, je n’ai pu contenir ma raison et de là j’ai fait ce que j’ai fait sans en être conscient. Je me suis senti si léger que j’ai cru m’envoler au milieu du ciel par l’intensité de la joie procurée par tes propos de bonne annonce » Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) lui dit alors : « Sache ô mon pauvre, que la joie la plus belle et la béatitude la plus longue ne t’apparaitra qu’au Jour Dernier et non en ce jour, et ceci par ton amour envers Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) et ton affiliation à lui. »
Il est important de formuler une mise en garde à ceux qui ont été honorés par un cheminement au sein de cette noble Tariqa Mohammediya, surtout par le fait d’entendre ces grâces immenses et grandioses qui font pleurer les Pôles. Il faut se méfier d’enfreindre la noble loi et de désobéir au Vrai (qu’Il soit Glorifié et Exalté) sans pudeur ni crainte. Il faut surtout être vigilant et ne pas dire, « J’ai l’amour de Cheikh Tidjani, je ne crains rien » ou « Je fais partie du groupe de Tidjani, je n’ai aucune crainte à avoir » ou « J’ai la garantie d’entrer au Paradis par Tidjani, rien ne peut me nuire » ou encore « Je suis le fils d’un homme et Mouqadem de la voie, donc je ne crains ni difficulté, ni adversité », ceci malgré les avertissements et l’exhortation à la crainte d’Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté) ainsi qu’à rompre avec les passions de l’âme. Tout ceci constitue un fourvoiement immense et une grande tromperie de la part du Démon.
En effet, c’est la source de l’éloignement, du rejet et de l’affront envers Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) que tu te vantes de suivre alors qu’en réalité tu ne fais que lui désobéir dans de nombreux points. Bien au contraire, tu t’exposes à un grand nombre de difficultés en te prétendant être affilié à Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) tout en enfreignant les conditions qui te lient à lui. Toutes ces prétentions sont mensongères et lui-même témoignera de ton extrême éloignement de lui, d’une distance aussi large que celle qui sépare le ciel de la terre. Ses mises en garde à ce sujet sont nombreuses et répétées. Donc celui qui prétend à l’amour de Seïdina Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) en ces époques ténébreuses, bien qu’ayant un cœur vide et insouciant dans le suivi de ses instructions et de ses recommandations, il se doit de s’assainir et de purifier son cœur, car ce n’est qu’à travers cela que son amour envers Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) s’assainira. Dans le cas contraire, il doit se méfier de la ruse de Seïdina Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) à son encontre, même si par sa langue il prétend à un amour qui a dépassé la limite des cieux.
Voici un terrible avertissement donné par Sidi Hajj ‘Ali Tamacini (qu’Allah l’agrée) et qui illustre parfaitement ce que nous venons d’évoquer. Un jour où Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) circulait dans son jardin de dattiers à la saison des cueillettes, il vit une rafle de datte tomber du haut de l’arbre. Lorsqu’il s’est saisi de la rafle, la majeure partie des dattes s’en détachèrent et seules quelques dattes restèrent accrochées. Il dit alors (qu’Allah l’agrée) : « C’est ainsi que sera la situation des disciples de Seïdina Cheikh (qu’Allah sanctifie son précieux secret) à la fin des temps. Ceux qui se seront sincèrement et fermement maintenus à leur pacte et qui perdureront dans l’amour véritable sans être détachés de l’origine ne seront qu’à l’image de ces quelques dattes peu nombreuses qui sont restées accrochées à leur branche. Quant à ceux qui auront une intention altérée, une détermination chancelante et un amour mensonger, ceux-là, même s’ils sont affiliés à Seïdina Cheikh (qu’Allah sanctifie son précieux secret), ils se verront nécessairement détachés de leur origine, même après un certain temps. »
C’est dans ce sens que Sidi Hajj ‘Ali Tamacini (qu’Allah l’agrée) avait dit les propos suivants : « Tous ceux qui se lient au pacte de cette Tariqa Ahmediya Tidjaniya et qui sont ainsi marqués du noble cachet Ahmadien, il ne pourra plus jamais en sortir même s’il est caractérisé par tel ou tel défaut. S’il s’en éloigne alors son maître le saisira de par son apparence et l’y maintiendra. S’il s’en éloigne une seconde fois alors son maître le saisira de par son cœur et il ne pourra plus jamais s’en détacher après cela même s’il a accompli certaines infractions, sauf s’il fait deux choses alors il sera complètement coupé du Cheikh et de la Tariqa. Il s’agit de la visite aux saints en recherchant une bénédiction à travers eux et la nuisance provoquée contre les membres de cette Tariqa. Celui qui sera éprouvé par ces deux cas mentionnés, et l’on cherche la protection d’Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté), même s’il est lié à eux, alors on craint pour lui d’une terrible crainte l’origine même à laquelle il est lié. »
C’est pour cette raison qu’avant de quitter ce monde terrestre il a dit à ses enfants (qu’Allah les agrée) : « Prenez garde ! Prenez garde de vous croire supérieurs à ses serviteurs, car vous êtes et ils sont les serviteurs d’Allah à parts égales. Prenez garde de croire que cette demeure vous appartient, ceci est la propriété de Cheikh (qu’Allah sanctifie son précieux secret). L’ensemble de ces biens lui appartiennent (qu’Allah sanctifie son précieux secret), rien ne m’en revient, et sachez que tous ceux qui sont affiliés à Cheikh (qu’Allah sanctifie son précieux secret) ont alors un droit sur cette demeure. »
Son amour envers son maître bien aimé avait ainsi pris tout son être et il considérait que rien ne lui appartenait que ce soit dans la science, les secrets, les biens mondains et que tout revenait à Seïdina Cheikh (qu’Allah sanctifie son précieux secret) que cela soit de son vivant comme après son déplacement dans la demeure de l’au-delà. Une fois, un de ses proches compagnons nommé Sidi Lakhdar ibn Hamani (qu’Allah l’agrée) lui demanda de lui indiquer Laylatou-l-Qadr, il lui répondit : « Ô mon pauvre, sache que Cheikh la connait » par bienséance envers son bien aimé maître. Une autre fois aussi il envoya un courrier aux disciples de la ville de Souf dans lequel il leur donna la recommandation suivante au sujet des Saints ayant un pouvoir de gérance : « Ne craignez personne, aucune créature de ce bas monde, qui qu’il soit et quoi qu’il ait atteint. Ne craignez qu’Allah Exalté, le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) et Cheikh… »
De même, depuis qu’il a connu Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret), il ne se tourna plus jamais vers quelqu’un d’autre que lui, il ne visitait même plus la tombe de son père Sidi Hajj ‘Issa (qu’Allah l’agrée) qui était un saint et dont la tombe était très visitée dans cette région. Il fit même disparaitre les traces permettant de trouver sa tombe par crainte que ses enfants après lui ne se rendent auprès de lui, estimant qu’ils n’avaient besoin de personne d’autre que Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) et que tout ne se trouve qu’auprès de sa porte.
Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) veillait avec ardeur au bon déroulement des œuvres de la Tariqa et à son époque la Wadhifa au sein de sa Zaouiya était accomplie en quatre endroits durant la même période, c’est-à-dire que pendant que la Wadhifa était accomplie au sein de la Zaouiya, il y a avait trois autres assemblées qui effectuaient aussi la Wadhifa, dont une assemblée regroupait ses épouses et ses servantes dans les pièces des femmes et c’était son fils Sidi Mohamed Seghir (qu’Allah l’agrée) qui la dirigeait alors qu’elles étaient alignées en un seul rang.
Parmi les marques étonnantes de son énorme respect envers ces nobles formules d’évocations il y a qu’il possédait un serviteur qui se nommait Sa’id. Ce dernier fut éprouvé par le fait de consommer des boissons enivrantes fabriquées à partir des dattes. Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) le lui défendit de nombreuses fois, mais il ne cessa guère. Aussi décida-t-il de l’envoyer auprès de certains particuliers de la ville de Souf espérant sa guidée et son repentir à travers leurs mains. Cependant, le serviteur persista dans ses agissements en se cachant d’eux. Ils en informèrent alors Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) en lui proposant : « Il serait préférable de le vendre puisqu’il y persiste », proposition à laquelle il se hâta d’objecter : « Sachez que ce serviteur connait la Fatiha, la Salat Fatihi ainsi que Djaouharatou-l-Kamel et il se nomme Sa’id (Bienheureux), rien de ce bas monde et de ce qu’il contient ne l’équivaut. Envoyez-le plutôt dans la région du Djérid. » Ils l’envoyèrent donc en direction du Djérid conformément aux recommandations. Or sur le trajet le serviteur fut atteint par l’Aide Divine, il se repentit sincèrement envers Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté) et se fit le serment de ne jamais plus retourner à de tels agissements. Il fut alors renvoyé auprès de son maître qui fut tellement réjoui qu’il organisa un festin afin d’annoncer la bonne nouvelle de son repentir auprès de Son Seigneur.
7- Sa clairvoyance lumineuse
Parmi les témoignages sur ce sujet, on rapporte qu’un homme parmi ses compagnons (qu’Allah les agrée) avait une mère qui avait une mauvaise opinion au sujet du Cheikh. Il quitta donc sa région pour se rendre auprès de lui et afin de lui demander d’invoquer pour sa mère la guidée. Quand celui-ci s’est assis en sa présence, Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) leva sa tête vers lui et avant que ce visiteur n’ait le temps de dire un mot, il lui dit : « Ô untel, lis donc la parole d’Allah le Très Haut qui dit : « Tu ne guides pas qui tu aimes, mais c’est Allah qui guide qui il veut » »
Parmi les évènements survenus il y a le récit de l’épouse de Sidi Tahar ibn AbdSaddaq el Guemari (qu’Allah l’agrée) qui raconta : « Une certaine année je suis partie à Tamacine avec mon époux pour visiter Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée), et à cette époque il était encore vivant. Nous avons logé dans une des pièces de la Zaouiya et il nous faisait envoyer chaque jour tout ce dont on avait besoin comme nourriture, matin et soir. On s’était habitué à cela, or voilà que mon Nefs s’est mis à me rendre insatisfaite de la quantité des plats envoyés de la part du Cheikh (qu’Allah l’agrée). J’ai évoqué ce sujet avec mon époux qui s’est fâché pour mes propos puis il est sorti pour se rendre auprès du Cheikh et resta en sa compagnie.
Lorsque l’heure du déjeuner se présenta, Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) ordonna à ses serviteurs de préparer un très grand plat débordant de nourriture et il leur dit : « Déposez-le dans la pièce de Sidi Tahar ibn ‘AbdSaddaq. » Ce dernier se trouvait à ses côtés et il a alors pensé : « Peut-être que d’autres invités sont présents, qu’il les a placés dans la même pièce que nous et ce grand repas est pour eux. » Cependant lorsqu’il retourna dans la pièce en question, il ne trouva aucun autre invité comme il l’avait pensé, mais juste nous. J’ai mangé de ce repas jusqu’à être entièrement repu et nous étions comblés, aussi mon mari donna la grande quantité restante. Au dîner le Cheikh (qu’Allah l’agrée) nous envoya autant qu’au déjeuner et cette grande quantité de repas continua à nous être envoyée matin et soir. Sidi ‘AbdSaddaq se rendit auprès de Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) et lui dit : « Ô Sidi, nous avons certainement mangé puis partagé, mais malgré cela il reste beaucoup trop de nourriture. » Il voulait par cela l’inciter à diminuer la quantité afin qu’il nous envoie juste ce qui nous suffisait. Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) lui dit alors par dévoilement sur ce que j’avais dit : « Les femmes sont diminuées et elles ne se satisfont que devant une grande quantité de repas. » Mon époux vint à moi en me grondant : « Et voilà, Sidi Hajj ‘Ali a entendu tes propos sur l’insuffisance de nourriture. »
Parmi eux encore, il y a le récit avec le pieux wali et Mouqadem vertueux Sidi Ahmed ibn Taïeb communément appelé Ibn Charqi el Qansantini (qu’Allah l’agrée). Il faisait partie de l’élite de ses disciples véridiques et il voyagea de Constantine afin de pouvoir le rencontrer, cela se passa avant que les français ne s’emparent de sa ville. Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) lui annonça clairement que les Français allaient s’emparer de Constantine et il lui dit : « Méfie-toi de fuir la ville lorsque les Français s’en empareront et de partir pour un autre lieu, car si tu en sors tu devras y revenir. » Lorsque le destin d’Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté) et son décret s’exécutèrent et que la ville fut conquise, Sidi Ahmed Charqi (qu’Allah l’agrée) s’expatria avec sa famille jusqu’à Tunis afin de fuir la présence des infidèles. Cependant à Tunis ses conditions de vie se dégradèrent énormément et la seule issue qu’il trouva à ses grandes difficultés fut de retourner dans sa ville d’origine, Constantine. Effectivement sa situation s’arrangea et une fois de retour, il y resta jusqu’à son décès et son inhumation.
On rapporte également qu’une fois il fit appeler l’un de ses compagnons particuliers et il lui dit : « Retiens biens mes recommandations : On placera devant toi un plat de nourriture alors mets-y ton index au centre puis dit : « Courroux et colère contre le repas du dénigreur, Courroux et colère contre le repas du dénigreur, Courroux et colère contre le repas du dénigreur » » Un long moment s’écoula, puis notre personnage fit la rencontre avec une personne d’une autre voie Soufie que celle de Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret). Celui-ci possédait des secrets authentiques qui lui permettaient d’agir sur les choses. Il possédait un grand plat qu’il remplissait de nourriture et sur lequel il récitait certains Noms et évocations particulières, ensuite il le présentait aux gens qui pouvaient en manger autant qu’ils en voulaient sans que rien n’en diminue, et même en étant plus de cent personnes à en manger, le repas restait intact, dans son état initial.
Un jour cette personne dit à ce disciple en voulant le troubler, car il savait qu’il était Tidjani de voie : « Ô untel, es-tu prêt à ce que je te présente mon plat que rien ne peut changer ? Si jamais tu peux manger toute la nourriture qu’elle contient alors c’est que vraiment ta voie est la plus noble et la plus parfaite comme tu le crois. » Le disciple lui dit : « Présente-moi ton plat. » Il ordonna qu’on lui emmène le plat qui était rempli de nourriture et on le plaça devant le disciple qui se rappela soudainement les recommandations que lui avait faites Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée). Il mit son index au milieu du plat et dit : « Par ton autorisation ô Sidi Hajj ‘Ali, courroux et colère contre le repas du dénigreur » et il le répéta à trois reprises comme le lui avait ordonné le Cheikh. Ensuite il commença à manger alors que l’autre personne se tenait debout, récitant son évocation pour que la bénédiction couvre son plat. Or le disciple finit par tout manger sans rien en laisser puis il demanda : « As-tu un autre plat ? Ramène-le-moi si c’est le cas. » L’autre personne fut troublée et resta muette d’étonnement devant le fait que son secret avait été dévoré par ce disciple Tidjani en une seule fois.
Une fois aussi l’un des habitants d’une ville voyagea en vue de le visiter et au milieu du trajet il eut une envie. Il désirait un poisson grillé avec du pain à base de semoule connu dans les grandes villes. En arrivant à Tamacine et après avoir eu la grâce de le rencontrer, Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) ordonna à l’un de ses serviteurs de lui ramener le plat de sa demeure. Il s’agissait d’un poisson grillé avec du pain de semoule comme l’avait désiré son visiteur, alors qu’on ne trouvait pas de poisson dans ces régions désertiques.
Il annonça aussi par une allusion subtile au sujet des évènements liés à la mort de Sidi Ahmed ‘Ammar le fils de Sidi Mohammed el Habib Tidjani (qu’Allah les agrée tous deux) dans la région de Souf. Les gens ne comprirent le sens de cette allusion à son sujet que lorsqu’il fut déterré de la ville de Guemar pour être inhumé dans le village de ses ancêtres à ‘Aïn Madhi, or cet évènement n’est survenu que plus de cinquante ans après son annonce. Il annonça aussi à plusieurs reprises et bien avant que cela ne survienne, parfois explicitement et parfois par allusion, la prise d’Alger et de ses régions par les Français.
Une fois il annonça aussi au sujet d’un certain endroit à Tamacine, qu’il s’y trouvait le corps d’un descendant du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) enterré il y a très longtemps de cela. Il mettait fortement en garde les gens de fouler de ses pieds ce lieu. Il n’y avait cependant aucune trace visible de la présence d’une tombe quelconque, puis plusieurs années après la mort de Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) on fit creuser à cet endroit précis et ils trouvèrent effectivement le corps intact d’un homme qui n’avait subi aucune altération. Il se peut qu’il fasse partie des gens détenteurs de hautes stations spirituelles auprès de la Présence Divine d’où la mise en garde que fit Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) de fouler cet endroit de ses pieds.
8- La guérison des maladies et autres maux par la permission d’Allah.
Parmi ces évènements, il y a le récit de cet homme originaire de Guemar qui fut atteint d’une pustule de la peste au niveau de ses testicules qui s’enflèrent et le firent énormément souffrir. Il était pauvre et ne possédait pas les moyens de se faire soigner aussi il plaça l’intention de visiter Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) afin qu’il invoque Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté) en sa faveur, peut être que par le biais de sa bénédiction Allah lui ôtera son mal. En arrivant, il trouva Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) assis sur son tapis devant la porte de la Zaouiya et avant qu’il n’ait le temps de lui parler de son affaire, deux ânes approchèrent au loin jusqu’à se trouver devant cette noble assemblée. Ils commencèrent à se frotter l’un à l’autre et l’un commença à monter sur l’autre, Sidi Hajj (qu’Allah l’agrée) dit alors à cet homme : « Lève-toi et va les séparer » certaines personnes présentes dirent : « Ô Sidi, il est très malade et il n’a pas la force de les séparer tous deux, ordonne plutôt à l’un d’entre nous de le faire » mais il répondit : « Non, non, c’est lui qui doit les séparer ». Le malade se leva malgré sa douleur et marcha en direction des deux ânes et lorsqu’il commença à les séparer, l’un d’entre eux lui asséna un coup de patte juste au niveau de cette enflure qui le faisait tant souffrir. L’homme en question cria, s’effondra à terre et s’évanouit. En se réveillant, il constata que sa pustule s’était percée à cause de l’intensité du coup de patte de l’âne. De ce fait tout le pus et le mal qui le faisait tant souffrir en étaient sortis et l’enflure s’estompa. Avant que l’homme ne puisse arriver chez lui, il fut guéri entièrement sans aucune séquelle par la bénédiction de ce maître.
Sur ce sujet aussi on lui emmena une fois un homme assis, qui était incapable de se lever de son lit et qui avait une famille et des enfants à sa charge. Lorsque Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) entra auprès de lui, cet homme se mit à crier demandant au Cheikh de le secourir contre ce malheur qui s’était abattu sur lui. Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) lui dit : « Ô pauvre homme, que veux-tu que je fasse pour toi, on est tous sous la sauvegarde de Cheikh (qu’Allah sanctifie son précieux secret), va donc voir un docteur et suivre un traitement » et il lui répéta plusieurs fois les mêmes dires comme à son habitude dans de telles situations. En effet, tous ceux qui venaient lui demander une guérison, il les dirigeait avant tout vers les docteurs.
La personne malade continua son appel au secours, allongée auprès de lui, jusqu’à ce qu’il fut vaincu par le sommeil. En constatant son sommeil profond Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) s’approcha de lui et lança un cri retentissant, le malade se réveilla précipitamment, effrayé à cause de ce cri et Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) lui dit alors : « Lève-toi maintenant et marche ! » L’homme se leva et put marcher. Il ajouta : « Ressens-tu quelque chose de ton mal ? » Il lui répondit : « Non je ne ressens plus rien ô Sidi ! » Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) lui annonça alors : « Va maintenant et sache que plus aucun mal, ni maladie ne te touchera sauf celle qui précédera ta mort. » L’homme en question retourna dans sa région en pleine santé et vitalité, comme s’il n’avait jamais rien eu de cette maladie. Puis il vécut après cela plusieurs années dans lesquelles il ne goûta plus jamais à la maladie sauf au moment de mourir, il tomba légèrement malade puis décéda comme l’en avait informé Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée).
Une fois encore on lui emmena un homme qui souffrait énormément d’un mal que les docteurs n’arrivaient pas à soigner. Il ordonna de le faire assoir à ses côtés puis il passa sa main sur l’endroit dont il souffrait et l’homme tomba évanoui. Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) demanda à ses serviteurs de le transporter dans une pièce, seul, et de le couvrir. Lorsque l’homme se réveilla, il se leva sur l’instant comme s’il n’avait jamais rien eu, ensuite il fut questionné sur la raison de son évanouissement, alors il raconta : « Lorsque Sidi Hajj ‘Ali passa sa main sur moi je le vis devenir de plus en plus grand jusqu’à prendre une apparence imposante et je perdis alors connaissance. »
Parmi ses prodiges majestueux dans le secours fulgurant apporté à ceux qui l’imploraient de très loin, il y avait celui d’un de ses proches véridiques, originaire de la tribu de Namamoucha (Biskra). Il fut emprisonné à cause d’un délit grave dont il fut injustement accusé. Il fut condamné à une peine lourde de vingt ans de prison et il fut envoyé dans les terres françaises pour purger sa peine. Peu de temps après avoir été emprisonné, Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté) lui fit penser à implorer Son secours par l’intermédiaire de Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) ce qu’il fit, implorant Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté) de le délivrer de sa situation. Puis il s’est endormi et il vit en rêve son maître Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) qui lui dit : « Sache que tu sortiras de cette prison demain par la permission de Ton Seigneur. » En se réveillant il en informa quelques compagnons de cellules qui se moquèrent de lui en lui disant : « Comment pourrais-tu sortir demain de cette prison, ô rêvasseur, alors que tu dois rester vingt ans dans son obscurité» Le lendemain, une fois le soleil levé, le geôlier l’appela par son nom et il lui dit : « Le juge nous a ordonné de te faire sortir de prison aujourd’hui et de te permettre de rejoindre ta famille et ton pays » et c’est ce qui se déroula effectivement.
Recherche et traduction par la Zaouiya Tidjaniya El Koubra d’Europe