Sidi Mohamed El Ghali, qu’ALLAH l’agrée
Parmi eux le connaissant, le guide vers Dieu, exemple de bonne conduite, le Wali connu, celui qui a eu les prodiges apparents, les caractères nobles, aux comportements éclairants, Abou Abdallah Sidi Mohamed El Ghali Abou Taleb, chérif Hassanite (qu’Allah l’agrée).
Cet homme considérable fait partie de l’élite des élites parmi les compagnons de Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret). Il fait également partie des dix personnes ayant eu la garantie de la grande ouverture par le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) et des piliers de la Tariqa.
Il est parmi ceux qui l’ont propagé en Orient et en Occident et c’est par lui qu’elle est arrivée en Afrique saharienne (ancien Soudan occidental). Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) l’a diplômé dans la Tariqa et lui a ordonné de nommer quatre Mouqadem et que chacun d’entre eux en nomme à leur tour quatre sans plus.
Ce statut particulier ne lui était valable que du vécu de Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) jusqu’à son décès, et ce, avant le départ de Sidi Mohamed El Ghali (qu’Allah l’agrée) pour les lieux saints. Après son séjour aux lieux saints, la contrainte du nombre des Mouqadem s’est effacée.
Il était connu pour son effort dans l’obéissance envers Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté). Un jour, alors qu’il faisait son Dhikr avec concentration face à la Présence Divine, sa fille tomba du haut de la maison sans que cela change ou modifie ses états. Il est resté à sa place, jusqu’à ce qu’il termine son Wird.
Il avait une psalmodie dans ses adorations qui était sans égal, on raconte qu’il glorifiait 27 fois Allah lors d’une seule prosternation. Il fut rapporté qu’il lui arrivait d’accomplir la prière du ‘Icha puis il faisait son LAZIM, et ce, en deux heures tellement il psalmodiait sous l’effet de la Présence Divine.
Il voyait le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) ainsi que Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) après son décès et il les questionnait au sujet de certains problèmes. Il a été rapporté qu’une fois il vit le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) en rêve qui lui disait : « Tu es le fils de l’aimé et tu as pris la Tariqa de l’aimé ».
Sidi Mohamed El Ghali (qu’Allah l’agrée) a raconté à certains compagnons particuliers qu’il avait vu Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) après sa mort et il lui a dit : « Ô Seïdi, tu es parti et tu nous as laissé ». Et Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) de lui répondre : « Je ne suis pas absent et je ne vous ai pas quitté mais ce n’est qu’un passage de la demeure terrestre à la demeure lumineuse (Nouraniya) »
Il s’est consacré un lieu dans lequel il s’isolait à des moments déterminés pour des Dhikr déterminés. S’il était pris d’un état (HAL), il ordonnait de s’arrêter à la porte du lieu de la retraite jusqu’à la fin de son Dhikr.
Une fois, après avoir fini son Dhikr, il invita son compagnon à entrer. Ce dernier le trouva dans une telle chaleur qu’on aurait pensé qu’il était à l’intérieur d’un hammam. Lorsqu’il lui en demanda la raison, Sidi Mohamed El Ghali (qu’Allah l’agrée) sourit et lui dit : « Mets ton doigt ici » en montrant le dessus de sa main. Il raconta : « Lorsque j’ai mis mon doigt dessus c’était comme si j’avais touché une braise, j’ai alors enlevé le doigt tout de suite et j’ai été brûlé ».
Cela n’est pas étrange de la part des véridiques vu ce qu’ils ont eu l’autorisation de réciter. Il y a des personnes qui peuvent brûler leurs langues en citant le Nom majestueux, certains parmi eux vivent d’autres formes de manifestation d’effets du Dhikr. On raconte aussi que certains sentent un goût sucré lors de la prière sur le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui).
Sidi Mohamed El Ghali (qu’Allah l’agrée) avait une place et un degré honorable auprès de Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) qui faisait souvent des compliments à son sujet. Il témoignait d’un amour sincère. Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) aimait ses paroles ; il interrogeait à son sujet lorsqu’il n’était pas présent avec les frères.
Au cours d’une nuit, Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) demanda au sein de son assemblée : « Où est Sidi Mohamed El Ghali ? »
Lorsque celui-ci arriva, Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) dit alors : « Mes deux pieds sont sur les épaules de chaque Wali »
Alors Sidi Mohamed El Ghali (qu’Allah l’agrée), lui dit : « Ô Maître, tu es dans un état de connaissance et de présence ou d’ivresse et d’anéantissement ? »
Il répondit (qu’Allah sanctifie son précieux secret) : « Je suis en état de connaissance, louange à Allah »
Sidi Mohamed El Ghali (qu’Allah l’agrée) répliqua : « Que dis-tu au sujet de la parole de Sidi AbdelQader Djilani (qu’Allah l’agrée) : “mon pied est sur les épaules de chaque saint” »
Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) dit : « Il est véridique, mais il voulait dire ceux de son époque, cependant en ce qui me concerne je dis : mes deux pieds sont sur les épaules de tous les Walis depuis Adam jusqu’à la fin du monde »
Sidi Mohamed El Ghali (qu’Allah l’agrée) lui dit : « Ô Seïdi que dis-tu si quelqu’un après toi dit la même chose ? »
Il répondit (qu’Allah sanctifie son précieux secret) : « Personne ne le dira après moi »
Sidi Mohamed El Ghali (qu’Allah l’agrée) lui dit : « Ô Mon Maître, tu as limité ce qui était large, est-ce qu’Allah n’est pas capable d’accorder à un Wali un influx, en manifestation divine, en faveur, en rang élevé, en connaissance, en secret, en élévation et en état plus que ce que tu as eu ? »
Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) lui répondit : « Si ! Allah en est capable, Il est même capable de faire plus, mais Il ne le fera pas parce qu’Il ne l’a pas voulu. N’est-Il pas capable de faire de quelqu’un d’autre un prophète et de l’envoyer aux hommes en lui accordant plus qu’Il n’avait donné à Mohamed (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) ? »
Mohamed El Ghali (qu’Allah l’agrée) répondit : « Certainement mais Il ne l’a pas voulu dans la préexistence »
Seïdina Cheikh (qu’Allah sanctifie son précieux secret) dit alors : « Ces deux choses sont similaires, Il ne l’a pas voulu dans la préexistence et Son savoir ne l’a pas décrété »
Il est décédé en 1244 à La Mecque et fut enterré dans le cimetière de la mère des croyants, Khadidja (qu’Allah l’agrée).
Parmi les choses étranges qui lui sont arrivées, il y a le fait que Seïdina Cheikh Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a informé quelques-uns de ses compagnons qu’il était indispensable que ce soit Sidi Mohamed El Ghali (qu’Allah l’agrée) qui fasse la prière mortuaire sur lui lors de son décès.
Cependant, lors du décès de Seïdina Cheikh (qu’Allah sanctifie son précieux secret), Sidi Mohamed El Ghali (qu’Allah l’agrée) était en voyage. De ce fait, il n’a pas pu être présent au moment de son décès, ni lors de la prière sur lui, ni à son enterrement.
Or, par le destin d’Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté), les enfants de Seïdina Cheikh Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) déterrèrent le corps béni afin de l’emmener en Algérie (*), mais les disciples de Fès le récupèrent pour le remettre dans son noble tombeau. Lors de cet évènement Sidi Mohamed El Ghali (qu’Allah l’agrée) était présent et pria donc sur lui. Et c’est ainsi que fut confirmée la prédiction de Seïdina Cheikh Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret).
(*) Le coffre en bois qui servit de cercueil pour le transport du corps béni de Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) est encore aujourd’hui préservé dans la grande Zaouiya bénie de Fès.
Recherche et Traduction par la Zaouiya Tidjaniya El Koubra d’Europe