Sidi Mohamed El Hafidh Chingiti, qu’ALLAH l’agrée
Parmi eux le détenteur des stations les plus enviables et des lumières rayonnantes, des mérites glorieux et des prodiges apparents, le grand Wali et le Connaissant célèbre, le savant de son époque, incomparable en son temps, Abou Abdallah Cheikh Sidi Mohamed El Hafidh El ‘Alawi El Chinguiti (qu’Allah l’agrée).
Il faisait partie de l’élite des élites parmi les compagnons de Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret), à qui a été ouverte la grande sainteté. Il est parmi ceux dont on a témoigné du Fath (Ouverture spirituelle) par le biais de Seïdina Cheikh (qu’Allah sanctifie son précieux secret).
Cheikh El Hafidh (qu’Allah l’agrée), après avoir acquis les sciences officielles et être devenu imam, décida d’aller faire son pèlerinage à la maison sacrée et de visiter le tombeau du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui). Il a considéré que la finalité de son voyage serait la rencontre avec un maître parfait parmi les gens de Dieu.
Lors de son trajet, il fut en compagnie d’un homme originaire de Sejelmassi (Maroc). Quand l’intimité s’installa entre les deux hommes, chacun raconta à l’autre son secret. Or il s’est avéré que les deux avaient le même objectif, ils se sont donc mis d’accord sur le fait de s’informer mutuellement de la découverte du cheikh désiré.
En arrivant à la Mecque, cheikh Mohamed El hafidh (qu’Allah l’agrée) ne cessa pas les efforts, en demandant à Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté) dans tous les lieux d’exaucement. Alors qu’un jour il se trouvait à faire le Tawwaf autour de la maison sacrée, il rencontra un homme qui lui dit discrètement : « Ton maître est untel » et il a nommé Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) qu’il ne connaissait pas.
Sidi Mohamed El hafidh (qu’Allah l’agrée) s’est donc dirigé vers son compagnon de route et l’a informé de la nouvelle. Ils interrogèrent au sujet de ce personnage jusqu’à leur rencontre avec les gens du Maghreb. Certains leur dirent : « Voyez avec les gens de Fès ». Ils sont donc allés vers un groupe des gens de Fès, installé dans ce lieu, afin de les questionner.
Quelques-uns parmi eux ont parlé d’un homme versé dans la jurisprudence à Fès en lui attribuant la sagesse et la science de l’alchimie. Un parmi eux conseilla aux deux chercheurs de voir un autre groupe qui les avoisinait afin d’avoir plus de précisions. Ils sont donc allés vers eux, ils ont cité un homme versé dans la science et connu pour sa sainteté. Ils ont parlé aussi d’un homme faisant parti de l’élite des élites parmi ses compagnons, c’est-à-dire Sidi Hajj ‘Ali Harazim (qu’Allah l’agrée) et leur ont décrit l’endroit où ils résidaient.
Cheikh Mohamed El Hafidh (qu’Allah l’agrée) fut fortement touché et décida de se rendre à Fès après avoir accompli son pèlerinage et la visite de la tombe du Messager d’Allah (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui). Il proposa donc à son compagnon de voyage de partir avec lui, cependant celui-ci ne pouvait pas quitter son convoi.
Il entreprit donc de partir pour Fès et une fois arrivé là-bas il s’installa chez Seïdina (qu’Allah l’agrée) dans sa Zaouiya connu, où il se fit éduquer durant deux années consécutives. Lorsque le moment du retour fut arrivé, Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) lui délivra un diplôme (Ijaza) sans limites sauf dans la nomination des Mouqadam limités à dix personnes. Cette limite est particulière à tous ceux qui appartiennent à la lignée spirituelle de Mohamed El Hafidh (qu’Allah l’agrée) comme il l’avait fait avec la lignée spirituelle de Mohamed El Ghali (qu’Allah l’agrée).
Avant de partir, il demanda à Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) de lui procurer quelques conseils, Seïdina lui répondit en ces termes : « Ne montre pas que tu fais partie de la Tariqa jusqu’à ce qu’Allah se charge lui-même d’appeler les gens vers toi. »
Il se dirigea vers son pays et s’installa en tant qu’enseignant, en s’abstenant d’appeler les gens à la voie respectant ainsi les conseils de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret). Un jour, après avoir prié le ‘Asr, Sidi Mohamed El Hafidh (qu’Allah l’agrée), accompagné de ses élèves, s’installa et commença à leur faire le rappel. Soudain pénétra un homme connu pour sa piété et ses rencontres avec El Khadir (paix sur lui).
Lorsqu’il se rapprocha de l’assemblée, on a dit à Cheikh Mohamed El Hafidh (qu’Allah l’agrée) : « Cet homme est untel ».
Il dit alors : « Gloire à Dieu ! » puis se dirigea vers lui et lui demanda de s’installer à ses côtés. Il refusa, s’assit en face de lui et dit : « Tu sais pour quelle raison je suis venu ? »
Cheikh Mohamed El Hafidh lui répondit : « Non ! »
Il lui révéla alors : « Je te viens suite à une autorisation afin que tu me donnes le dépôt que tu as eu de la colline (c’est à dire Fès). »
Cheikh Mohamed El Hafidh (qu’Allah l’agrée) lui annonça : « Ô maître, qu’est-ce que j’ai rapporté de la colline si ce n’est quelques livres ? Si tu as besoin de quelques-uns d’entre eux, je te les apporte et ils t’appartiennent ».
L’homme lui répliqua : « Épargne-moi cela, je suis venu afin que tu me donnes et m’autorise au sujet du wird de Sidi Cheikh Ahmed Tijani. » et Cheikh Mohamed El Hafidh (qu’Allah l’agrée) le lui a donc donné.
L’assemblée se dispersa et chacun retourna auprès de sa famille et sa tribu racontant ce qui venait de se passer. Ainsi, durant la même nuit, la nouvelle se propagea dans toutes les demeures et Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) fut évoqué partout.
Dès le lendemain les gens vinrent en masse, de manière continue afin de prendre le Ouird et s’affilier à lui. Ainsi, la voie s’est transmise par son intermédiaire de manière impressionnante et un nombre tout aussi impressionnant d’hommes reçurent de ses mains l’autorisation dans cette région. Parmi eux se trouvait un des plus célèbres saints, le wali vertueux, le méritant Sidi Maouloud Fall (qu’Allah l’agrée) et s’il n’y a avait que cet homme majestueux, cela aurait été largement suffisant, étant donné son mérite. De lui allait surgir un groupe éminent de Connaissants dont faisait partie Sidi Bane Oume, connu sous l’appellation de Bouwalid Hamma Khtar (qu’Allah l’agrée). Ce noble personnage avait le Ouird Kountiy étant affilié à la Tariqa Kountiya qu’il quitta pour suivre la Tariqa Tidjaniya.
Suite à cela justement, il vit le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) en rêve avec Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) ainsi que Cheikh Mokhtar El Kounty (qu’Allah l’agrée) assis à ses cotés.
Il raconte : « Cheikh Mokhtar (qu’Allah l’agrée) me faisait des reproches pour avoir laissé son wird afin de prendre celui de Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret). À ce moment-là, je regardais Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret).
Peut-être prendrait-il l’initiative de lui répondre ? Cependant, il avait la tête et le regard baissé devant le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui), ayant un adeb et un comportement exemplaire, sans faire un geste.
Lorsque les reproches de Cheikh Mokhtar (qu’Allah l’agrée) devinrent incessants, le Prophète lui-même (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) se tourna vers lui en lui disant : « Voici ceux qu’Allah a guidés, suis leur guidance ». Après ça il se tut ».
Sidi Mohammed El Hafidh (qu’Allah l’agrée) mourut en 1245 H et fut enterré à un endroit appelé Anfani, près de la ville de Boutilimit (Mauritanie).
Recherche et Traduction par la Zaouiya Tidjaniya El Koubra d’Europe