Sidi Mohamed El Kebir Tijani, qu’ALLAH l’agrée
Il est né à Abi Semghoune, sa mère est l’honorable Dame Mabrouka. Il a pris la Tariqa de notre maître Seïdina Cheikh Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret), mais d’après les informations, il ne l’autorisa pas pour transmettre le noble wird. Cependant sidi Hajj ‘Ali Tamacini (qu’Allah l’agrée) l’autorisa pour certains adhkars particuliers.
Sidi Mohammad El Kebir (qu’Allah l’agrée) n’a jamais nommé de Moqadem et ceux qui prétendent être désignés par lui n’ont aucun fondement. Il est parmi ceux qui ont survécu, après la mort de Seïdina Cheikh (qu’Allah sanctifie son précieux secret), avec son frère Sidi Mohammad El Habib as-Saghir (qu’Allah l’agrée). Car Seïdina Cheikh Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) eut beaucoup d’enfants, garçons ou filles, mais la plupart sont morts à Fès. Parmi eux, il eut une fille, Saïda Fatima qui fut enterrée dans le cimetière de Bab el Ftouh près de la ville.
Seïdina Cheikh Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) s’occupait beaucoup de notre personnage ainsi que de Mohammad El Habib (qu’Allah l’agrée), les contemplant par le regard de l’agrément et il demanda pour eux, directement, la garantie du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui). Le Prophète Mohammad (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) lui annonça qu’ils auraient le secret suprême et qu’ils seraient ses héritiers après sa mort. Il maria ses deux enfants au cours de sa vie et c’est lui-même qui écrivit le contrat de mariage en présence de l’élite de ses grands compagnons.
Notre personnage avait atteint une haute station dans la connaissance d’Allah et le Pôle Sidi Hajj ‘Ali Tamacini (qu’Allah l’agrée) était lui-même à son service et s’occupait personnellement de ses affaires. Lorsqu’il constata l’ouverture spirituelle (Fath) du fils de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) et qu’il remarqua son grand pouvoir caché de gérance, il eut peur et désigna alors quelques personnes de confiance pour s’occuper des affaires de Sidi Mohammad El Kebir (qu’Allah l’agrée). Parmi eux se trouvait Sidi Rayan (qu’Allah l’agrée).
Sidi Hajj ‘Ali Tamacini (qu’Allah l’agrée) déménagea à Tamacine et Sidi Mohammad El Kebir (qu’Allah l’agrée) resta à ‘Aïn Madhi dans la maison de Sidi Cheikh Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) avec son frère Sidi Mohammad El Habib (qu’Allah l’agrée) et leur famille. Tout le monde les respectait et ils reçurent de nombreuses visites de l’élite et du commun qui voulaient tirer profit de leurs lumières complètes et beaucoup de gens purent en profiter par leur intermédiaire.
En effet, notre personnage était l’intermédiaire de leur pacte et le phare de leur guidée, le pauvre trouve un refuge en lui, et le riche recherche sa protection. Il combattit dans la voie de la vérité pour la défense des opprimés jusqu’à ce qu’il mourut en martyr durant la grande bataille dans laquelle furent aussi martyrisés trois cents de ses compagnons et de ses proches, à proximité de la ville de Mascara en Algérie (à Ghriss). Certains ennemis voulurent le discréditer en prétendant qu’il ne recherchait que le pouvoir du gouverneur tué.
La seule raison qui l’a poussé à sortir de ‘Aïn Madhi fut l’appel au secours lancé par les gens de Mascara et des tribus avoisinantes contre les injustices du gouverneur turc, Mohammad Bey, qui leur infligeait des impôts surélevés, comme il le fit pour ‘Aïn Madhi. Sidi Mohammad El Kebir (qu’Allah l’agrée) aidait les gens à payer leurs dettes iniques afin de leur éviter le mal du gouverneur.
Il ne sortit combattre qu’après avoir entendu à plusieurs reprises, lors d’une retraite spirituelle, l’appel à la défense des faibles. Il leva une armée composée de ses proches ainsi que des gens originaires d’Abi Semghoune et du Sahara. Lorsqu’il arriva chez le peuple opprimé, le bey envoya une grande armée, et au moment de l’affrontement, le peuple se retourna contre Sidi Mohammad El Kebir (qu’Allah l’agrée) et tous moururent martyrs.
Seïdina Cheikh Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) avait annoncé par allusion l’événement qui devait arriver à son noble fils. En effet, un jour en sortant de ‘Aïn Madhi pour se promener, Sidi Cheikh Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a vu Sidi Mohammad El Kebir (qu’Allah l’agrée) passer devant lui. Il le fixa avec étonnement et le suivit du regard, secoua la tête et dit ” Hawari “, tout en soupirant du fond de son cœur.
Tout le monde, à ce moment-là, ressenti la tristesse immense de Seïdina Cheikh (qu’Allah sanctifie son précieux secret) et ils comprirent que Sidi Mohammad El Kebir (qu’Allah l’agrée) aurait la même fin que le saint Sidi Hawari (qu’Allah l’agrée) qui a été, lui aussi, trahi dans les mêmes circonstances.
Son corps n’a jamais été retrouvé, et à l’emplacement qui lui était réservé à ‘Ain-Madhi, il y fut enterré sa fille Lalla Roqaya (qu’Allah l’agrée).
Recherche et traduction par la Zaouiya Tidjaniya Et Koubra d’Europe