Sidi Mohamed Kensoussi, qu’ALLAH l’agrée
Le savant de son époque Abou ‘Abdallah Sidi Mohamed Ibn Ahmed Kensoussi Qourachy El Hachimy El Dja’fary. Ce maître fait partie de ceux dont l’Ouverture spirituelle a été attestée dans cette Tariqa Mohammediya. Son mérite est répandu auprès de l’élite et du commun et il fut décrit comme détenteur de la sainteté complète, dévoué à guider les êtres sur le chemin de la droiture avec abnégation et effort sans se soucier en Allah de ceux qui blâment.
Sidi Mohamed Kensoussi, qu’Allah lui fasse miséricorde, fut un signe d’entre les signes d’Allah les plus éclairants ; il était soutenu par des degrés enviables, des prodiges apparents, des sciences abondantes ainsi que par des secrets, des Connaissances, des Ouvertures, des subtilités, des réalités et des faits extraordinaires parmi tous les êtres. Dans ses jeunes années, il demeura auprès de l’Émir des croyants, le Sultan Maoulana Souleïman, qu’Allah sanctifie son âme au Paradis, dont il fut le dernier vizir.
Initialement affilié à la Tariqa Nassriya, il expliqua lui-même les causes qui le conduisirent à prendre la Tariqa de Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret).
Voici à la suite un extrait d’une de ses lettres :
« […] Nous étions auparavant dans la Tariqa Nassriya, moi et mes aïeuls du père à la mère. Nous suivions leurs traces et nous étions au summum de la bonne relation du côté de cette voie pure et élevée. Pourtant, la raison qui me fit entrer dans cette Tariqa Mohammediya Tidjaniya est que lorsque je me rendis à Fès, j’entendis parler de certaines grâces qu’Allah a accordées aux membres de cette Tariqa. J’apprenais cela de la langue même de son guide (qu’Allah sanctifie son précieux secret) le rapportant du maître de l’existence (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) et également qu’il s’agissait là de la voie de la grâce pure. Allah sachant l’incapacité qu’éprouveraient les gens de cette époque de se conformer à la rectitude parfaite dans laquelle se trouvaient les pieux ancêtres à une époque saine, fit donc apparaître par Sa Grâce cette Tariqa Mohammediya. Elle est la voie de la grâce à notre époque corrompue afin que par elle, Allah assiste qui Il veut d’entre les gens de la félicité […] »
Dans son livre Jaweb El Mouskit il y a aussi les propos suivants :
« […] et cela avec le fait, grâce soit rendue à Allah, que nous avons tiré la bénédiction de la rencontre de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret), nous l’avons vu, nous l’avons visité et il a invoqué en notre faveur et nous avons de lui de quoi être fier et honoré en ce monde et en l’au-delà. Quant au fait de s’affilier à lui à cette époque, je ne l’ai pas fait. Parfois j’entendais dire de l’un de mes pieux enseignants auprès de qui j’apprenais, lorsqu’il abordait les points délicats et insolubles dans les propos des exégètes et Mouhadith (expert en hadith) : « […] le Cheikh Connaissant en Dieu Sidi Ahmed Tijani m’a dit […] » Et en l’évoquant il ne tarissait pas d’éloges à son égard. Je me suis donc renseigné auprès des gens sur l’identité de cette personne que le maître enseignant ne manquait pas de glorifier à chaque fois qu’il l’évoquait, on me répondit : « C’est un Waly à la valeur immense qui est immergé dans les sciences, il répond à n’importe lequel des domaines de la science avec une vérité incontestable et une incroyable exactitude sans pourtant de temps de réflexion et sans consulter non plus d’ouvrages et le questionneur en écrivant sa réponse la retient comme à son origine ».
Je m’étonnais de cela, mais je savais qu’Allah détenait des Saints serviteurs. Ainsi, Allah sema en mon cœur l’amour envers eux, je ne cessai de me renseigner à leurs sujets et sur leurs situations et tout particulièrement au sujet de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret). Je recherchais ses compagnons et je les interrogeais à son sujet ainsi que sur ses états extraordinaires et en mon cœur, mon amour en Allah augmentait ainsi que mon envie et ma passion. Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) ne tarda pas à rejoindre l’agrément d’Allah le plus Grand et Ses Honneurs pour l’éternité et je faisais partie de ceux qui assistèrent à son enterrement et à la prière mortuaire sur lui et, louange à Allah, de là je m’affiliai à sa Tariqa bénie auprès des héritiers de sa lumière […] ». Fin de citation
Et enfin dans un autre écrit il en détailla les circonstances :
« La cause de mon entrée dans cette Tariqa Mohamediya Tidjaniya c’est que lorsque je fus à Fès j’entendis ce qu’Allah réserve comme grâce aux gens de cette voie de la langue même de son guide (qu’Allah sanctifie son précieux secret) informant de la part du maître de l’existence (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui). J’appris qu’il s’agissait là de la voie de grâce pour ceux dont Allah connaissait leur incapacité à leur époque de répondre aux exigences de la rectitude parfaite sur laquelle se trouvaient les pieux ancêtres à une époque saine. Il a ainsi fait surgir cette voie Mohamediya par Sa Grâce et Sa Bonté, voie de faveur à cette époque de corruption afin d’accorder la félicité à ceux qu’Il aura choisis parmi les gens de la félicité. Ainsi a surgi en moi cette perplexité par le fait de vouloir accéder à ceci.
Lorsque Allah, Glorifié et Exalté, voulut mettre fin à cette perplexité, il m’envoya un de ses vertueux Majdhoub qui est Sidi Ahmed Ghiwane (qu’Allah l’agrée). Ce dernier avait une grande sollicitude envers moi et une parfaite préoccupation. À chaque fois qu’il me rencontrait, il disait : « Je désire te ramener à la voie de la Connaissance alors que toi tu la fuis ! » et il disait cela sur un ton mécontent et en haussant la voix, et à chaque fois qu’il me croisait dans la même journée, il répétait toujours les mêmes propos. Ceci jusqu’au point où il finit par me dire : « Je jure par Allah que si jamais tu n’entres pas dans la voie de la Connaissance, je te ferais ceci et ceci. » en prononçant des menaces, mais malgré cela j’éprouvais beaucoup de difficulté à abandonner ce sur quoi je me trouvais. Or, lorsque le moment survint enfin, je pris la voie de l’un des compagnons de Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) célèbre pour sa sainteté. Celui-ci m’avait pris la main et il commença à m’évoquer la valeur de Cheikh et de son immense situation, puis il me dit : « Tu te dois de rentrer dans cette Tariqa Mohamediya de gré ou de force. » Et il marcha avec moi jusqu’à la Zaouiya de Cheikh et on était le vendredi. Lorsqu’on pénétra la porte de la Zaouiya alors que les gens étaient en train d’évoquer, les premiers propos qui arrivèrent à mes oreilles furent les vers suivants :
« Nous t’avons voulu, nous t’avons aimé ceci est notre don,
Remet-en ou cramponne-toi s’y, car tu es issue de l’amour »
Après qu’on m’eut transmis l’autorisation je rencontrai de nouveau le Waly Majdhoub et il se mit à rire de façon inhabituelle et éclata de joie, puis il me dit : « Et bien désormais à toi la bonne annonce puisque tu fais partie des compagnons du Sultan. » » Fin de citation
Sidi Ahmed Abdelaoui (qu’Allah l’agrée) a rapporté au sujet de notre personnage : « Je l’entendais souvent répéter ses paroles : « Gloire et Pureté à Toi comme Tu es Sublime, Ô Seigneur la situation s’est obscurcie sur nous ». Une fois, je me suis dit intérieurement : « Que ne sais-je la raison de son assiduité continuelle à faire ce Dhikr et d’où il l’a obtenu. » À ce moment-là, il se tourna vers moi et il me répondit par dévoilement : « J’ai vu en songe le Seigneur et j’étais prosterné face à lui en train de prononcer ces mots-là, c’est pour cela que tu me vois assidu à l’appliquer. »
Une autre fois je suis entré auprès de lui et je l’ai trouvé dans un état de resserrement et d’angoisse, en train d’évoquer la formule précédente, je me suis dit intérieurement : « Il faut absolument que je sorte lui ramener une nouvelle optimiste afin d’alléger son état, car il aime ce qui est réjouissant. » Je sortis avec cette intention et j’entendis une voix sans pourtant voir personne et sans pouvoir deviner d’où elle est survenait, elle récitait le verset suivant : « Il est Notre serviteur à qui Nous avons accordé Nos Faveurs. » Ensuite j’entrai auprès de lui et je l’en informai, il me dit : « Tu m’as soulagé, qu’Allah te soulage. » »
Le Fqih Sidi Mohamed Kensoussi (qu’Allah l’agrée) est l’auteur de plusieurs ouvrages et de nombreuses lettres s’évertuant à éclaircir ce que les détracteurs s’empressaient à vouloir obscurcir. Il est mort à la fin du mois Mouharam de l’an 1294 et sa tombe se trouve à Marrakech et elle est connue pour sa fulgurante bénédiction.
Recherche et traduction par la Zaouiya Tidjaniya El Koubra d’Europe