Véritable certitude

On a interrogé Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) sur la signification de Sa Parole-Glorifié et Exalté- : «Par l’étoile et son déclin [1] Votre compagnon ne s’est pas égaré et n’a pas été induis en erreur [2] Et il ne prononce rien sous l’effet de la passion [3] Ce n’est rien d’autre qu’une révélation inspirée [4] » (Sourate 53 L’étoile, verset 01 à 04) Il a donc répondu (qu’Allah sanctifie son précieux secret) :

« Sache qu’Allah, Glorifié et Exalté, a immunisé Son Messager contre toutes les formes de passions et leurs causes. La passion condamnable est ce que l’ego commet en vue d’atteindre ses désirs et ses ambitions et rien d’autre. Allah a innocenté Son Messager (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) de cela. Plus encore, sa personne est enfin parvenue à la station de la proximité et elle a maîtrisé la limpidité de la Contemplation de la Présence Divine. Celle-ci ne disparaît pas de son regard, ne serait-ce l’instant d’un clin d’œil, et aucune occupation ne peut le distraire d’elle avec la même intensité. L’aboutissement auprès des stations de la proximité incarne l’arrivée du serviteur au degré de la véritable certitude (Haqq el Yaqin).

En effet, le serviteur ne peut aboutir à cause de toutes les préoccupations et l’imperfection qui l’accable. Son aboutissement n’est donc possible qu’en s’immergeant dans l’océan de la véritable certitude. Or ; même si le degré de l’œil de la certitude (‘Ayn el Yaqin) permet au Nefs de se purifier de tous les résidus de l’opposition aux commandements Seigneuriaux, étant donné qu’il est le siège exclusif de la Seigneurie, cependant, son détenteur a une contemplation imparfaite ; puisqu’il n’a pas parachevé sa science réservée aux degrés particuliers du Vrai et de la création. C’est pour cela qu’il est imparfait.

Quant au détenteur du degré de la véritable certitude, il a complété sa pureté contre toutes les opacités de la nature humaine, car elle en a été débarrassée au degré de l’œil de la certitude. Puis, en parvenant au degré de la véritable certitude, Allah lui fit contempler les degrés du Vrai et de la création. Ainsi, le serviteur accorde à chaque chose le droit qui lui incombe et il honore les devoirs et les bienséances. Par conséquent, il ne s’incline jamais aux passions et il ne subit point leurs nuisances.

Ensuite, il faut savoir que les grades de la certitude incarnent l’état où le serviteur se consume dans sa totalité ne restant en lui que le Vrai, par le Vrai, dans le Vrai, provenant du Vrai. Il n’y a plus ni science, ni description, ni lieu, ni questionnement. Puis, après cela, il y a le degré de la lucidité (Sahou) et de la Permanence (Baqa). En effet, c’est la station du Vrai, le degré de la véritable certitude.

L’image de ces différents degrés peut être similaire à celle d’un feu. En effet la science considère, à distance, qu’il est brûlant, qu’il permet la cuisson et réchauffe. Ceci est l’exemple de la science de la certitude. Cette science signifie le début de l’émergence des réalités par delà un mince voile.

Quant à l’œil de la certitude c’est comme celui qui est parvenu à ce feu et qui s’est brulé avec, goûtant ainsi à sa chaleur. Ceci est l’exemple attribué à l’œil de la certitude. En effet, c’est le dévoilement des réalités sans aucun voile et sans aucune caractéristique. Ainsi se définit l’œil de la certitude.

Quant à l’image de la véritable servitude c’est celle de celui qu’on jette intégralement dans le feu, alors que ce dernier est arrivé au summum de son ardeur, de sa vigueur et de son inflammation. La personne en question, en se consumant, n’a point d’autres connaissances que celle du feu et son cœur est sous son emprise totale. Il en est de même pour celui qui est au degré de la véritable certitude, il ne contemple rien d’autre que la Présence Divine […] »

Texte tiré et traduit du livre Djawahirou-l-Ma’ani

Recherche et traduction par la Zaouiya Tidjaniya El Koubra d’Europe